Suède

Visite des écoles de Suède (18 - 27 septembre 2013)

  

Ca y est, c’est aussi fini pour la Suède et Stockholm! Helsinki, j'arrive...

Je remercie infiniment pour leur soutiens et leur implication dans la concrétisation de ce projet :

  • Marie-Hélène Ahnborg, déléguée de la Suède à l'Unesco et l'OCDE
  • Kristina Björkegren du département éducation de la municipalité de Stockholm
  • Nathalie Parmegiani, enseignante à l'école Franskaskolan - qui deviendra assurément une amie 

 

Les 7 grands points positifs à retenir :

  1. Le développement de l’esprit critique. Rien d’étonnant que les Suédois se démarquent en matière d’innovation !
  2. Un anglais courant, sans accent
  3. L’intégration exemplaire de la garderie et des activités périscolaire au sein même de l’école (appelée « Fritis »)
  4. Les objectifs à atteindre présentés régulièrement aux enfants
  5. Une relation de confiance élève-enseignant et un apprentissage en co-responsabilité
  6. Les journées pour « apprendre à apprendre »
  7. La coopération scolaire, plutôt à l’école primaire

A noter : La totale gratuité des écoles publiques ET privées, la liberté de choix et la diversité des orientations pédagogiques à disposition des familles semblent à priori une idée novatrice et enthousiasmante mais l’effet pervers se fait lourdement sentir en Suède. La compétition qui règne entre les écoles et la ségrégation de plus en plus forte entre les écoles cotées et les écoles des banlieues défavorisées ne permettent pas d’affirmer que cette orientation soit la meilleure solution pour tous. Les classements des écoles sont régulièrement publiés dans la presse… Malgré une sincère volonté d’égalité des chances, le système génère une forte ségrégation, avec un fossé qui s’agrandit année après année…

 

Mercredi 18 septembre : Visite de Franskaskolan (5-18 ans : 900 élèves)

Arrivée hier soir sur Stockholm et déjà dans une école de bon matin… Franskaskolan (l’école française) est l’une des meilleures écoles de Stockholm. L’école a pour spécificité d’intégrer le français (en 1ère langue étrangère) en plus du programme suédois normal. Tous les cours auxquels j’ai assistés étaient en suédois. C’est donc une école suédoise – avec le français en bonus (et des exigences élevées…). C’est par ailleurs l’une des seules écoles à intégrer le cursus complet en un même établissement (préscolaire, primaire, secondaire, & périscolaire). Alors les 5 points du jour (Difficile de se limiter en ce 1er jour – je déborde d’infos…) : 

1. Le point à retenir : la gratuité des écoles privées/"libres". A quelques rares exceptions près (les écoles d'excellence), par souci qu’équité, TOUTES les écoles privées suédoises sont GRATUITES… Franskaskolan est une école privée – gratuite pour tous (fournitures et livres compris – sauf fournitures au lycée). Elle est financée par la municipalité de Stockholm en fonction du nombre d’élèves (et si un enfant change d’école, l’argent est transféré avec lui…). Il y a environ 30% d’écoles privées à Stockholm…

Franskaskolan : la rangée de blouses brodées avec leur prénom, pour les plus jeunes...

 

2. Révolution.  Le système scolaire suédois est en pleine mutation depuis 2011 et traverse une période de changements substantiels :

  • Modification du système de notes (MAIS pas de notes "officielles" avant la 6ème année = 12 ans)
  • Certification obligatoire pour tous les enseignants titulaires (sous peine de ne plus pouvoir travailler en 2015). La course aux diplômes a commencé pour bon nombre d’enseignants, malgré l’expérience et l’ancienneté…
  • Nouveaux programmes nationaux à tous les niveaux
  • Nouvelle formation des élèves-enseignants
  • Instauration de tests nationaux obligatoires en 3ème, 6ème et 9ème années

 3. L’école est obligatoire de 7 ans à 16 ans (années 1 à 9). Je remarque toutefois que les 1ère année (7 ans) ont déjà des bases en lecture et d’écriture après seulement un mois de cours (l’année scolaire a commencé le 20 août)… Les enfants commencent donc à poser les bases en préscolaire, pendant l’année préparatoire appelée année 0 (Förskoleklassen).

Suédois : les 3 lettres que nous n'avons pas en français...

 4. Anecdotique mais trop tôt pour moi… Journées courtes pour les plus petits (8h10-13h10 ou 14h10). A noter, j’ai déjeuné avec les 1ère année à… 10h40 (pour la gestion de la salle des repas). Cela fait un peu tôt pour avaler mon poisson pané et mes légumes… Pour les plus grands, la journée peut s’allonger jusqu’à 16h. A noter, les cours du matin ou de l'après-midi en demi-groupe (les autres restent chez eux ou vont à la garderie de l'école)

La preuve en image : EMPLOI DU TEMPS des 1ère année

 

5.  Et surprise côté discipline malgré ce que j’avais pu entendre sur la Suède… Des classes sages qui écoutent l’enseignant et participent en levant le doigt ou à propos. Mais est-ce lié à l’école et sa spécialité française ? Je visite bon nombre d’écoles « classiques » la semaine prochaine. Je vous dirai ça.  

Le clin d’œil du jour… En découvrant la salle des profs, digne d’un joli salon anglais avec ses fauteuils hyper confortables (jugez par vous –même), j’y découvre même un fauteuil de massage high tech… Tiens prendre soin des enseignants, quelle bonne idée, cela va faire des jaloux… J'avais oublié de vous signaler qu'en Islande, certaines écoles offrent même des cours de gymnastique ou yoga à leur personnel (donnés dans l’école-même). Il fallait y penser !

La salle des profs...

 

Je profite d'un petit massage :)

Tant de choses à vous dire… Ce sera pour demain !

 

Jeudi 19 sept. : Visite de l’Université de Stockholm – Département de français

Suite des échanges sur les grandes différences entre le système scolaire français et le système scolaire suédois. 5 nouveaux points aujourd’hui, toujours aussi surprenants

1. Pédagogie du genre. La discrimination du genre est particulièrement traquée en Suède et un cours de pédagogie du genre est proposé aux futurs enseignants pour être irréprochables en matière de sexisme. Les Suédois sont même en train de créer un pronom personnel neutre pour transformer il/elle (mais cela est peu appliqué en pratique pour le moment si ce n'est dans les journaux). Après recherche, je ne trouve aucun livre en français sur la pédagogie du genre – plus investi par les Américains. Je vais essayer de rencontrer l’une des spécialistes la semaine prochaine, Kjasa Svaleryd. Les différences du genre constatées en France (qui m’ont été communiquées par une jeune chercheuse) :

  • Les garçons sont plus souvent punis que les filles
  • La violence est mieux tolérée chez les garçons que chez les filles.
  • Les filles sont plus bavardes et participent plus en classe.
  • Les professeurs d'écoles sont plus attentifs à la réussite des garçons.

2. Pédagogie suédoise : Les enseignants étrangers ont l’obligation de suivre un cours de « pédagogie suédoise » durant lequel ils doivent notamment comparer le système scolaire de leur pays avec celui de suède. L’objectif est de bien acquérir «l’état d’esprit suédois» : être toujours positif vis-à-vis de l’enfant qui est toujours valorisé et encouragé dans son apprentissage, jamais critiqué. Les enseignants sont par ailleurs très proches de leurs élèves (comme en Islande, pas de vous et on appelle le prof par son prénom). L'accompagnement n'est pas seulement intellectuel mais également émotionnel. 

3. Pas de sanctions. Les punitions/sansctions ne semblent pas vraiment exister en Suède. Lorsque l’enfant fait des siennes (ce que je n’ai pas observé pour le moment…), l’enseignant sort de la classe avec lui pour lui demander de s’expliquer et de réfléchir à ses actes. La pression ultime semble être de menacer d’écrire aux parents…. Les redoublements sont par ailleurs interdits (pas forcément une bonne chose selon les enseignants…)

4. 69 semaines de congé parental, à partager entre les deux parents dont près d’un an payé à 80%. Bien–être, autonomie et responsabilité sont importants en Suède. Un enfant ne fera jamais l’bjet de châtiment corporel ni de mot déplacé. Jamais bousculé, malmené ou humilié, l’enfant est protégé. Après une longue période durant laquelle on en prend soin (congé parental prolongé et enfance), l’enfant est rapidement responsabilisé d’où la grande maturité des jeunes (scandinaves de manière générale).

5. Une vraie formation continue tout au long de la vie. Le déterminisme de l'âge, de la trajectoire linéaire et des diplômes ne semblent pas s'appliquer en Suède. Le système encourage chacun à reprendre des études à n’importe quel moment de sa vie. J’assisterai à un cours universitaire avec des personnes de tous âges. Intéressant… Les universités sont gratuites pour les Suédois et personnes de l'Union Européenne… Le système est extrêmement avantageux pour ceux qui souhaitent étudier avec des prises en charge, des remboursements d’emprunts ridicules, …

  

Vendredi 20 septembre : Visite de Franskaskolan (partie lycée aujourd’hui) 

Plusieurs échanges intéressants aujourd’hui : une longue discussion avec le professeur de « gestion du stress », des cours de maths et physique avec les 15 ans, et de longs échanges avec les Français installés ici depuis plus ou moins longtemps. Mes découvertes du jour en 7 points aujourd’hui… 

1. La surprise du jour : Tous les lycéens perçoivent 130 euros/mois (1050 kr). L’équivalent de notre allocation familiale est directement versée sur le compte de l’enfant (sur décision des parents) lorsque celui-ci entre au lycée – sous réserve qu’il aille à l’école… La majorité des ados perçoivent donc environ 130 euros/mois sans aucune restriction ou condition de revenus des parents. J'apprends également qu'une bonne partie des jeunes ont un petit boulot en soirée ou le week-end.

2. Anglais courant : Tout comme en Islande, je peux parler avec n’importe qui en anglais. Les jeunes parlent couramment, sans accent pour la plupart. Merci la TV (VO sous-titrée pour les films étrangers) et les jeux vidéos mais très TRES impressionnant… Tous les jeunes abordés me parlent par ailleurs facilement et avec plaisir – on les sent très à l’aise face aux étrangers et aux adultes…

3. Cours de gestion du stress : L’école expérimente depuis 2 ans des cours de gestion du stress (programme de 10 semaines pour les 8ème année=15 ans) pour apprendre aux enfants à relativiser ce qu’ils vivent et mieux gérer leurs émotions. Le programme repose principalement sur une série de petites illustrations (style BD) qui sont analysées avec les enfants. Des questionnaires permettent également à l’enfant d’évaluer son stress, en début et fin de programme. Un cours de Mindfullness avait été également proposé pendant 2 ans, mais finalement arrêté. 

4. Des salaires différents selon les enseignants… Les établissements sont autonomes pour le recrutement ET le SALAIRE de leurs enseignants. Au sein d’un même établissement, il n’y a pas de grille de salaires, les enseignants sont payés différemment les uns des autres – salaire revalorisé chaque année par le directeur. Pour info, les licenciements sont quasi-inexistants (syndicats très présents) mais le turn-over des enseignants semble assez important en Suède… Et des disciplines en pénurie de profs (biologie, sciences, technologie notamment), s’il y a des volontaires.... Le métier d'enseignant est peu valorisé y compris financièrement et ils sont soumis à une très forte pression parentale, qui semble grandir avec le temps (les enfants deviennent des "clients"). 

5. Un bureau pour chacun dans l’école. Si les enseignants n’enseignent pas plus que leurs homologues français, l’une des différences majeures réside dans le temps de présence dans l’établissement. Tous les enseignants ont un bureau sur place (bureau partagé à plusieurs) et ont pour obligation de rester un certain nombre d’heures imposées (33 heures). Chaque enseignant a son emploi du temps de présence sur place. 

Un bureau, pour 3 enseignants...

6. Réunions, réunionites : Le travail coopératif est l’une des caractéristiques du système scolaire suédois. Les enseignants se réunissent toutes les semaines, avec leurs homologues, par classe d’âge, par matière, ou par projet. L’histoire ce complique lorsque les enseignants enseignent plusieurs matières et classes d’âge – ce qui particulièrement fréquent ici. Si le travail coopératif est apprécié, il semblerait que ces réunions alourdissent un peu trop l’emploi du temps. Le travail de mise en ligne d'un grand nombre d'infos semble considérablement peser sur les enseignants. La vocation commence donc à se faire de plus en plus rare...

7. Des conseils de classe hebdomadaires, dès l'année 5. L’école, comme toutes les écoles finlandaises, offrent des « conseils de classe » hebdomadaires, supervisés par le professeur principal et dirigé par les élèves élus par la classe… L’objectif est de permettre à chacun de s’exprimer sur la vie de la classe : organisation des sorties, problèmes, annonces. Une excellente idée mais qui ne semble pas trop marcher ici...

 

Lundi 23 septembre : Département éducation de la Municipalité de Stockholm

Si le Ministère de l'éducation fixe les programmes et objectifs nationaux, la responsabilité d'application est décentralisée et relève des municipalités (et que de responsabilités vous allez voir!). 

La Municipalité de Stockholm a par ailleurs en charge le financement de toutes les écoles de la ville, qu’elles soient communales (publiques) ou indépendantes (friskolan = « libres », privées). Toutes ces écoles sont entièrement gratuites pour les parents (fournitures et livres compris)…J’ai RDV ce matin avec Kristina qui m’a par ailleurs organisé la majorité des visites d’écoles cette semaine. Un très grand merci Kristina !

> Site de la ville (département éducation) : http://international.stockholm.se/Politics-and-organisation/Education/

La ville de Stockholm et ses nombreux canaux - le clocher de la mairie en face...

Les découvertes du jour en 7 points (difficile de se limiter…)

1. Gratuité pour tous & Liberté de moyens. En Suède, le programme national est présenté par objectifs (goal targeted). Les écoles sont libres des moyens engagés pour les atteindre. Ainsi, les écoles “indépendantes” – gratuites je le rappelle- sont libres de proposer des enseignements de leur choix : pédagogies alternatives (Montessori, Steiner...), enseignements "confessionnels" (musulmans, juifs, catholiques,...), enseignements éthiques/linguistiques (école française,...) ou avec toute autre dominante (danse, chant,…). Pour info, 30% des écoles sont “indépendantes” à Stockholm... 

2. Un forfait par enfant. Toutes les écoles (communales et indépendantes) sont financées par la Municipalité (ici de Stockholm) sur la même base. On leur attribue un forfait par enfant. Système libéral mais gratuit. Malgré tout, le système peine à assurer l'intégration des minorities. Les écoles, même gratuites, sont plus ou moins cotées, et la profession d'enseignants semble mal considérée... Recrutement en berne actuellement…

3. Obligations de RESULTATS pour la municipalité. Le poids des obligations qui pèsent sur chaque municipalité est énorme au-delà du financement. Deux points qui m’ont marquée :

  • La municipalité doit trouver une crèche d’accueil dans le quartier de résidence des parents sous 3 mois…
  • La municipalité a une obligation de résultats vis-à-vis des enfants scolarisés. Les parents qui le souhaitent peuvent donc dans leur bon droit faire un procès à la ville si leur enfant ne réussit pas… 
  • Rq : Les établissements préscolaires (à partir de 1 an) sont également financés par la municipalité, qu’ils soient communaux, indépendants ou coopératifs (groupements de parents par exemple). Tous les établissements sont quasi-gratuits (120 euros max/mois) et suivent le programme national.

4. L’école est responsable de l’absentéisme de l’enfant. Oui, oui.. Encore une fois, une obligation de résultats qui amènent à des situations complexes comme l’enseignant qui va frapper à la porte des parents… et ce jusqu’à ses 20 ans alors même que l’école n’est plus obligatoire après l’âge de 16 ans. Les enfants et parents deviennent des « clients »…

5. Sécurité émotionnelle : Le bien-être de l’enfant est la base de l’éducation en Suède. Kristina évoque avec moi que les enfants suédois sont des personnes créatives, entreprenantes, et « free spirit » (libres ?). La confiance en soi et la maturité apparaissent clairement. A modérer toutefois par la tendance générale à vouloir obtenir un consensus sur tout. Les Suédois expriment peu leur désapprobation.

Vidéo sur la confiance en soi (self esteem) dès le préscolaire (programme suédois - en anglais) : 

http://www.stockholm.se/flash/slideshow/start_angbybarnen.html

6. Université gratuite : Je découvre aujourd’hui que l’université est gratuite pour les Suédois et pour les membres de l’Union Européenne… Certaines filières sont toutefois saturées et imposent une sélection à l’entrée (comme la filière psychologie par exemple). Tiens je viendrai bien faire une université d’été ici…

7. Un immense avantage sur la vie : Cela m’est rappelé ce matin mais les Suédois ont en général le sentiment qu’ils peuvent "transformer leur vie à tout moment" et à tout âge. Du fait de cette possible « éducation tout au long de la vie » bien ancrée dans les mœurs et le système éducatif, bon nombre de jeunes travaillent après le lycée ou partent voyager le temps de préciser ce qu’ils veulent faire après. Et peu importe l’orientation prise, celle-ci ne sera pas déterminante pour la vie entière.

 

Mardi 24 septembre : Gärdeskolan (Sollentuna - 7-15 ans)

Me voici aujourd’hui partie en blanlieue de Stockholm, dans la ville de Sollentuna pour visiter une école communale (=publique) pour les 7-15 ans (Grundskolan) représentative des écoles suédoises. J’assisterai notamment à 4 cours, principalement avec les 7 et 8 èmes années (Sciences humaines, anglais, art et français). Mes  découvertes du jour :

                                         Gärdeskolan                                                                

 

Sur les mur de la classe d'Histoire "I have a dream..."

1. Deux enseignants par classe. Cette école communale a fait le choix d’invetir son budget dans 2 enseignants par classe de 30 élèves en moyenne (au lieu d’un professeur pour 25 de manière générale). Les enseignants travaillent donc en binôme et semblent enchantés de cette situation. Il faut dire que durant les cours les enfants sont souvent amenés à faire des exercices seuls ou en groupes et les enseignants peuvent donc passer aider selon besoin. Encore une fois, l’école perçoit un forfait par élève et l’investit comme elle veut…

2. Cours de religion. L’initiation à la religion chrétienne (les Suédois sont des protestants non pratiquants, pour la plupart non croyants apparemment) mais aussi à toutes les autres religions fait partie du programme de scolarité obligatoire, dès la 1ère année.

3. ½ à 1h de devoirs par jour. J’ai pu interroger deux jeunes aujourd’hui pour avoir leur sentiment quant à l’école. Miranda et Tara (14 ans – en 8ème année) se sont donc prêtées au jeu et je les remercie.

  • Peu de devoirs : 1/2h à 1h par jour max., principalement en maths, suédois et anglais (et 2h en période d’examens)
  • Elles n’évoquent pas un plaisir fou à venir à l’école pour étudier mais plutôt pour retrouver leurs amis.
  • Elles ne ressentent pas de stress si ce n’est pour les examens et le nouveau sytème de notation qu’elles trouvent pénalisant (Notes A à F mais avec effectivement une modulation complexe pour faire la moyenne).
  • La compétition est présente entre les élèves (qui comparent leur note)
  • Elles trouvent leurs enseignants proches d’elles et de manière générale préoccupés par leur bien-être
  • Le professeur idéal : strict pour les aider à étudier et cool pour les soutenir 

Classe de 8ème année (14 ans) : Ca Chauffe !

4. Vision russe. Je rencontre ce matin avec 2 russes (professeurs de maths) et en profite pour leur demander leur avis sur le système scolaire suédois. Dans un premier temps, le retour est unanime : “rien de bon – do not copy”. Un premier constat sombre. Les élèves semblent avoir 2 ans de moins que leurs homologues russes en matière de connaissances. Le problème de discipline et de respect est également soulevé. En creusant le sujet, un bon point est quand même trouvé : l’aspect social de l’école et le fait de prendre soin de l’enfant et de son bien-être.

5. Avant/Après. J’ai beaucoup apprécié ce matin l’approche des professeurs d’histoire. Avant de commencer la séquence sur l’Holocauste, ils ont fait passé un questionnaire aux enfants pour savoir ce qu’ils savaient sur le sujet (pas grand chose…). 4 semaines plus tard, après avoir terminé cette partie, les enfants ont repassé le même questionnaire (plus complet toutefois) pour voir ce qu’ils savaient désormais. Intéressant pour voir l’évolution des connaissances (le test est cependant noté). Le professeur d’histoire m’explique qu’en Suède, l’histoire n’est abordé pas d’un point de vue d’évènements et dates à retenir mais plutôt sous la forme de questionnements de fond:  conditions ayant conduit à l’holocauste, ce qui s’est produit, les conséquences que cela a eu…  

                              Avant                                                  Après

 

6. L’évaluation expliquée aux enfants. Un nouveau système de notation vient d’être mis en place (probablement sous l’influence de PISA). Les notes vont désormais de A (très bien) à F (échec) alors que 3 étaient appliquées auparavant : très bien, bien, échec. Pour pouvoir évaluer de manière équitable, les enseignants disposent donc d’une grille d’évaluation des compétences des élèves, divisée en 4 colonnes : F (échec), E, C, A(très bon). A l’enseignant de completer, la grille (comme ci-dessous) et de déterminer la note finale. Aujourd’hui, en cours de français, l’enseignante a expliqué la grille aux élèves en début de séquence : “Si vous savez faire ça …., vous aurez …” :; “Si vous savez faire ça …., vous aurez …”. L’idée de préciser les objectifs à atteindre aux enfants me paraît bonne, je retiens…

                Elève en difficultés                                Objectifs atteints

  

7. Déjeuners gratuits pour tous. Je suis invitée à déjeuner avec enseignantes et élèves (pas de salle dédiée aux enseignants) et découvre une jolie cafétéria très bien fournie qui propose également des plats pour les végétariens et les personnes ayant des régimes spéciaux. Les repas sont gratuits pour tous... Apparemment, les prélèvements sur salaire (30%) sont versés à la municipalité qui prend notamment en charge l'éducation, nous l'avons déjà vu. La TVA est quant à elle sert au finacement des dépenses gouvernementales. De ce que l'on me dit, pas d'autres impôts de style impôt sur le revenu, taxe d'habitation et autres douceurs... 

Et je retrouve comme en Islande des casiers pour chaque élève dans les couloirs… et un billard!

 

... CI-DESSOUS PHOTOS A VENIR BIENTOT... 

 

Mercredi 25 septembre : Rodabergskolan (5-15 ans) et Kungsholmens gymnasium (16-18 ans)

Deux écoles aujourd’hui et toujours un chaleureux accueil par le principal des écoles avec thé et petits gâteaux. Un immense merci pour le temps consacré et la sincérité des échanges. 

A noter, Kunsgsholmen est le meilleur lycée du pays, je découvre donc l’excellence (avec sections internationales – et section chorale, tien !), mais pas forcément représentative du reste du pays.

1) Fritis. Il est temps de parler du « Fritis », qui gère la garderie et les activités périscolaires de l’école. Dans toutes les écoles de Suède on retrouve ce Fritis qui accueille les enfants de 6h30/7h du matin à 17h (parfois 18h) le soir jusqu’à l’âge de 11 ans. Après les enfants sont autonomes…La particularité est que les employés du Fritis (qualifiés et parfois certifiés comme enseignants) travaillent en étroite collaboration avec les enseignants titulaires. Le personnel du fritis assiste d’ailleurs régulièrement les enseignants dans leur classe durant la journée ou prennent la moitié de la classe en activité.

2) Des soutiens personnalisés : Comme en Islande, nous retrouvons dans chaque école des « Spécial teachers » (en charge des élèves en difficultés scolaires), des « students conselor » (pour l’accompagnement émotionnel), parfois même un€ psychologue, une infirmière.

3) Des enseignants qui essaient de suivre leurs élèves : Dans la mesure du possible, les enseignants « principaux » essaient de garder leur classe dans le temps (mais ce n’est pas systématique) : ils gardent les enfants de la classe 1 à 3 – puis nouvel enseignant de la classe 4 à 6 (les classes 7 à 9 comptent plusieurs enseignants donc cela ne s’applique pas)

4) Côté lycée : 

  • Une sélection à l’entrée du lycée… Pour pouvoir entrer au lycée (tout comme dans certaines écoles élémentaires), il faut faire acte de candidature, avec sélection draconienne pour certains établissements. Kunsgholmen ne récupère que les meilleurs selon les notes de l’école obligatoire. Et parmi ces meilleurs, 1/3 seulement sera accepté… Le système du lycée est donc hyper sélectif (le « marché » du lycée a même lieu une fois par an).
  • Les notes du lycée déterminantes. L’université est certes gratuite mais les filières restent très sélectives. Il faut avoir quasiment une note parfaite pour pouvoir entrer en médecine par exemple. Les 3 années de lycée semblent donc être particulièrement déterminantes pour la suite même s’il reste des passerelles. J’ai interrogé des jeunes filles sur le sujet pour en avoir le cœur net : pression certes mais pas plus de stress que ça… Brillantes et en plus elles sont zen… ;)
  • Un curriculum obligatoire : Pas vraiment le choix des matières au lycée, l’élève choisit simplement sa section parmi les filières disponibles (sciences naturelles, sciences humaines…) et suit simplement deux ou trois cours de son choix durant les 3 ans.
  • Professionnel vs intellectuel : Pas de surprise en Suède, les formations professionnelles sont aussi dévalorisées qu’en France et peinent à trouver des motivés… Pénurie d’électriciens, plombiers et autres à prévoir dans quelques années… 

5) Graduation (remise des diplômes avec prix) : Comme dans beaucoup de pays, il y a une remise de diplôme officielle. Il y a même deux jours de célébration, le premier au lycée (runaway day – la « fuite »), le deuxième apparemment à l’église (pour la remise du diplôme). Moment précieux et joyeux apprécié de tous avec qq rituels au champagne apparemment… Je découvre même une remise de prix aux meilleurs élèves ou ceux engagés ou ayant eu une responsabilité dans l’école (une quarantaine de diplômés sur 300 recevront environ 200 euros – l’argent provient d’une cagnotte versée par les anciens élèves)

6) Une vie associative riche. Kunsgholmen n’est pas représentatif des autres lycées du pays mais les bonnes idées se retiennent… Le lycée compte 47 associations d’élèves (humanitaires, clubs de sports, politiques, féministes, « gentlemen », langues, …). Ces assos sont directement financées par l’association étudiante nationale selon leur nombre d’adhérents – association nationale elle-même financée par le gouvernement.

 

Jeudi 26 septembre : Alviksskolan (Bromma – 1100 élèves, 5-16 ans)

Une visite d’école en proche banlieue et 3 autres RDV (au département de l’éducation, à l’université et dans un petit café avec une formatrice d’enseignants). Grosse journée aujourd’hui.

1) Des objectifs clairement présentés : Très régulièrement, les objectifs à atteindre sont présentés aux enfants (vous devrez pouvoir….) et le plus souvent discutés : Pourquoi ces objectifs sont-ils utiles ? Sont-ils vraiment utiles ? Comment pouvons-nous atteindre ces objectifs ? Quelles ressources mobiliser ? … Et en fin de séance, qu’avons-nous appris de ce travail ? Comment était le processus ?

2) Questionnement permanent : Il me paraît évident en cette fin de séjour que l’un des atouts du système scolaire est assurément le développement de l’esprit critique (critical thinking), au niveau des enfants, tout comme de l’équipe pédagogique (toujours en recherche d’amélioration). Les Suédois vont très loin pour questionner les questions… et amener l’enfant à penser/analyser sa démarche et son apprentissage. Une méthodologie autour des "Big 5" (les 5 grands animaux de la jungle) a même été développée au sein de l'école pour aider les enfants à identifier la compétence qu'ils doivent mobiliser (compréhension, réflexion, analyse, recherche, mobilisation ressources...)

3) Des journées pour « apprendre à apprendre », je découvre aujourd’hui que tous les enfants ont deux fois par an des journées entières consacrées à « apprendre à apprendre ». Ils y découvrent notamment s’ils sont visuels (=mémoire visuelle), auditifs (mémoire auditive), kinesthésiques et comment étudier au mieux selon leur profil … Bravo !!!

4) Formation des enseignants. Pendant très longtemps, il ne fallait aucun diplôme pour enseigner en Suède et cela fait débat actuellement… Depuis 2011, des mesures sont en cours. D’ici 2015, tous les enseignants devront être qualifiés par un diplôme officiel pour pouvoir exercer. Actuellement, il faut entre 4 et 5 ans d’études pour devenir enseignant incluant 1.5 an de pédagogie et didactique (didactique, histoire de l’enseignement, psychologie et développement de l’enfant, comment mener une classe « leadership and interaction », comment amener l’enfant à être autonome, analyse et réflexion autour des pratiques, l’évaluation, la pédagogie du genre, gestion des conflits, pédagogie suédoise…)… Une vraie réflexion de fond est recherchée qui semble des plus intéressantes. Malheureusement, le métier d’enseignant étant peu rémunéré et peu valorisé en Suède, les candidats n’ont pas toujours le meilleur profil pour ce métier délicat.

5) Journées humanitaires. Comme de nombreuses écoles (nous avons déjà vu cela en Islande), les écoles organisent des journées pour récolter des fonds dans un objectif humanitaire. Un festival est organisé chaque année au mois de juin, le temps d’un après-midi, permettant de récolter près de 10000 euros.

 

Vendredi 27 septembre : Herrängensskola (564 élèves – banlieue privilégiée)

Je pars dans le bois aujourd’hui… Herrängensskola se trouve en effet littéralement dans les bois, et j’emprunte un petit chemin forestier pour y parvenir. Encore une fois, je suis merveilleusement bien accueillie par le principal, les deux adjoints ainsi que les coordinateurs – pour une visite d’école et de passionnants échanges.

1) Hiérarchie : Comme dans de nombreuses écoles, le directeur est assisté de d’adjoints, eux-mêmes soutenus par des coordinateurs (qui supervisent pédagogiquement un groupe d’enseignants). Et depuis la rentrée, on trouve les « First teachers » (les premiers enseignants), dynamiques et expérimentés dont le rôle est de soutenir l’équipe enseignante par des conseils avisés…

2) Implication & questionnement : Comme dans toutes les écoles visitées, je retrouve la même implication au niveau de l’ensemble du personnel. Ils connaissent les chiffres de l’éducation, que ce soit au niveau de leur école ou au niveau national… Ils se remettent en question et je suis impressionnée par leur volonté de s’améliorer en permanence.

3) Repas gratuits. Comme dans toutes écoles de Suède, les déjeuners sont offerts aux enfants, à tous âges. Toutes les cantines visitées offrent une bonne diversité de plats pour composer une salade et il y a un ou deux plats chauds. Les livres et fournitures sont également fournies – parfois même le transport sous certaines conditions.

4) Massage : Je découvre aujourd’hui dans l’école un deuxième fauteuil bien-être. Celui-ci à la spécificité d’oxygéner le sang grâce à des impulsions électriques (que l’on ne sent pas…). On m’apprend que la majorité des enseignants l’utilisent quotiennement. Oui, je comprends… J

5) « Habits of Mind »... Le principal de l’école attire mon attention sur les recherches provenant de Nouvelle-Zélande décrivant la pédagogie des « Habits of mind », caractérisant ce que font les gens intelligents lorsqu’ils sont confrontés à des problèmes dont la solution n’est pas immédiatement évidente – et classés en 16 critères :

  • Persévérance
  • Gestion de l'impulsivité
  • Écoute consciente et empathie
  • Flexibilité de la pensée
  • Réflexion sur la réflexion (métacognition)
  • Recherche de précision
  • Questionnement et savoir poser les problèmes
  • Utilisation des connaissances antérieures sur de nouvelles situations
  • Penser et de communiquer avec clarté et précision
  • Collecter les données via tous les sens humains
  • Créer, imaginer, innover
  • Répondant avec émerveillement ou effroi
  • Prendre des risques calculés
  • Trouver l’humour dans les situations
  • Penser de façon interdépendante
  • Etre ouvert à l’apprentissage tout aulong de la vie

> Site web : http://www.artcostacentre.com/html/habits.htm

> Video : http://www.youtube.com/watch?v=OT0vXFP_RYI

 

Voilà, c’est fini pour la Suède, j’espère que vous vous êtes régalés!

il reste encore beaucoup à dire sur le système scolaire suédois mais la Finlande nous attend déjà. Vous pourrez en savoir davantage à l’occasion des conférences qui seront données sur Montpellier et Paris en novembre 2013 (voir lien Conférences). Des e-books seront également produits après ce voyage.

Enfin, nous vous invitons à nous envoyer toutes infos complémentaires à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou à nous suivre sur Facebook, sur notre page J’aime « Ecoles du Monde – Acteurs en Education ».

… Suite avec la Finlande

 

Finlande

Visite des écoles en Finlande (29 sept. - 10 oct. 2013)

 

Ce séjour a été organisé par notre Finlandaise montpellieraine préférée : Jaana Reinikainen, designeuse, également exposée au musée du design d'Helsinki - Nous avons notre célébrité à EMAE!

 

Lundi 30 septembre : "Lycée" franco-finlandais d'Helsinki (5-16 ans)

Le lycée franco-finlandais est (contrairement à ce que son nom indique) un établissement finlandais qui accueille les enfants de 5 à 18 ans (du préscolaire au lycée). L’école est gratuite mais bilingue (français et finnois). Un immense merci à Saari, la directrice adjointe, à Romain et tous ses élèves de classe de 1ère année. 

Isabelle avec des élèves de la classe de 1C (7ans)

En ce 1er jour de visite, comme à chaque fois, je déborde d’infos mais voici les 5 points à retenir :

1. Comme en Suède et en Islande : De nombreuses similarités avec les deux premiers pays visités :

  • Les cours sur la demi-journée : Cours de 8h15 à 12h30 ou 13h15 pour les plus petits (jusqu’à 16h max pour les plus grands)
  • Scolarité obligatoire de 7 ans (année 1) à 16 ans (année 9) mais année présolaire (0) suivie par tous…
  • Différentes formes de soutiens en tous genres : enseignants spécialisés, psy, assistante sociale, conseiller d’orientation dans l’école
  • Une approche individualisée pour aider au mieux chaque enfant
  • Des cours de textile et de bois/métal dès la 1ère année (et "home economics" = "travaux ménagers" en 7ème année) 
  • Importance de la lecture et passages réguliers à la bibliothèque  

Salle du cours de "textile" (couture, tricot, crochet...) - pour filles et garçons

 

2. Sens de l’anticipation : le nouveau plan national pour l’éducation a été voté  et sera appliqué dès août 2016. Le plan précise en 8 pages les grandes orientations et les besoins des enfants dans 20 ans… Les écoles s’appliquent déjà à mettre en place leur « plan d’établissement », plan d’actions propre à chaque école décrivant leur stratégie et les moyens mis en place pour  atteindre ces objectifs nationaux, en partenariat avec les parents et enseignants…  Les écoles ont une grande liberté de moyens.

 Confitures préparées en cours de cuisine, avec les pommes du jardin de Sari! 

 

3. Recrutement des enseignants par les écoles. Comme dans les autres pays nordiques visités, l’école est en charge du recrutement des enseignants. Un « professeur des écoles » doit effectuer 24h semaine + réunions hebdomadaires + journées de formation (parfois le samedi)

4. Pas de cours particuliers en Finlande : Les cours de soutien privés (cours particuliers) n'existent pas en Finlande, cela voudrait dire que le système scolaire public a échoué... Différentes formes de soutien existent durant la journée (soutien scolaire en petits groupes ou individuels via des enseignants spécialisés notamment). Autrement, l'enseignant, peut donner des cours particulier après la classe, payés par l'école... Intéressant n'est-ce pas?

L'équipement pour les activités d'hiver : patins, skis, ...

5. Cours de religion.  Cours obligatoires de religion de l’année 1 à 9 (7 à 15 ans), principalement dans la religion de l’enfant les premières années (l’école offre des cours selon les croyances de chacun) - ou cours d'éthique pour les non croyants. La principale religion en Finlande est le luthéranisme.

Et pour rire : Aujourd’hui, j’ai déjeuné avec les plus petits à……. 10h! Oui, pas facile de manger purée et saucisses à 10h du matin… Ah, la gestion des salles de cantine me surprendra toujours J

 

Visite de Munkkivuoren ala-aste, Helsinki (7-12 ans – années 1 à 6 – 320 élèves)

Aujourd’hui, visite d’une école publique « classique ». Je suis accueillie par Pauliina (que je remercie mille fois pour sa gentillesse) et sa classe de 1ère année.

 Pauliina et ses élèves, très concentrés...

 

1) Ecoles finnophones et suédophones. La Finlande est officiellement un pays bilingue, finnois et suédois. Pour cette raison, la minorité suédophone a le droit de suivre l’intégralité des cours en suédois. On trouve donc en Finlande des écoles finnoises ET des écoles suédoises (6%). Dans les deux cas, la 2ème langue nationale est enseignée en 2ème langue étrangère à l’âge de … ans - après l’anglais toutefois, enseigné dès 9 ans. A noter : il n’y a quasiment pas d’écoles privées en Finlande.

2) Des cours en ½ groupes (fréquents dans tous les pays nordiques). 4 fois par semaine, l’enseignante prend les élèves en demi-groupe (2 fois par groupes donc !). Dans ce cas, les enfants « libres » commencent ou finissent l’école plus tôt (le demi-groupe est en début ou fin de journée). L’enseignante peut ainsi en profiter pour travailler en effectif réduit. Un sacré plus…

3) Des supports pédagogiques au top : En plus d’une excellente préparation au métier d’enseignant (sur 5 ans, précédée d’une sélection stricte pour entrer dans la formation), ceux-ci peuvent s’appuyer sur des supports pédagogiques excellents, fruits de recherches pédagogiques. Des matériaux régulièrement développés et très bien expliqués. Bref, y’a plus qu’à… Formidable !

Des cahiers pédagogiques qui guident parfaitement les enseignants

 

4) Des enseignants qui forment d’autres enseignants. Une bonne idée : proposer à des enseignants de former leurs collègues en étant rémunérés. Un petit plus de revenus, pour une formation utile pour tous… J’observe notamment aujourd’hui une formation sur une nouvelle plateforme informatique…

5)  Un métier très respecté et valorisé. Les parents, le système fait confiance aux enseignants, cela change tout. Les inspections n’existent pas. Les enseignants sont libres des moyens engagés pour atteindre les objectifs en matière de compétences (pas de connaissance). A Munkkivuoren ala-aste, l’école réunit par ailleurs l’équipe pédagogique au complet 1h par semaine. De même, les enseignants font tous au moins 1h dans une autre classe toutes les semaines – pour enseigner ce dans quoi ils sont le plus fort et découvrir d’autres classes par ailleurs

Course d'orientation aujourd'hui pour les 7 ans, très populaire en Finlande...

 

6) Suivi des élèves sur plusieurs années. Il est assez commun pour les enseignants de primaire de suivre leur classe pendant 2 ans (années 1 et 2) ou 6 ans (de 1 à 6).

7) Nouvelles technologies. Cela fait plusieurs fois depuis le début de mon périple que j’observe un nouvel équipement fort utile : un système de caméra branché à un vidéo projecteur – avec image agrandie projetée sur grand écran. En montrant sous la caméra ce qu’il faut faire, cela permet à tous de suivre en grand sur l’écran. Très utilisé pour tous les cours et particulièrement utile pour l’écriture, la couture par exemple…Toutes les classes visitées en sont équipées.  Et sûrement une grande majorité en Finlande.

Une projection sur grand écran à partir d'une caméra : Formidable!

 

8) Une atmosphère détendue. J’ai le même sentiment depuis hier, je me sens bien en classe, la classe est détendue, agréable, très calme. Les enfants sont super sages, lèvent le doigt pour poser des questions, participent tous activement et semblent intéressés par ce qu’ils font… Le ton de la voix des enseignants est apaisé, il faut que je vérifie tout ça les prochains jours. En tous cas, j’ai adoré mes 2 premiers jours d’école !!!

9) Programme anti-harcèlement et gestion des émotions. Je constate que tous les pays nordiques prennent très au sérieux la question du harcèlement. Ce matin, la classe se rend pendant une heure à une activité financée par les autorités en partenariat avec divers sponsors (dont des sponsors locaux) pour découvrir les émotions, mieux gérer les séparations (si un copain déménage par exemple) et découvrir le corps humain.  Ca dépote en 1h et les enfants sont captivés. Le programme est paraît-il bien développé en Grande Bretagne, Australie et Finlande.

Tous les doigts levés... Une pédagogie participative...

10) Quand la musique est bonne... Les cours de musique (incluant rythme et chant) sont très appréciés en Finlande. Un professeur spécialisé s’occupe de toutes les classes dans une salle hyper bien équipée… Il est même demandé aux enseignants de maîtriser un instrument de musique. Pauliina joue du piano (et dispose même d’un piano dans sa classe…) et j’assiste à un cours de musique en fin de journée (13h30-14h15) avec cours de rythme et de nombreux chants. Bravo les enfants, je me suis régalée !

 

Mercredi 2 octobre 13 : Visite de Lehddoki (garderie/"école maternelle" - 80 enfants)

Une fois n’est pas coutume, je me rends ce matin dans une école maternelle/garderie publique – dans un quartier multi-culturel et suis guidée par l’adorable Emmi, l’une des enseignantes.

L’école compte 80 enfants, répartis en 4 groupes. Les enfants sont accueillis dès le plus jeune âge

1) Ecole à 7 ans mais année préscolaire incontournable. L’année 0 (année des 6 ans) n’est pas obligatoire mais est suivie par la majorité des enfants en Finlande. L’année 0 peut être intégrée aux garderies (ce qui est le cas ici) ou aux écoles – au choix... Durant cette année de préscolaire, les enfants apprennent avant tout à bien se comporter en classe et en groupe, et posent quelques fondements scolaires : reconnaître les lettres, les chiffres, l’heure… Malgré tout à 7 ans, une bonne moitié de la classe saura déjà lire...

On laisse les chaussures à l'entrée... tout le monde en chaussettes!

2) Congé maternité : Plus d’un an rémunéré à 70%… En fait le congé maternité est officiellement de 4 mois et demi mais complété par un congé parental d’environ 7 mois, rémunérés tous les deux à hauteur de 70% du salaire initial… Le papa ou la maman peuvent bénéficier au choix du congé parental à temps plein ou partiel, Pour info, une partie des mamans poursuivent jusqu’aux 3 ans de l’enfant (congé de garde d´enfant cette fois mais non rémunéré)

3) Du personnel en quantité (mais peu valorisé). Dans cette école, on compte environ 4 personnes pour une vingtaine d’enfants (et 2 cuisinières pour l’école !). Les conditions en personnel sont donc optimales. Pour l’année 0 (préscolaire - 22 enfants), Emmi, s’occupe (avec l’aide d’une assistante) d’un groupe de 8 enfants et deux aides maternelles prennent en charge 2 autres petits groupes de 7 enfants. Chacun les siens ! Une enseignante spécialisée fait également officiellement partie des effectifs (mais est actuellement en congé maternité). Cela ferait donc 5 personnes pour 22 enfants. Malgré tout le métier est peu valorisé (et peu rémunéré) et il est difficile de trouver du personnel qualifié pour ces structures. Peu de volontaires apparemment…

Un très grand espace jeux extérieur, pour l'école et les résidences du quartier... 

 

L'espace Hockey qui se transformera bientôt en patinoire, pour leur plus grand plaisir...

4) Journée typique : Les enfants de l’année 0 ont officiellement école de 9h à 13h. De 7h à 9h, les enfants arrivent petit à petit en fonction des horaires des parents. A 9h, petit déjeuner… puis tout le monde dehors jusqu’à 10h, les enfants jouent dans la cours. A 10h, activités diverses pour commencer la scolarisation - jusqu’à 11h qui est l’heure du déjeuner. Vers 12h, les enfants vont se reposer puis jeux à nouveau… 

5) Des parents hyper-flexibles. La garderie/école ferme à 17h (17h30 au plus tard). Si la majorité des parents travaillent, on m’explique que les horaires de travail sont bien plus flexibles qu’en France et que le télétravail est également bien développé ici. Les parents travaillent donc le plus souvent de 9h à 16h et s’arrangent entre eux pour aller chercher les plus petits…

6) Autonomie dès le plus jeune âge : Il n’est pas rare que les enfants viennent à l’école seul dès l’âge de 6 ans – ou rentrent seuls. La prise en charge par l’école (primaire) s’arrête souvent après le 3ème année (9 ans…). Les enfants sont donc autonomes très tôt. Ils rentrent chez eux ou vont chez leurs amis et jouent – il y a peu de devoirs en Finlande…

Quelques créations du moment pour les 6 ans...

 

Jeudi 3 octobre : Lycée Normalilyséo (12-18 ans)

Participation au programme Pestalozzi – avec une dizaine d’enseignants européens. Merci à Kristina, Najat et Marcos ! Je visite donc aujourd’hui un collège/lycée très coté d’Helsinki, qui sert également de centre de pratiques pour les futurs enseignants.

Isabelle (à droite) avec les enseignants du programme Pestalozzi...

1) Lycées hyper sélectifs : Pour entrer au lycée, il faut faire acte de candidature et être sélectionné, principalement sur les notes de collège… Pour entrer à Normalilycéo, il fallait avoir minimum 9.08/10 de moyenne générale en 2013, c’est dire… Tous les jeunes ne peuvent donc pas accéder au lycée d’enseignement général mais il y a beaucoup de très bons lycées de "type professionnels", très appreciés, de plus en plus populaires et de haut niveau pour orienter les jeunes vers les métiers "non-academiques" (sans les réduire pourtant aux métiers manuels, comme c'est souvent le cas dans d'autres pays)

2) Matières à la carte : La totalité des matières sont choisies par les élèves au lycée sauf pour les cours de finnois/suédois. Même les maths ne sont pas obligatoires… Il suffit d’avoir complété le nombre de crédit final. Mais attention, les universités sont également hyper sélectives: Mieux vaut avoir fait le plein de bonnes notes…

Echanges entre enseignants et ados : très riches, merci!

 

3) Fin de la journée à 16h au plus tard pour les 13-15 ans (7-9ème) avec début des cours au plus tôt à 8h le matin - cours de 75mn– et pause déjeuner de 30 mn (j’apprends par ailleurs que même si les repas sont gratuits, dans cet établissement un repas doit coûter autour de 80 cts/élève). Lorsque je leur parle des journées en France, les élèves font de gros yeux... Il est important de pouvoir se reposer, se faire plaisir et se détendre.

4) 1/2 h de devoirs à 15 ans : J’interroge plusieurs élèves de 15 ans sur leurs devoirs à la maison… Apparemment, ½ heure de devoirs (1h max.) quotidiens suffisent sauf en période d’examens.

5) Langues étrangères : La 1ère langue étrangère est étudiée dès le 3ème année (9 ans - l'anglais le plus souvent) puis vient l'apprentissage du suédois (langue nationale) en 7ème année (ou parfois avant en option). Je constate toutefois que les Finnois ont un moins bon niveau en anglais que les Suédois (au top !) et les Islandais (également excellents), mais reste honorable. Il faut toutefois savoir que l'anglais est beaucoup plus difficile à prononcer pour les finlandais que pour les autres scandinaves car elle n'a pas une origine anglo-saxonne mais fennique (pays de l'est). Les élèves restent toutefois très bons à l'écrit.

6) Les conseils de classe sont obligatoires en 7-9 années (1h/semaine) – parfois mis en place dès l’école primaire (50%). Chaque classe élit par ailleurs 2 élèves pour les représenter au « conseil de l’école ». L’objectif est d’inscrire la participation des élèves dans les décisions de l'établissement.

Une salle de musique bien équipée...

7) La médiation à l’école est pratiquée à Normalilyséo, des élèves et des enseignants volontaires ont été formés. Les élèves étant toutefois triés sur le volet, la médiation n’est pas vraiment nécessaire ici. Le programme de médiation VERSO a fait ses preuves ici : http://www.ssf-ffm.com/vertaissovittelu/index.php?id=98

Et toujours des élèves participatifs et/mais hyper disciplinés ou respectueux (j'approfondis le sujet dans les prochains jours)… 

 

Vendredi 4 octobre : Hietakummunala-Aste (école primaire : 7-12 ans – années 1 à 6)

Quelle belle journée aujourd’hui (bien que je dise cela tous les jours !). Les classes visitées, les discussions avec Tuula, la directrice, Maria et Johanna, enseignantes spécialisées, et tous les autres ont inspiré cette journée ! Merci à tous !

1. L’intégration des petits étrangers fait l’objet de beaucoup d’attention en Finlande :

  • Cours de finnois langue seconde dans le cadre de l’école, par l'enseignant(e) selon besoins (et pour les primo-arrivants, des cours de langues durant un an dans une école spécialisée)
  • Etude de leur langue maternelle 2h de cours/semaine 

 Une école multi-culturelle...

 

2. Soutien aux plus faibles. L’école a 4 classes en mini-effectif (8/1O élèves max.), encadrés par des enseignants spécialisés, pour les enfants en grandes difficultés scolaires. Une autre enseignante spécialisée intervient également auprès des enfants des classes « classiques », en rencontres individuelles ou en petits groupes. Toutes les écoles disposent d'enseignants spécialisés (formation de professeur + 1 an de spécialisation).

3. Le rythme pour apprendre à communiquer… Johanna, enseignante spécialisée, me fait découvrir aujourd’hui l’enseignement du rythme pour mieux apprendre à s’exprimer et apprendre à parler inspiré de la pédagogie orff (http://www.pedagogie-orff.org). L'apprentissage du rythme commence par le rythme corporel (sur notre propre corps). Cette technique est très utile pour l'apprentissage du finnois, langue très rythmée. 

Cours de samba aujourd'hui avec des boîtes de Prickles...

4. Au primaire, l’enseignant suit les mêmes élèves durant 2 ou 6 ans : La grande majorité des enseignants suivent leurs élèves durant 2 ans (1ère et 2ème années) ou l’intégralité de l’école primaire (années 1 à 6) – afin de bien les connaître/suivre et d'instaurer un sentiment de sécurité. Les enfants restent également ensemble durant les 6 ans…

5. Cours de théâtre et cours d’improvisation : J’assiste aujourd’huides cours de théâtre/d’improvisation avec les enfants de 6ème année (12 ans). Des exercices leur ont été suggérés par un acteur, intervenu dans leur école (visite organisée par les parents ceci dit en passant). Je découvre par ailleurs une scène de théâtre intégrée au gymnase qui accueille régulièrement les spectacles de l’école, spectacles préparés par les enfants, avec ou sans supervision des enseignants. Magnifique !

 Une petite impro – une histoire de Français…

 6. Postcrossing : Un joli outil pédagogique pour faire découvrir le monde à vos élèves ou enfants : http://www.postcrossing.com/

Quand vous le décidez, vous choisissez de participer gratuitement au programme : 1. On vous envoie une adresse du monde. 2. Vos élèves écrivent la carte postale à envoyer 3. Quelqu'un (du monde) vous écrit à son tour. Et hop, un tour du monde pour le prix d'un timbre poste!

L’école a déjà reçu des cartes de 5 origines différentes…

 

Et toujours en clin d’oeil, je découvre un fauteuil de massage dans la salle des profs. La directrice me parle même du budget de l’école dédié au bien-être des enseignants. On prend soin des petits et des grands… 

 

Lundi 7 octobre : Norssi (école primaire d’application - Ville de Jüvaskylä, au nord du pays)

Levée à 4h ce matin (aïe aïe aïe…) pour partir dans le nord du pays, à Jüvaskylä découvrir la formation des enseignants en herbe. Ma visite commence par la découverte de l’école d’application Norssi, dans laquelle la plupart des stagiaires font leurs stages pratiques. J’assiste d’ailleurs à un cours de français mené par une jeune stagiaire puis visite l’école guidée par deux élèves de 5ème année (nommée pour cette fonction régulière, quelle belle idée! Visite en français de surcroît). Enfin, je vais déjeuner avec un professeur du département d’éducation (formation des professeurs specialisés) pour en savoir davantage... Mes retours en 6 points.

Laura et Katharina, mes 2 jeunes guides - Merci! 

1. Ecoles d’application, dédiée aux stages terrain : La majorité des futurs enseignants font leurs stages pratiques dans des écoles d’application – des écoles “normales” qui ont toutefois la spécificité d’accueillir les stagiaires (les élèves sont donc habitués à avoir régulièrement des “observateurs” ou un élève enseignant à la place de son prof. référent). Les enseignants titulaires qui supervisent ces enseignants en herbe ont donc été sélectionnés pour pouvoir accompagner au mieux les stagiaires dans l’apprentissage de leur futur métier. Il y a 12 écoles d'application en Finlande.

  • Durée des stages terrain : 1ère année (1 semaine d’observation) / 3ème année (6 semaines, début de l’enseignement) / 4ème année (8 semaines : apprentissage de l’évaluation / 5ème année (8 semaines : enseignement complet)

2. Sélection draconnienne des profs : 3% d’admis dans le département d’éducation de la ville Jyväskylä (grande université finlandaise) pour les enseignants d’école obligatoire : 80 admis sur 2416 candidats en 2013. Sélection sur examen plus entretien. Un recrutement hyper sélectif qui permet de recruter les meilleurs potentiels. Certains s’y prennent à 4 ou 5 fois pou entrer (ou pas…). Dans la ville de Tampere, 1% d'admis...

3. Formation de type Master incluant un équilibre entre théorie (concepts), pratique (comment faire concrètement) et expérience (stages terrain). Une grande place est également accordée à la recherche. Et chaque enseignant doit rédiger son plan personnalisé (afin de définir ses objectifs et son propre style/posture d’enseignement)

4. 3 type de formations pour l'école obligatoire :

  • Professeur généraliste (années 1 à 6 : pour les 7 / 12 ans) : "class teacher"
  • Professeur 1 matière (années 7 à 9 - pour les 13 / 15 ans), un prof par matière : "subject teacher"
  • Professeur spécialisé : professeur intervenant en soutien en petits groupes ou individuellement (compétences similaires à un prof + orthophoniste)

Sir Tulinena (cracheur de feu), la mascotte de l'école : Les enfants en sont fiers :)

5. Principale qualité des futurs enseignants : Capacité de travail sur soi, d’auto-reflexion pour pouvoir se remettre en cause, être en recherche d’améliorations permanentes et tenter de faire mieux à chaque fois. Autres compétences recherchées : compétences sociales, confiance en soi, personnalité affirmée, bon contact avec les enfants, aisance relationnelle et bonne communication.

6. Formation continue des enseignants : Toutes les enseignants doivent suivre 3 jours de formation obligatoire par an (hors temps de travail) mais nombreux sont ceux qui suivent des formations supplémentaires tout au long de l’année (sur leur temps de travail cette fois). La municipalité est en charge d’organiser ces formations. Apparemment, la ville d’Helsinki est particulièrement dynamique à ce niveau-là et propose une grande diversité et qualité de formations. 

A noter : Un accompagnement complet de fond et de forme pour préparer les futurs enseignants – déjà triés sur le volet. Les enseignants ne sont pas toutefois formés aux pratiques des écoles alternatives (Montessori, Steiner…) mais sont libres de se former et de les inclure librement dans leur classe (après discussion avec le directeur de l’école – généralement très ouverts). Et pas d'inspection, jamais... Cette profession n'existe pas en Finlande.

Pour aller plus loin :

 

Mardi 8 octobre : Pispala (Années 0 – 6 / Ville de Tampere)

Ville de Tampere, à 160 km au nord-ouest d’Helsinki. Fraîchement débarquée de Jüvaskylä, je suis accueillie depuis hier soir par Kirsti (institutrice) et Juha (professeur d’arts manuels au département d’éducation de l’université). Quelles belles rencontres ! Je suis reçue comme une princesse (et découvre même les plaisirs du sauna finlandais…). Un très grand merci à eux. Des petites informations aujourd’hui qui complètent l’image générale des écoles en Finlande.

1. La musique pour apprendre à lire En découvrant la salle de musique de l’école (regorgeant comme à chaque fois d’instruments de toutes sortes) Kirsti m’explique que les cours de musique, et notamment la pratique de la batterie, sont excellents pour aider les enfants qui ont des difficultés en lecture. Au lieu d’insister, il vaut mieux les mettre à la musique, pour connecter les deux hémisphères du cerveau… Les dernières recherches semblent abonder dans ce sens et les Finlandais sont très informés des dernières recherches...

2. Une plateforme informatique pour l’école. Tout comme en Suède et en Islande, l’école est connectée à une plateforme permettant de mettre les notes en ligne,  noter les absences, avoir les dossiers des enfants, communiquer avec la classe ou les parents. Le système est utilisé dans toutes les écoles finlandaises et se nomme WILMA (https://wilma.edu.hel.fi)   

3. Pas de redoublement : Cela n’existe pas en Finlande (sauf pour des raisons de maturité). Autrement, l’enfant reste dans sa classe d’âge, avec ses copains, grâce au soutien des enseignants spécialisés et de son enseignant

4. Pas de sanction ? Je ne rencontre depuis le début de mon séjour aucun problème de discipline et n’observe absolument aucune forme de sanction ni de punition… Les enseignants ont parfois haussé le ton mais simplement pour ramener le silence dans la classe. Je découvre aujourd’hui que Pispala demande aux élèves ayant fait de grosses bêtises (fait exceptionnel) d’appeler eux-mêmes leurs parents pour les informer directement de ce qu’ils ont fait (effet dissuasif garanti !).

5. Symbole correct/faux… Une différence culturelle de taille : le symbole d’erreur finlandais ✔ signifie exactement l’inverse aux USA (et une réponse correcte)… Comme quoi, les malentendus sont ne sont pas loin… Le symbole finlandais pour signifier que la réponse est correcte ressemble quant à lui à nos divisions :  .⁄. Pourquoi pas... 

6. Enseignants étrangers : Les enseignants étrangers qui souhaitent enseigner en Finlande doivent suivre une formation d’un an, après sélection… 20 étudiants sur 100 ont été sélectionnés l’année dernière à l’université de Tampere. Les enseignants russes sont à priori ceux qui ont le plus de mal à intégrer le style de pédagogie finlandais.

7. Aide de 298 euros mensuels pour tous les étudiants. Chaque étudiant perçoit mensuellement et indépendamment du revenu de ses parents un montant de 298 euros en 2013. Peut s’ajouter à cela une aide au logement (avec un maximum de 252 euros/mois). Une grande partie des étudiants travaillent en parallèle de leurs études.

 

Mercredi 9 octobre : Pelimannin (Années 0-6, 6-12 ans)

Je suis accueillie aujourd’hui dans la classe d’Elina (année 2 = 8 ans), dans un quartier multi-culturel, avec des niveaux sociaux assez bas. La directrice m’accorde également du temps pour me parler du système d’évaluation en Finlande. Un grand merci à toutes les deux !

 

 1. Emphase sur la lecture et l’écriture. Je découvre de jolis livres pour le travail d’écriture sur lesquels les enfants écrivent directement. Les enfants ont 8 ans (l’équivalent donc de notre CE2) s’appliquent à écrire des mots ce qui me surprend et dénote le temps que l’on prend pour apprendre à écrire aux enfants.  Ils ne connaissent à ce stade que quelques lettres en attaché.  Ces nombreux livres sur lesquels on écrit directement doivent toutefois représenter un sacré budget pour l’école … 

Voici la page d’écriture du jour

2. Intégration des nouveaux arrivants étrangers : L’école offre deux classes linguistiques pour les primo-arrivants qui ne pourront intégrer une classe « normale » qu’après une maîtrise suffisante de la langue, généralement après un an.

La diversité linguistique de la classe du jour 

3. Evaluation des écoles. Les écoles finlandaises ne sont pas  évaluées ni notées comme en Suède. La directrice m’apprend que le gouvernement propose uniquement d’évaluer une classe sur une matière, de temps en temps, au hasard (peut-être une fois tous les 4 ou 5 ans…)

4. Evaluation des enfants. Les notes ne sont pas obligatoires avant la 6ème année (13 ans) en Finlande. Toutefois la plupart proposent des notes dès la 3ème année, voire la 1ère. Libre à chacun de faire comme elle l’entend. Les enfants sont notés de 4 à 10 (4 échec / les autres donnant une note positive jusqu’à l’excellence : 10)

5. Evaluation bien-être et anti-harcèlement : Le bien-être est le fondement même de l’école en Finlande et principale consigne officielle des autorités référentes. Le bien-être fait donc partie des obligations officielles de l’école et est pris très au sérieux (équipe santé, équipe de soutien psy et émotionnel/ enseignants spécialisées / organisation pédagogique….). Tous les enfants du pays sont par ailleurs évalués sur le harcèlement à l’école lorsqu’ils sont en 8ème année. Le programme s’appelle Kiva Koulu (et semble s’exporter dans le monde entier – tel Olweus) : http://www.kivaprogram.net/fr  

Et en mot de fin pour cette page Finlande (avant un compte-rendu plus complet dès que possible), la phrase qu’à partagé la directrice avec moi « We do what we promise » (en Finlande, nous faisons ce que nous promettons)

 

Voilà, c’est fini pour la Finlande, j’espère que vous vous êtes régalés!

il reste encore beaucoup à dire sur le système scolaire Finlandais mais il les Pays-Bas nous attendent déjà, après un petit passage en France. Vous pourrez en savoir davantage à l’occasion des conférences qui seront données sur Montpellier et Paris en novembre 2013 (voir lien Conférences). Des e-books seront également produits après ce voyage.

Enfin, nous vous invitons à nous envoyer toutes infos complémentaires à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou à nous suivre sur Facebook, sur notre page J’aime « Ecoles du Monde – Acteurs en Education ».

… Suite avec les Pays-Bas (28 oct-8 nov)

 

Pays-Bas

Les écoles des Pays-Bas : 28 oct - 9 novembre 2013

 

Comme toujours les démarches ont été colossales pour pouvoir organiser ces deux semaines de visites d’écoles quotidiennes mais une aide providentielle est apparue en la personne de Mme Paula Gorter de Vries qui a plus que largement contribué à cette organisation - parfaite. Toute l’équipe la remercie chaleureusement !

Vous trouverez ci-dessous le journal quotidien de ces visites d’écoles aux Pays-Bas mais, comme toujours, voici en introduction quelques pratiques intéressantes à retenir :

  • Une liberté pédagogique : Le programme national est un programme par objectifs, libre à chaque école de mettre en place les moyens nécessaires pour les atteindre. On trouve donc toutes sortes de pédagogies dans les écoles néerlandaises : de la plus traditionnelle à la plus expérimentale.
  • Auto-critique (self-reflexion) : Remise en question permanente des personnes rencontrées, avec une réelle volonté de mieux faire. 
  • Chaque enfant est unique : il est clairement établi que l’enseignant ne s’adresse pas à une classe mais à 30 enfants différents 
  • Une attention spéciale pour les surdoués  
  • Auto-planning et auto-correction 
  • Utilisation des nouvelles technologies
  • Un anglais parfait (et une culture polyglotte)
  • Enseignement entre pairs
  • Mentoring et « study hours » en secondaire 
  • Cours d’analyse/logique et Clubs pour apprendre à débattre 
  • Des cours aux parents et une permanence pour l'aide à la parentalité

 

Lundi 28 octobre : Ecole primaire Dalton à Utrecht (années 1 à 8 – 460 élèves)

Tiens, une école à pédagogie « alternative » parmi les écoles publiques aux Pays-Bas… Je découvre aujourd’hui la pédagogie Dalton, inspirée de la pédagogie Montessori et développée par l’américaine Helen Parkhurst vers 1910 dans la ville de Dalton. Les écoles Dalton sont clairement implantées dans ce pays avec 435 écoles (sur un total de 7500 écoles primaires en Hollande). Une belle approche centrée sur l’enfant, sur chaque enfant : c’est une pédagogie différenciée. Tous ont l’air heureux, impliqués dans leur enseignement, répondent avec grand plaisir à toutes mes questions, j’ai passé une magnifique première journée. Mon séjour semble prometteur…

Voici mes 5 découvertes du jour :

1) Une grande diversité d’écoles publiques, gratuites...

Le système scolaire public hollandais est composé de courants très différents (qui peuvent aussi se combiner) :

  • écoles religieuses (catholiques, protestantes, etc…)
  • écoles à pédagogies « alternatives » (Montessori, Dalton, Jena Plan principalement)
  • écoles publiques traditionnelles considérées comme athées en quelques sortes…
  • Toutes ces écoles sont gratuites, et suivent les consignes et le curriculum nationaux avec une grande liberté de moyens. Les parents sont libres de choisir leur école, à leur convenance. Il y a peu d’écoles privées en Hollande (ce sont des écoles administrées par un bureau de parents)

2) La pédagogie Dalton, pédagogie différenciée centrée sur l’enfant. 

Les 3 grands piliers de la pédagogie Dalton :

  • L’autonomie, les enfants sont responsables de leur travail
  • Travailler, jouer et trouver des solutions ensemble
  • Une liberté de choix – en lien avec les autres

Concrètement, les enfants peuvent organiser une partie de la semaine à leur convenance et mettre en place leur « plan de travail » en fonction des activités exigées par l’enseignant. Plus l’enfant grandit, plus on le responsabilise en lui offrant la liberté de planifier son temps et de choisir quand il fait certaines activités, seul ou en groupe de deux ou 4 (le travail en groupe est très présent). En début de journée, l’enseignant organise un temps de préparation mais donne peu de consignes au départ. Les activités proposées sont souvent auto-guidées (seul ou en groupes) et les enfants sont encouragés à trouver les réponses auprès de leurs pairs plutôt que d’aller directement vers le professeur, qui se rend disponible pour aider ceux qui en ont besoin. Il est avant tout recherché que les enfants soient acteurs de leur apprentissage. Et contrairement à la pédagogie Montessori, les enfants restent dans leur classe d’âge et le matériel pédagogique n’est pas propre à cette pédagogie…

3) Ecole primaire de 4 à 12 ans (8 ans d’études contre 5 en France) : Si l’école n’est obligatoire qu’à partir de 5 ans officiellement, tous les enfants commencent l’école à 4 ans, avec une éventuelle entrée en préscolaire dès 2 ans et demi… Les années sont nommées de 1 à 8 (1 =  4ans). En 8ème année, les enfants seront assignés dans un établissement secondaire selon leurs résultats scolaires et ce choix s’avère déterminant. Il existe 4 plusieurs catégories d’écoles secondaires – je vous en parlerai un autre jour lorsque nous visiterons une école secondaire.

4) Ecole matin ET après-midi : Contrairement aux pays nordiques visités jusqu’à présent, je découvre un système scolaire qui divise la journée en deux. Les horaires de l’école Dalton 8h30-12h avec une récréation de 30mn puis 13h-15h. Ces horaires varient légèrement selon les écoles… La pause déjeuner est généralement de 20mn et les enfants apportent leur propre gamelle, généralement composée d’un sandwich et d’un fruit…

5) 2 tests nationaux annuels dès l’âge de 4 ans – Un contrôle qualité ? Tous les enfants sont soumis annuellement à deux tests nationaux pour évaluer leur niveau et le niveau de l’école – dès l’année 1 (4 ans). L’école renvoie à chaque fois tous les résultats à son administration…  Les écoles sont par ailleurs régulièrement inspectées (dans leur intégralité : 2 ou 3 experts visites toutes les classes en 1 journée).

 

Mardi 30 octobre : Ecole primaire du Prof dr H Kraemerschool à Amsterdam (260 élèves)

Cette semaine est normalement consacrée aux visites sur Amsterdam. Je découvre aujourd’hui une école protestante dans un quartier multi-culturel, c’est le moins qu’on puisse dire : 96% des enfants ne sont pas d’origine néerlandaise… et 50% des parents ne travaillent pas. Je passe encore une merveilleuse journée (hasard ou coïncidence) avec des enfants heureux, la visite de 5 classes et une longue discussion avec la directrice (dans un excellent français) !

Mes 5 découvertes du jour :

1)  8h30 : Réunion générale de tous les enseignants. Puisque les écoles ont une grande liberté d’organisation (et que les directeurs ont en charge recrutement et de licenciement des enseignants), le directeur de l’école impose son organisation. L’idée est excellente puisque toutes (que des femmes ici) se réunissent  avant le début des cours pour évoquer en qq minutes les évènements de la journée, les enseignants malades, les sorties… Tout le monde est donc au courant de la vie de l’école, autour d’un thé convivial… Une bonne idée pour bien commencer la journée et le sentiment de travail en équipe !

2) Des cours gratuits pour les parents : Deux matinées par semaine sont offertes gratuitement aux parents au sein même de l’école : des cours de langues (le mardi matin) mais aussi des cours d’aide à la parentalité (le jeudi matin – pour répondre aux questions liées à l’école ou l’éducation des enfants). J’ai pu rencontrer ce matin le groupe d’apprentissage de la langue (une vingtaine de mamans, principalement têtes voilées) qui a partagé avec moi tout l’intérêt de cette magnifique initiative. Cela aide énormément à leur intégration et leur implication dans la vie de l’école et la scolarité de leur enfant (elles savent ce qui se passe et ce qu’elles peuvent faire pour aider). Un must d’après elles, qu’elles m’encouragent à diffuser.

3) Une permanence pour l’aide à la parentalité : En plus des cours à la parentalité du jeudi matin (voir ci-dessus), une conseillère assure une permanence de 2h/semaine pour répondre aux questions des parents qui ont des difficultés avec leur enfant, sur RDV ou pas… Toutes les questions peuvent être abordées : scolarité, alimentation, sommeil, comportement, santé… Un coup de pouce aux parents inquiets ou désemparés…

4) L’éducation aux Pays-Bas « Donner du sens à ce que l’on fait ».  C’est ainsi que la directrice partage avec moi la vision de l’éducation scolaire aux Pays-Bas : Ne pas donner de la connaissance sans expliquer pourquoi et à quoi cela sert, ce que l’on peut faire avec. C’est pourquoi l’école essaie de créer au maximum des liens avec l’extérieur et la communauté.

5) Valorisation des talents et potentiels de chacun. L’école impulse plusieurs actions en ce sens. Par exemple, le vendredi après-midi, les enfants (par cycle d’un mois – plusieurs fois par an) peuvent explorer leurs talents en choisissant un atelier parmi une grande diversité de choix, une bonne dizaine (journalisme, slam, danse, échecs, jujitsu, gestion d’une boutique…). L’idée est d’essayer, de s’essayer et de voir si cela plait… Un concours des talents est également organisé chaque année (ceux qui le souhaitent présentent leur talents). Enfin, j’assiste ce matin  à la présentation d’un acteur, Mohamed Charra, venu parler aux jeunes de l’importance de découvrir leurs talents et de bien choisir leur école secondaire (sur un ton humoristique, les enfants sont hilares et l’écoutent avec passion). Mohamed a développé un « passeport talents » (petit guide personnalisé à compléter) et un site web sur lequel il montre des jeunes qui explorent leur talent. Une magnifique initiative : http://www.projectpaspoort.nl/ 

Nous sommes en contact mais j’espère pouvoir travailler avec Mohamed un jour, un autre idéaliste pragmatique!

6) Implication des parents dans l’apprentissage de leurs enfants. Outre le fait que la maîtresse des années 1/2 (toujours double niveau) partage avec moi le fait qu’elle donne régulièrement des documents aux parents pour les impliquer dans la scolarité de leur enfants (des mots à lire ensemble et faire apprendre), je découvre ce matin une série de très jolis sacs (réalisées par les mamans de l’école) qui sont empruntables par les parents. Dans chaque sac, on peut trouver un livre jeunesse, de quoi mimer l’histoire du livre (peluches ou objets illustrant le livre) et toute une série de jeux pour s’amuser entre parents/enfants autour de ce livre. Un franc succès. J’adore !!!

7) Des inspections, 1 à 2 fois par an. J’ai évoqué hier les tests nationaux (bi annuel) et les inspections de l’intégralité de l’école (tous les 3 ou 4 ans). Depuis 2010, les écoles d’Amsterdam (les écoles sont encadrées par la municipalité) ont la possibilité d’être inspectées une à deux fois par an afin de recevoir le feed-back d’experts et des conseils avisés pour s’améliorer.  C’est le choix qu’à fait cette école, pour assurer sa qualité et garder ses enseignants impliqués (7 journées de formations annuelles sont par ailleurs obligatoires – sur les jours de travail). La prochaine journée de formation portera sur le thème « comment intégrer les parents – vision de la co-éducation » et une analyse des résultats de l’école aux derniers tests nationaux…

 

Jeudi 31 octobre : Ecole primaire Rijk Kramerschool, Amsterdam

Je visite aujourd’hui une école dans un quartier prisé d’Amsterdam, en centre ville. Rijk Kramerschool fait partie des meilleures de la ville et est surprenamment située au cœur même d’immeubles. Des appartements donnent directement sur l’école et sa cour, original ! Franck, l’un des 2 directeurs de l’école et Marieka, enseignante spécialisée m’ont accordé 3h de discussion et une visite de l’école. Un très grand merci à eux deux !

1) AMOS : Cette école fait partie du « board » AMOS, comme l’école visitée mardi (Prof. Dr H Kraemerschool) – un pur hasard. Le « board » AMOS regroupe près de 40 établissements de confession protestante œcuménique. Je découvre aujourd’hui que toutes les écoles sont rattachées à un groupe de référence (board) qu’il soit religieux, pédagogique ou sans attribut particulier (il y a une quarantaine de boards d’écoles primaires sur Amsterdam). Ce rattachement est essentiel dans la vie de l’école non seulement en termes d’image mais de valeurs, de programmes à suivre, de formations communes...

2) Les « white and black schools » … A Amsterdam, chaque établissement fait l’objet d’une évaluation annuelle via la publication des résultats du CITO (examen déterminant passé par tous les enfants à 12 ans). Ces résultats sont publiés sous la forme d’un petit livre (rassemblant le score de toutes les écoles) distribué à tous les parents … Cela les aide à choisir l’école pour leur enfant – dans le périmètre de leur quartier toutefois. Si les résultats ne sont pas satisfaisants, l’école est vite montrée du doigt, peu importe son histoire derrière ces résultats. Les inspections biannuelles mises en place il y a 3 ans (voir mardi) ont permis de redresser la qualité des écoles. De 26 écoles « non satisfaisantes » en 2010, il n’en reste que 6 en 2013… N’en reste pas moins une énorme pression et compétition entre écoles (et des services marketing qui apparaissent au cœur des écoles)

3) Des questionnaires qualité aux parents, enfants et enseignants. Tous les deux ans, le groupe AMOS impose à toutes ses écoles de faire passer un questionnaire qualité auprès de tous les acteurs concernés : parents, enfants et enseignants. Des rapports détaillés, hyper complets permettent ensuite d’améliorer la situation.

4) Des cours de jardinages obligatoires pour les années 6 et 7 (10 et 11 ans). A raison de 3h/semaine (de mars à décembre – et temps de transport compris) les enfants (du groupe AMOS) apprennent à cultiver la terre avec des jardiniers. Et à chacun son petit lopin de terre à ce que l’on m’apprend…

5) Comment aider les plus faibles ? Contrairement aux autres pays nordiques, les cours particuliers sont pratiqués aux Pays-Bas. Pour aider les plus faibles, les enseignants pratiquent une pédagogie différenciée et donnent en début de leçon les consignes à suivre à l’ensemble de la classe : les plus forts ont compris et accomplissent leur tâche avec toute la liberté de demander aux voisins (les tables sont groupées par 4) tandis que l’enseignant aide le groupe qui en a le plus besoin. Des enseignants spécialisés permettent également d’aider les plus faibles en dehors de la classe.

6) 1h30 pour les surdoués Les enfants surdoués sont également des enfants « différents » à besoins spécifiques, souvent ignorés par les écoles… J’apprends aujourd’hui que l’école offre 1h30 d’accompagnement hebdomadaire aux enfants surdoués pour répondre à leurs besoins et leurs donner des challenges appropriés. Les cours sont offerts par une spécialiste des enfants surdoués

7) Le mentoring et les activités « grands/petits ». L’un des objectifs de l’école est de former des citoyens solidaires et responsables. Elle a mis en place toute une série d’activités permettant de créer du lien et de l’entraide entre enfants d’âges différents. Ainsi, tous les vendredis après-midi, les « grands » font des activités avec les plus « petits », les aident, cuisinent, jouent ou préparent des spectacles de talents (4 fois par an – il y a une scène dans l’école). La fabrication d’objets dont la vente est  destinée à des œuvres de charités fait aussi partie du panorama éducatif tout comme des projets pédagogiques d’ouverture sur la ville, le pays, l’Europe ou le monde...

 

Vendredi 1er novembre : Ignatius Gymnasium, Amsterdam (12-18 ans)

Aujourd’hui, découverte de l’enseignement secondaire aux Pays-Bas, avec la visite d’un Gymnasium, niveau le plus élevé des établissements du secondaire qui accueille les meilleurs élèves. Que je vous explique comment cela marche…

1) Le CITO, examen déterminant à l’âge de 12 ans. Aux Pays-Bas, tous les élèves de dernière année d’école « primaire »,  en 8ème année (=12 ans), passent une série d’examens permettant d’évaluer leur niveau d’études final, appelé CITO. En fonction de leurs résultats au CITO (combinés avec les appréciations de leurs enseignants, parfois les notes de 6ème et 7ème années), les enfants décident de leur orientation selon leurs capacités.

2) 6 types d’écoles secondaires, de la plus théorique (considérée comme la plus difficile) à la plus professionnelle (de 4 à 6 ans d’études) :

  • Etudes pour entrer à l’Université (2 écoles) : Gymnasium (=VWO+) et VWO
  • Etudes théoriques (plus faibles que VWO) : HAVO
  • Etudes professionnelles : VMBO (3 types d’écoles : KBL/BBL/TL)

A noter : Il existe près de 700 établissements sécondares aux Pays-Bas dont 38 gymnasium…

3) Orientation en 4ème année : Après un tronc commun d’apprentissage durant les 3 premières années, les enfants choisissent leur orientation parmi 4 possibilités : 

  • Sciences humaines, culture et société (langues, langage et sciences humaines)
  • Economie
  • Nature et technologie
  • Nature et santé

4) Latin et grec obligatoires en Gymnasium : Probablement une vieille tradition du pays mais l’étude du latin ET du grec sont obligatoires dans tous les Gymnasiums des Pays-Bas. A Stedellijk (Utrecht – voir lundi prochain) les élèves étudient même 6 langues en 2ème année (Latin, grec, néerlandais, anglais, allemand, français). Et bien évidemment, les enfants peuvent choisir d’étudier d’autres langues en option (espagnol, chinois,). Rien que ça…

5)  « Tu es nul », « fainéant », « vous n’arriverez à rien » Toute remarque démotivante est bannie du vocabulaire des enseignants néerlandais, car peu stimulante pour l’élève. Pratiquées il y a encore une dizaine d’années, les remarques « négatives » ont été remplacées par des remarques exclusivement positives pour impulser une nouvelle dynamique – qui s’en ressent. Aucune surenchère de compliments (et des punitions parfois) mais pas de remarques qui dévalorisent l’enfant et peuvent le décourager. Tout un (ré)apprentissage. 

Le coup de cœur du jour :

Bravo ! Je suis accueillie en musique ce matin et cela m’a transportée. De magnifiques morceaux de piano, interprétés par une lycéenne. Un merveilleux début de journée : de la musique pour accueillir élèves et enseignants. Et la possibilité de partager son talent…

 

Samedi 2 novembre : Journée portes ouvertes Inholland (Formation des enseignants – pour le secondaire)

Aujourd’hui je profite de l’opportunité d’une journée portes ouvertes pour découvrir la formation des enseignants aux Pays-Bas. Pas de repos le samedi… Mes découvertes du jour :

1) Trois formations possibles pour devenir enseignants :

  • Formation en institut professionnel : formation en 4 ans permettant d’obtenir le PAVO, le plus souvent destiné aux élèves issus des écoles secondaires HAVO, VMBO et quelques fois VWO
  • Formation en 4 ans en école combinant enseignement et capacités à mener des recherches permettant d’obtenir le HALPO (pour les élèves issus des VWO)
  • Formation universitaire : Master (4 ou 5 ans) + 1 an en pédagogie

Le diplôme en éducation donne à chacun le titre d’enseignant mais à chacun d’aller directement postuler auprès des écoles en charge directe du recrutement de leur personnel.

2) Une formation payante, un investissement : Les études supérieures sont payantes aux Pays-Bas à raison d’environ 1800€ par an… La formation sur 4 ans revient dont à 7200€.

A noter qu’il n’y a pas l’équivalent de nos grandes écoles, l’entrée à l’université étant déjà réservée aux étudiants issus des VWO et Gymnasium (supposés être les meilleurs élèves)

3) Une formation à temps plein ou à temps partiel : Selon la disponibilité de chacun, les élèves enseignants peuvent suivre une formation à plein temps ou en cours du soir - avec pour ceux déjà titulaire d’un diplôme d’enseignement supérieur ou ceux en reconversion professionnelle la possibilité de compléter la formation en 2,5 ans.

4) Une formation équilibrée facile à retenir : 1/3 pratique en classe – 1/3 didactique (apprendre à apprendre) et 1/3 théorique (dans leur(s) matière(s)). Je découvre aujourd’hui la partie conséquente accordée à la pratique en classe, l’expérience terrain pour s’entraîner à son futur métier. Dès la 1ère année les futurs enseignants ont 1 journée par semaine de pratique en classe … pour finir à 3 jours de pratique terrain en dernière année…

 

Lundi 4 novembre 2013 : Stedellijk Gymnasium, Utrecht (12-18 ans)

Merveilleusement accueillie par la directrice Mme Taat et Sonia, enseignante de français, je me nourris de ces échanges, visite 3 cours de langues et parle longuement avec Caroline, jeune lycéenne de 15 ans. Une bien belle journée !

1) Vers un projet individuel pour ceux qui souhaitent développer leur(s) talent(s). Dans cette école, les enfants qui le souhaitent ont la possibilité de développer leur propre projet, quitte à grapiller sur le temps de leur cours – du moment qu’ils continuent à obtenir de bonnes notes. La liberté de chacun passe par un programme sur mesure selon besoins, capacités et envies. La validation finale passe par l’acquisition d’un niveau requis en savoir-être/savoir-faire imposés (communication, …). Peu importe donc la forme et le projet choisi…

2) Ecoles intégrant les « surdoués » Tout au long de mon séjour, je découvre la part accordée aux enfants à haut potentiel, que cela soit par des heures qui leur sont dédiées (groupe encadré par une enseignante spécialisée), des tests de détection ou la possibilité de mener un  projet personnel. Le pays compte notamment 24 écoles secondaires intégrant les enfants à haut potentiel, pour répondre à leurs besoins spécifiques avec du personnel qualifié.

3) Des clubs pour apprendre à débattre. Les « clubs » sont très populaires dans les écoles secondaires, notamment dans les VWO/Gymnasium. Après les cours (parfois même en remplacement des cours), les ados se regroupent pour suivre/faire une activité sous forme de clubs : théâtre, musique, groupe parlementaire, comédie musicale, journalisme,…. Les clubs pour apprendre à débattre sont très populaires aux Pays-Bas mais celui du Gymnasium d’Ignatius est particulièrement bon. Il rafle régulièrement les trophées lors des compétitions entre écoles. J’apprends même que les débats se font dans toutes les langues… J’assiste aux 10 dernières mn du club durant lesquelles 2 ados se sont succédés pour présenter 2 propositions (recherches, argumentation, ton de voix affirmé, présence…). Un excellent entraînement…

4) Développer l’esprit critique. Pour tous cette fois, l’école impose 4 ateliers obligatoires de 6 semaines en 4ème année (15 ans, via des séminaires de 6 semaines)

  • Développement de l’esprit critique
  • Musique
  • Arts (combinaison de design, techno et arts plastiques)
  • Prendre soin de soi et des autres

5) Apprendre à apprendre entre pairs : les « study hour ». Si chaque professeur essaie d’intégrer au maximum dans son cours une réflexion autour du processus d’apprentissage (Comment as-tu procédé ? Y a-t-il de meilleures façons de faire ? Quelqu’un a-t-il procédé autrement ?...), tous les 1ères années reçoivent 1h par semaine de méthodologie pour « apprendre à apprendre ». Les cours sont donnés par leur « mentor » (professeur principal), assisté d’une poignée d’élèves de 5ème années (ce poste de mini « mentor » est très prisé par les ados). Les nouveaux lycéens sont donc guidés par leurs aînés dans cette nouvelle exigence de gymnasium et dans leur processus d’apprentissage : Une démarche entre pairs qui marche du tonnerre apparemment…

 

Mardi 5 novembre : Ecole primaire Boomgaard Utrecht (800 étudiants)

Je découvre aujourd’hui l’une des meilleures écoles des Pays-Bas. Le pays recense 31 « excellentes » écoles primaires sur un total d’environ 7000, Boomgard en fait partie. La crème de la crème donc ! Le directeur, passionné et très investi dans une vision humaniste de l’éducation, impulse avec son équipe d’enseignants une pédagogie coopérative différenciée pour former des adultes/citoyens épanouis, autonomes et responsables. Excellente et inspirante !

Les 7 découvertes du jour :

1) L’implication des parents : Pour pouvoir inscrire leur enfant dans cette école (sans sélection aucune), les parents doivent toutefois s’engager sur deux points :

  • Partager la vision, les valeurs et le projet de l’école (des visites d’écoles sont organisées collectivement ou individuellement afin de préciser les orientations pédagogiques choisies, clairement spécifiées). 
  • S’impliquer personnellement dans la vie de l’école : donner un coup de main si besoin (y compris dans le nettoyage de l’école), aider à l’éventuelle collecte de fonds, être force de propositions pour aider au développement de l’école, encadrer certaines activités… Le développement de l’école implique la participation de chacun

2) Un système en permanente évolution : De petits groupes de travail spécialisés (approx. 5 enseignants) permettent à l’école d’être toujours dans une dynamique d’amélioration. Chacun dans son domaine d’expertise, les différents groupes (coopération, lecture, mathématique, musique…) ont la responsabilité (et la joie) de proposer de nouvelles activités, de nouvelles façons de faire, de rechercher ce qui se fait de mieux, etc. Le fruit de ces découvertes/travail est ensuite partagé avec l’ensemble de la communauté pour le bénéfice de tous.

3) Des conseillers pédagogiques dans chaque école. Les « teacher’s councelor » sont en charge de suivre les élèves et de soutenir les enseignants pour les cas difficiles (1 conseiller pour 280 élèves). Les teacher’s councelor suivent les résultats des élèves, observent les classes, échangent avec les enseignants pour les conseiller au mieux  face aux difficultés rencontrées.

4) Des classes à 3 niveaux. Tout comme dans une grande partie des écoles primaires visitées jusqu’à présent, les enfants sont invités dès le plus jeune âge à se responsabiliser et à planifier une partie de leurs activités dans la semaine (libre à eux de choisir quand ils accomplissent certaines tâches du moment qu’ils les aient terminées en fin de semaine). Chaque activité est par ailleurs déclinée en 3 niveaux selon les capacités de l’enfant (faible, moyen, fort). A chacun son niveau et son rythme. On peut être bon en math, moyen en écriture et faible en lecture… Pas question de décourager qui que ce soit … Le travail en coopération permet ensuite d’être aidé par ses pairs selon besoins…

5) Des questionnaires réguliers : Encore une fois, le proviseur me rappelle l’importance de se remettre en permanence en question : qualité 1ère de tout éducateur. L’école a donc choisit de demander un feed-back annuel «constructif » aux parents, enseignants et enfants… Chacun apporte son regard, est source de propositions et d’amélioration.

6) Une pédagogie coopérative : Des tables assemblées par groupe de 4 ou 5 permettent aux enfants de travailler ensemble et/ou de s’entraider le plus souvent possible … Les règles doivent être clairement posées pour que chacun participe à l’activité, que les échanges restent constructifs/positifs, et que le niveau sonore reste acceptable… Les enfants suivent donc les directives de l’enseignant(e) : ses consignes de partage des tâches et de bienveillance. Tout un travail répété sur la durée, qui apprend aux enfants toute la richesse de l’entraide, de la diversité et permet à chacun de trouver sa place dans la communauté.

7) Répondre aux besoins des surdoués : Engagée à stimuler les capacités de chacun, l’école offre aux surdoués une demie journée/semaine de cours avec une enseignante spécialisée. Les enfants sont identifiés grâce à des tests de QI passés en 4ème année (pour ceux que l’on soupçonne un haut potentiel / QI>130). Les enfants « surdoués » restent ainsi motivés et stimulés en réponse à leur haute demande.

 

Jeudi 7 novembre : Ecole primaire Dominicius, Utrecht (600 élèves)

L’une des plus grandes écoles d’Utrecht avec ses 600 élèves, l’école catholique Dominicius est située au cœur d’un quartier prisé et est réputée pour ses bons résultats. Décidément, je ne visite que des bonnes écoles... Comme toujours, je suis extrêmement bien accueillie : De longues conversations et des visites de classes dont un cours de mindfullness avec les 10 ans… 

Les 5 points du jour :

1) Accueil de tous les parents et enfants par le directeur en personne, tous les matins : Posté à l’entrée de l’établissement, le directeur salue et souhaite une bonne journée à tous ceux qui entrent dans l’école… La pratique quotidienne est paraît-il courante aux Pays-Bas pour la moitié des écoles primaires…

2) Un concierge dans chaque école : Je ne l’ai pas précisé jusqu’à présent mais chaque établissement dispose d’un concierge… Son rôle est variable mais comprend généralement l’accueil téléphonique, l’orientation dans l’école, la prise en charge des petits travaux, éventuellement un peu de ménage,  …

3) Cours de Mindfullness.  L’école propose depuis deux ans des cours de mindfullness à raison d’une heure par semaine. J’assiste au cours avec les 10 ans… La méthode utilisée a été développée par l’Hollandaise Eline Snel (célèbre paraît-il). Le professeur me recommande :

Les résultats sont paraient-ils probants selon les enfants et adultes …

4) L’auto-correction : Apprendre de ses erreurs. Je découvre tout au long de mon séjour que les professeurs utilisent l’auto-correction comme outil d’apprentissage. La correction générale (si existante) passe d’abord par une auto-correction pour savoir si l’on a compris ou pas… Pas la peine d’en faire un drame, les exercices permettent simplement de vérifier que l’on peut continuer. Un bon moyen de responsabiliser/impliquer l’enfant dans son apprentissage et de dédramatiser l’erreur.

5) L’école responsable d’aider chaque enfant… Le directeur de l’école m’explique ce matin la prise en charge des enfants en difficultés…

L’enseignant demande d’abord l’aide/les conseils de son conseiller d’éducation (soutien pédagogique des enseignants) puis si difficultés, l’école offre à l’enfant le soutien d’un orthophoniste ou sollicite la visite d’un « orthopédagogue » en charge de diagnostiquer les problèmes de l’enfant qui proposera éventuellement une prise en charge via un enseignant spécialisé. Tous ses soutiens sont financés entièrement par l’école et sont de sa responsabilité…

 

Vendredi 8 novembre : Gymnasium Bonifacius, Utrecht , école catholique

Je découvre aujourd’hui un autre Gymnasium, de confession catholique. J’assisterai à 3 cours (anglais, maths et histoire) et aurai une longue discussion, enrichissante avec la directrice. Je finis aussi bien que ce que je n’ai commencé ce séjour : en beauté !

1) Le Cambridge exam : Pour valider leur niveau en anglais (excellent de manière générale), les lycéens sont invités à passer un test officiel : le Cambridge exam. Idem pour chaque langue Reconnu internationalement, le niveau sera un atout pour les recruteurs ou les écoles d’enseignement supérieur à l’étranger.

> Les certificats internationaux de langues : http://www.excellence-linguistique.ch/fr/sejours-linguistiques-sejour/infos-pratiques-sejours-etudiants-et-adultes/les-examens-de-langue.html

2) De 0 à 2h de devoirs par jour au lycée : Si la journée des lycéens se termine en général vers 15h30 (parfois plus tôt, rarement plus tard), le niveau de devoirs varie selon les jeunes interrogés, qui reconnaissent principalement étudier à l’approche des examens (regroupés sur une même semaine d’examens). Au sein d’une même classe, le niveau de devoirs varie de 0 à 2h par jour.  Les enseignants quant à eux préconisent 15/30mn de devoirs par matière (à raison de 7 matières par jour).

3) Les missions de l’enseignant : Au-delà de ses heures d’enseignement (pour info, 25 cours de 50 mn par semaine dans ce gymnasium), de la préparation des cours et des corrections des examens/devoirs, les enseignants néerlandais ont généralement d’autres obligations liées à leur profession : des réunions générales obligatoires (équipe pédagogique au complet), des réunions entre enseignants (groupe de travail par niveau, par matière et/ou par groupe d’expertise), organisation des fêtes de l’école, les formations obligatoires.

4) L’une des préoccupations nationales est de professionnaliser le métier d’enseignant (la tendance étant de s’orienter vers l’obtention d’un diplôme universitaire), d’amener les enseignants à développer leur propre expertise et style pédagogique (chaque personne est unique et doit se trouver en tant qu’enseignant), de continuer à se former régulièrement, de se stimuler entre pairs (via les groupes de travail) et de créer des liens et échanges de pratiques entre écoles (pour bénéficier des savoir-faire et compétences de chacun).

5) Le « Mentor » : Le mentor est le professeur référent de la classe. Le mentor dispose d’une heure par semaine pour suivre ses élèves et les guider au mieux. En groupe ou en entretiens individuels, le professeur doit prendre le temps de connaître la situation de chacun de ses élèves.  Libre à lui d’utiliser son temps comme il le souhaite. En entretien individuel, l’enfant est invité à se confier sur plusieurs points : vie sociale, motivation, difficultés, situation personnelle. L’enfant est libre d’exprimer ou pas ce qui se passe mais il appartient à l’enseignant avoir une approche globale de l’enfant, pas simplement d’un point de vue scolaire…

 

Voilà, c’est fini pour les Pays-Bas ! Nous espérons que les découvertes ont été enrichissantes.

Vous êtes les bienvenus pour nous contacter afin de nous apporter des compléments d’information ou des corrections :  Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Par avance merci ! Prochaine destination : l’Inde…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Inde

Visite des écoles d'Inde (21 nov. - 14 déc. 2013)

 

Ca y est, c’est parti pour l’Inde pour un 3 semaines. Bon voyage !

Nous tenons à exprimer toute notre gratitude à Jérôme Saltet et aux Editions Playbac (http://www.playbac.fr/) pour avoir financé le billet d'avion d'Isabelle (ainsi que son assurance santé) et avoir rendu cette expérience possible. Un très grand merci de la part de toute l'équipe!

L'organisation des visites d'écoles en Inde a été difficile à organiser. Nous tenons donc à remercier toutes les écoles qui ont acceptée d'accueillir Isabelle (si bien par ailleurs!) ainsi que les personnes ayant contribué à ces mises en relation : Vikas Dhavaria, Pammy Kholi, Satyanarayana Dasa et Steven Rudolph. Un très grand merci à eux!  

 

5 informations en avant-propos


  1. 1,2 milliard d’habitants : La population de l’Inde équivaut à la population combinée des Etats-Unis + Indonésie + Brésil + Pakistan + Japon + Bangladesh.  Difficile donc de généraliser en matière d’éducation … 
  2. L'Inde est une république fédérale composée de 28 États et 7 territoires. Chaque état dispose d’une grande liberté d’application des directives nationales et de son propre ministère d’éducation
  3. Ancienne colonie britannique pendant près de 200 ans (1750-1947), l’éducation reste influencée par cette relation étroite avec la Grande Bretagne et la langue anglaise. Les meilleures écoles sont anglophones.
  4. Nouvelle loi : Depuis le 1er avril 2010, l'école est devenue obligatoire et gratuite pour tous les enfants de 6 à 14 ans. Cette nouvelle loi impose par ailleurs aux écoles privées d'accueillir 25% d'élèves pauvres.
  5. Entrent dans l’équation le système de castes, les différentes religions et croyances pratiquées, les différences sociales, les différences entre genre (homme/femme), les nombreuses langues officielles* et les différences entre villes et zones rurales, tout cela en parallèle d’un développement économique rapide … 

Nombreuses langues officielles : hindi, anglais + 21 langues (sur plus de 160 langues au total) - mais aucune langue parlée par tous sur tout le territoire...

 

L'école en Inde est actuellement une école à deux vitesses :

Des écoles privées de grande qualité pour les riches,

Des écoles gouvernementales ou écoles des rues pour les moins pauvres

 

Extrait de BBC news (27 février 2008), Amartya Sen (prix nobel d'économie) : 

"Le risque pour l'Inde de se scinder en deux est une réalité : une moitié ressemblant à la Californie, l'autre moitié à l'Afrique sub-saharienne. Le contraste entre les enclaves High-tech comme au Bangalore et les conditions de vie primitives de nombreux villages indiens et les taudis urbains saute aux yeux, même pour le simple touriste"

 

Rappel des chiffres : 

  • 1 femme adulte sur 2 est analphabète, 1 homme sur 4 (moins d'1 enfant sur 4 cependant)
  • 76% de la population vit avec moins de 2 euros par jour (Unesco, 2005)
  • 42% vit en dessous du seuil de pauvreté ($1.25/jour - Unesco 1998-2008)
  • 70% de la population vit en zone rurale

 

Quelques pratiques intéressantes à retenir  


La boîte à idées des belles pratiques pédagogiques du monde se remplit et le journal ci-dessous vous présentera le quotidien de ces écoles d'Inde. Quelques idées à retenir parmi les meilleures en avant goût : 

  • Les compétences humaines des enfants évaluées (au même titre que les compétences académiques)
  • Les assembly
  • La lecture et discussion quotidiennes de l’actualité (abonnement obligatoire des enfants à un journal adapté à leur âge)
  • Les célébrations régulières et la vie au cœur de l'école
  • La diversité des activités pour découvrir les talents de chacun
  • Les évaluations détaillées pour les langues (en 11 points) et maths (en 5 points)
  • Les prises de parole en public dès le plus jeune âge
  • La pédagogie Montessori pour  bien démarrer
  • La formation continue des enseignants (hebdomadaire) et le travail en équipe
  • Les cours obligatoire d’informatique/multimédia durant toute la scolarité
  • Les compétitions stimulantes dans de nombreux domaines avec récompenses
  • Calcul mental au top! (calculatrices interdites avant l'université)

 

Lundi 25 novembre : Ecole Jiva, Faridabad (Sud de Delhi)


Visite de l’école Jiva de Faridabad aujourd’hui mais petite introduction avant de vous donner des précisions sur ce petit bijou d’école. 5 Informations générales quant à l’organisation des écoles en Inde :

 

1. Une grande diversité d’écoles, choix généralement lié aux moyens financiers dont dispose la famille : 

......... Les écoles privées : la qualité de l’école varie en général proportionnellement aux frais d’inscription 

  • Les « Public schools », le plus souvent de très bonne qualité : Malgré leur appellation d'« écoles publiques » ces écoles sont privées, labellisées « public » pour signaler qu'elles suivent les programmes officiels. Elles sont souvent rattachées à des « boards » (le plus connus : CBSE - normes de qualité)
  • Ecoles privées : Liberté totale d'enseignement
  • Ecoles privées confessionnelles : Catholiques, Madrasas (écoles coraniques), anglicane ...
  • Gurukula : écoles traditionnelles indiennes – apprentissage avec gouru
  • Missionary schools : Ecoles gratuites, accessibles pour les plus pauvres
  • Ecoles improvisées chez des particuliers

......... Les écoles publiques 

  • Les écoles centrales (Kendriya Vidyalayas) : Ecoles gouvernementales proposant un programme uniforme sur tout le territoire indien – écoles destinées à l'origine aux enfants de fonctionnaires d'état amenés à se déplacer dans le pays (vues les différences entre états). Ces écoles assurent une uniformité d'enseignement. 
  • Government schools : Le système public manque cruellement d'écoles et de moyens (et l’absentéisme des enseignants, pas toujours qualifiés, semble être un fléau)

Dès qu’ils le peuvent, les familles, même les plus modestes, économisent pour envoyer leurs enfants dans une école privée. 

A noter : L’estimation des enfants non scolarisés varie entre 8 et 90 millions selon les sources

2. Des établissements uniques, du pré-primaire à la fin des études secondaires

La grande majorité des écoles (70% à priori) assurent la formation complète des enfants, du pré-scolaire à la fin des études secondaires. Les enfants font donc l’intégralité de leurs études au sein d’un même établissement avant d’intégrer une université ou un institut supérieur. Des bus scolaires de couleur jaune rattachés à chaque école assurent le ramassage scolaire. Un bal de bus jaune sur les routes tous les matins…

 3. Ecole uniquement le matin 

En Inde, les cours commencent en général entre 7h30 et 8h30 et terminent entre 13h30 et 14h30 l'après-midi. Pour permettre à chacun de se rendre à l’école, faute d’infrastructures suffisantes, certaines écoles proposent également des cours l’après-midi. Les cours ont lieu du lundi au vendredi + un samedi sur deux la plupart du temps (les enseignants travaillent tous les samedis matins ceci dit).

4. Port de l’uniforme, Mixité, Anglais

D’influence britannique, la majorité des écoles privées offrent un enseignement en anglais, les enfants portent un uniforme (avec parfois cravate s’il vous plaît!) et les classes sont mixtes. Si l’anglais est loin d’être parlé par la majorité des habitants du pays, toutes les personnes instruites le parle – parfois en langue principale.

 

5. Le système scolaire en image

Mardi 26 novembre  : Jiva  public school, Faridabad – Une école humaniste


Cela fait 3 ans que je souhaitais visiter cette école après ma rencontre en France avec le Dr Satya Narayana Dasa, un sage qui m’avait ouvert les portes de son école sur Delhi, me parlant de ce qu’ils mettaient en place pour valoriser les talents et le potentiel de chaque enfant. Il mettait tout à ma disposition… 3 ans après, me voici…

La philosophie appliquée de l’école Jiva en 5 points :

1. Intelligences multiples & multiples nature

L’école applique au quotidien la pédagogie des intelligences multiples (MI) développée par l’américain Howard Gardner* (Université d’Harvard, USA) ainsi que le concept des « multiples natures » (MN) développé par Steven Rudolph, l’un des fondateurs de l’école Jiva. Les activités proposées aux enfants sont donc variées et adaptées aux différentes formes d’intelligences et natures de chacun. Selon Howard Garner, il y a 8 formes d’intelligences et 9 formes de nature selon Steven Rudolph. Chaque enfant peut donc être respecté et valorisé pour ce qu’il est.

2. Un test pour tous pour trouver sa voix… en 30 mn !

Steven Rudolph a développé plusieurs outils pédagogiques pour permettre à chacun de trouver sa voie professionnelle en accord avec sa vraie nature et ses intelligences dominantes : un jeu de société, une mallette pédagogique, un livre (« the ice-cream dilemna » publié en 2013) et à présent un test complet accessible en ligne. Le test permet d’identifier vos formes d’intelligences et nature(s) dominantes. Au regard des résultats, le site propose les carrières les plus en accord avec le profil (intelligences et natures) et les formations associées (réf. aux formations en Inde pour le moment mais le site est en cours d’adaptations dans différents pays). Le test coûte 8 euros (750 roupies), un must !

* Pour information Steven Rudoph sera de passage en France en avril 2014 pour présenter sa théorie et outils. Il est ouvert à d’autres interventions si vous souhaitez l’accueillir dans votre ville. Ses dates : https://docs.google.com/document/d/1nwID7VUJuInQRCTyUSBkeWXoFbJuC3Ac0WtC8gWLx2s/edit?usp=drive_web

3. Swadhyay & SOE (Self, Others, Environment) : Développer sa conscience

Tous les jours, avant la fin des cours, les enfants sont invités à prendre le temps d’observer leur journée sous forme de courte visualisation de 10mn guidée par leur professeur, les yeux fermés (pratique appelée Swadhyay). L’enseignant les amène à revoir leur journée, ce qu’ils ont fait, ce qu’ils auraient pu mieux faire vis-à-vis d’eux-mêmes (Self), des autres (Others) ou de la terre (Environment). Ce regard conscient sur leurs actions et leur comportement leur permet de pouvoir se corriger à l’avenir et développer un sens de responsabilité. De retour à la maison, les enfants doivent écrire quelques lignes dans leur journal SOE. Le partage et l’échange se fait le lendemain, en début de cours, juste après l’assemblée générale. La journée de classe commence par un espace de discussion permettant à ceux qui le souhaitent de partager ce qu’ils ont découvert sur eux-mêmes.

 

4. Dincharya ke Niyam: Routine et auto-discipline

Enfants et adultes (en tant que référence/modèles inspirants pour les enfants) sont invités à suivre une discipline quotidienne rigoureuse en lien avec les traditions anciennes : se lever avant le lever du soleil, contact avec le sol, prières de respect à la terre et à leur famille, yoga, douche, petit déjeuner avant d’aller à l’école… Une routine sous forme d’auto-discipline. Une autre routine est proposée après l’école.

 

5. Respecter son dosha (Ayurveda)

L’ayurveda, science indienne ancestrale, catégorise la population en 3 catégories de personnes : les Vata, Pitta, Kapha (avec combinaisons possibles, je suis personnellement Pitta-Kapha). Chaque typologie a ses propres caractéristiques et de fait doit suivre une hygiène de vie qui lui correspond afin d’optimiser son capital santé : alimentation adaptée, sports recommandés, etc. Les enfants connaissent leur dosha et se doivent de respecter le régime alimentaire adapté à leur nature et cette hygiène de vie personnalisée.

 

Mercredi 27 novembre : Jiva public school (suite)


Ayant passé la nuit sur place, je commence ma journée à 8h avec l’assemblée quotidienne générale de tous les élèves

1. L’« Assembly », un rassemblement général au quotidien (1 500 élèves)

Tous les matins, à 8h, tous les élèves de l’école participent à leur assemblée générale, rassemblés sur le terrain de sport, face à l’estrade. Les enfants arrivent en rang et sont alignés par classe, tous impeccables dans leur uniforme. L’assemblée commence par la vérification des tenues de chacun puis tout le monde prie et chante l’hymne national. Cette assemblée permet ensuite de faire toutes les annonces de l’école, de valoriser/récompenser les enfants qui le mérite et même de célébrer les anniversaires du jour (et tout le monde chante « joyeux anniversaire » en coeur) ! L’assemblée dure 30 mn au total, une vraie cérémonie quotidienne. A mon tour donc de parler ce matin à la tribune générale devant 1500 élèves…

 

2. Une école sans cloche

Pour marquer la philosophie, l’école ne signale pas les changements de cours par une sonnerie. Quand l’enseignant signale la fin du cours, les enfants se rendent au cours suivant. La sonnerie perturberait la paix de l’école par son son strident …

3. Formation continue des enseignants & travail supervisé

  • Une fois par semaine (30 mn) et deux matinées par mois, les enseignants suivent des modules de formation continue selon les besoins du moment. Un service de formation en interne assure les formations.
  • De même, avant de pouvoir enseigner, tous les enseignants doivent soumettre l’intégralité de leur programme sur 1 semaine (objectifs, détails des activités et de la progression, intelligences sollicitées… ) à leur superviseur. Celui-ci est en charge de lire et d’approuver le contenu avant que l’enseignant ne le mette en actions … Un très grand professionnalisme donc !

4. Compte-rendu régulier sur chaque enfant et sa progression académique & personnelle

L’enfant est perçu dans sa globalité et comme unique… L’école est dévouée à l’aider à développer son potentiel et ses talents propres. Chaque enseignant est donc en charge de noter régulièrement l’évolution de l’enfant, les informations étant disponibles pour les parents et les enseignants qui suivront l’enfant par la suite.

 

5. Un dynamisme évident et une relation forte avec les traditions et la culture indienne

L’école essaie de renforcer les liens avec sa culture traditionnelle, non seulement par l’étude du sanskrit dès la 5ème année mais aussi par l’apprentissage des danses, musiques, chants traditionnels. De nombreuses célébrations et activités ont lieu tout au long de l’année durant lesquels les enfants proposent des spectacles, participent à des compétitions, des célébrations

Reconnaître les enfants, les enseignants, et une école « Jiva »

Pour les enfants de Jiva 

  • Leur donner les ressources pour apprendre à apprendre
  • Identifier leur nature et leur voie unique
  • Leur donner l’envie d’apprendre tout au long de la vie
  • Les aider à exceller en résolution de problèmes
  • Les aider à devenir des citoyens responsables, adaptés à la société

Pour les enseignants de Jiva

  • Focus sur « apprendre » et non enseigner
  • Considérer chaque enfant comme unique
  • Développer l’envie d’apprendre
  • Créer un environnement qui favorise l’apprentissage
  • Transmettre l’auto-discipline à leurs élèves

Pour les écoles Jiva

  • Transmettre la culture indienne et la culture globale
  • Donner un enseignement constructif
  • Aider les enfants à être en accord avec eux-mêmes
  • Aider les enfants à choisir une carrière en accord avec leur vraie nature
  • Permettre aux enfants d’être acteur de leur vie et force de décisions

 

Jeudi 28 novembre : Ecole Bal Bharati, Pitampura (nord de Delhi)


1h de taxi pour me rendre au nord de Delhi (toujours une grande expérience…) mais je ne le regrette pas. L’école Bal Bharati (établissement de 5000 élèves tout de même !!!) m’a enchantée et m’a merveilleusement bien accueille ! Merci à Sarabjit, Koma, Monoka, Sonia et toute l’équipe !

 

1. Pédagogie Montessori en pré-primaire : L’école utilise la pédagogie Montessori pendant les 4 premières années de scolarité, en utilisant bien évidemment le matériel associé. Pendant les 6 premiers mois de scolarité les enfants développent uniquement leur dextérité – avec 35/40 enfants par classe en moyenne (45/50 en primaire et secondaire).

 

2. Discipline soutenue et pédagogie participative

Si la discipline est soutenue dans l’école et dans chaque classe, la pédagogie n’en reste pas moins participative et l’on sent tous les enfants motivés, intéressés et impliqués. Les enfants sont sollicités par de nombreuses questions, ils lèvent le bras puis se lèvent pour répondre. De même tous les enfants m’ont systématiquement accueillie dans leur classe en se levant et en me saluant d’un « good morning Madam ! » (et mon visage d’européenne en a surpris plus d’un…).

 

3. Des liens forts avec les traditions – et une ouverture sur le monde

L’Inde est très fière de sa culture et renforce le lien avec sa terre et ses traditions – tout en s’ouvrant à l’international. L’école, tout comme Jiva, offre des cours de danse indienne mais aussi des cours de danse du monde ainsi que des cours de musique/chant traditionnels (et de chants du monde). Il m’a été demandé de chanter et aussi de montrer des danses traditionnelles françaises (gloups…)

4. Des célébrations régulières

L’école célèbre toutes les fêtes traditionnelles indiennes mais saisi aussi les occasions pour faire travailler et sensibiliser les enfants autour de journées de célébration internationales (ex : la journée des enfants). Les enfants préparent des chants, des danses, des spectacles, des activités autour du thème qu’ils présenteront devant toute l’école… On évoque 19 célébrations par an, 1 à 2 par mois donc !

5. Des prises de parole en public & compétitions

Dès le plus jeune âge (3/4 ans), les enfants sont amenés à prendre la parole en public, via de petites compétitions. Cela favorise la confiance et l’affirmation de soi des enfants. J’assiste aujourd’hui à une compétition pour les 4 ans qui racontent une petite histoire en Hindi. Le meilleur de la classe a été sélectionné puis se produit devant tous les enfants de son âge… Un auditoire de 200 enfants tout de même, et 7 filles sur 9 enfants sur la scène… Les prises de paroles en public sont très régulières ainsi que les compétitions en tous genres au sein même de la classe, de l’école ou entre écoles, avec récompense, trophées et valorisation devant l’école lors des assemblées générales…

 

6. Gratuité pour 25% des enfants… en application de la loi

La nouvelle loi de 2010 impose à toutes les écoles privées d’accueillir gratuitement les enfants dans le besoins. Sélectionnés sur un mode de points (enfant du quartier, 1er enfant de la famille, frère ou sœur dans l’école, fille…), 25% des élèves de l’école bénéficient effectivement de cette gratuité. Une approche timide des parents dans un premier temps  mais les enfants (en uniforme) ne perçoivent pas vraiment la différence (si ce n’est lors de sorties payantes, trop chères pour les plus pauvres) mais l’école fait en sorte de sponsoriser certaines sorties.

7. The green warriors : Sensibiliser les enfants à la protection de l’environnement

Chaque semaine, 5 enfants différents sont sélectionnés pour aller passer de classe en classe un petit message de protection de l’environnement (sous la forme de saynette). Qq minutes pour sensibiliser les enfants aux challenges actuels de notre planète et permettre à chacun de s’exposer au regard des autres. Tous les élèves de l’école deviennent « Green warriors » une fois par an…

 

Vendredi 29 nombre : Ecole Bal Bharati, Pitampura (suite)


La philosophie des écoles Bal Bharati (5 établissements dans Delhi) est (re)connue par tous pour sa qualité, son approche humaniste, la diversité des activités proposées (16 activités sportives dont golf) et un excellent rapport qualité/prix (entre 3000 et 4000 roupies par mois : de 36 à 48 euros/mois)

1. Précocité et niveau impressionnant : lecture et mathématiques.

En visitant la classe des 4 ans, je découvre des enfants qui savent déjà composer des mots de 4 lettres en anglais ET en hindi… Ils piochent dans les petits casiers les lettres pour réécrire les mots qu’ils souhaitent écrire. Quelle précocité (qui paraît normale à l’enseignante lorsque je lui en parle), les tous petits savent épeler les mots et lire dans ces 2 langues… De même la classe de mathématiques des 9 ans me laisse admirative par leur niveau de calcul des superficies… Les enfants me montrent leur cahier avec enthousiasme, ils sont fiers ! Des cahiers propres, nourris en des activités intéressantes. Très impressionnant ! Et les enfants de 5 ans savent compter jusqu’à 100

2. Bibliothèque et lecture

Pas de secret pour bien lire (et écrire), il faut pratiquer… L’école a mis en place tout un système de lecture adapté au niveau de chacun :

  • Les livres sont sélectionnés et étiquetés par classe d’âge 
  • Passage obligatoire en bibliothèque une fois par semaine pour tous les niveaux
  • Enfants récompensés en fonction du nombre de pages qu’ils lisent (3000 pages/an : certificat de bronze, 3500 certificat d’argent, 4500 pages/an certificat d’or). Ils obtiennent un nombre de points supplémentaire en anglais s’ils lisent un certain nombre de pages (l’instructeur les interrogent individuellement pour vérifier…)
  • Petite bibliothèque dans chaque classe, très prisée et utilisée…

4. A chacun sa maison, comme dans Harry Potter!

Tout comme dans le film Harry Potter, les enfants rejoignent une « maison » de référence dès leur arrivée dans l’école (4 maisons dans cette école). Cette division est utilisée pour les compétitions au sein de l’école, l’organisation des spectacles mais aussi pour le mentoring entre élèves notamment, fraternité oblige puisqu’ils appartiennent au même clan…

5. Emphase sur le sport et scolarité gratuite pour les athlètes

L’école compte 16 activités sportives à disposition des enfants dont golf et 2 piscines (ouvertes). L’école s’engage d’ailleurs à apprendre à nager à tous les enfants, le cours de natation étant obligatoire pour tous la moitié de l’année (avec le cours de tennis de mémoire)… Les enfants pratiquent de nombreuses activités sportives tout au long de l’année et peuvent pratiquer autant de sports qu’ils le souhaitent en dehors des cours (des  professeurs de sport sont disponibles après la journée d’école) mais les enfants sont incités à pratiquer intensément un sport de leur choix, pour exceller dans celui-ci. Les meilleurs sportifs obtiennent même l’entière gratuité de leur scolarité.

6. La méthode Sonday : Soutien scolaire et orthophoniste 

L’école compte 4 enseignants spécialisés ainsi qu’une orthophoniste (temps partiel) et un conseiller d’orientation, une exception en Inde à priori. Les enfants en difficultés scolaires sont donc invités à suivre des cours de soutiens en petits groupes une à plusieurs fois par semaine. La salle de cours est également un espace d’écoute à tous les chagrins…. Recherchant les belles pratiques, on partage avec moi l’incontournable pour apprendre l’anglais (en langue principale) : La « méthode Sonday ». Développée par l’américaine Arlene Sonday, la méthode a fait ses preuves au sein de l’école qui voit la différence depuis son utilisation : http://www.thebrainzone.net/the_Sonday_System.html.

7. Des enfants récompensés et valorisés

Comme toutes les écoles indiennes, les enfants sont régulièrement encouragés à bien faire et se dépasser lors de compétitions notamment. Les enfants sont régulièrement valorisés par la remise de certificats, de trophées et une valorisation devant toute l’école lors des assemblées quotidienne (les gagnants sont applaudis ou encouragés par l’école entière).

 

2ème semaine - Introduction


Petite introduction rapide en 5 points sur cette 2ème semaine de visite d'écoles...

1) Toujours pas de visite d'écoles publiques (gouvernementales) cette semaine – mais cela est finalement en train de s'organiser pour la semaine prochaine.Ouf!  Il reste toutefois très difficile de visiter les écoles de manière générale. Cela se construit dans le temps, lentement..

2) Le système scolaire indien actuel reste largement dominé par les écoles privées, seul moyen d'accès à une réelle éducation et passeport pour un emploi qualifié. L'individualisme, les inégalités gigantesques (notamment en matière de classes sociales) et la course au développement économique (au détriment de l'environnement et d'une forme d'humanité) sont facilement observables en Inde.

3) Pour information, les frais d'inscription varient considérablement d'une école à l'autre avec une moyenne 15 000 roupies par an – et pouvant atteindre des sommets, jusqu'à 1 million de roupies. Rappel de salaires moyens pour référence : Domestiques (10 000-15 000/mois), Employés (15 000-25 000), Enseignants (30 000-50 000). 1 euro : 0,84 roupie (déc 2013).

4) Salaire moyen : En 2011, selon le Monde diplomatique, la moyenne nationale était de 115 roupies (1,77 euro). 75% de la population vit avec moins de 2 euros par jour.

5) Des enfants motivés et disciplinés : De manière générale, je rencontre des enfants motivés, investis dans leur apprentissage, plutôt joyeux et très disciplinés (discipline assurée par les enseignants qui « tiennent » leur classe). Les enfants, en uniforme, lèvent le doigt en masse puis se lèvent avant de répondre lorsqu'ils sont choisis avec des « Yes, Madam » réguliers (je n'ai rencontré que peu d'enseignants masculins pour le moment...). L'ensemble est généralement studieux mais assurément joyeux. J'aurais croqué tous ces jolis visages souriants !

 

Pinnacle public school, Pansheel (850 élèves – du préscolaire à la classe XII)


Pinnacle public school, école privée, a été créée il y a 55 ans par la mère de l’actuelle directrice, Gail. Très bien accueillie au sein de cette dynamique école, je remercie l’équipe et tous les enfants de m’avoir témoigné autant de bienveillance et de m’avoir permis d’observer toutes ces classes (préscolaire et primaire). Et merci pour les bonbons de la part des enfants qui fêtaient leur anniversaire – j’adore cette tradition !

Résumé en 5 points :

1) 25% d’« Economically Weakest Children » (enfants de familles pauvres)

Depuis la nouvelle loi de 2010, toutes les écoles privées sont obligées d’accepter dans leurs effectifs 25% d’enfants défavorisés. Ainsi ¼ de l’école est composée d’enfants issus des milieux les plus pauvres (du moins ceux qui font l’effort d’envoyer leurs enfants à l’école). L’établissement prend également en charge les uniformes, les livres et le matériel scolaire et les frais de sorties, assez fréquentes. Autrement, les frais de scolarité sont de 34 000 roupies/an (environ 405 euros)

2) Fête de Noël : des cadeaux pour tous…

Noël, fête chrétienne, est célébrée à Pinnacle school. Le père Noël viendra donc apporter ses cadeaux à tous les enfants qui recevront chacun un coffret cadeau garni (livre et crayons, jeu de société, sucreries…) lors d’une belle journée de célébration ! Pour les familles qui ne peuvent pas payer les 200 roupies du cadeau, l’école le prend à sa charge. De même, seront invités à participer à cette journée une cinquantaine d’enfants des écoles des rues (à qui l’on offrira les mêmes cadeaux). Enfin, l’école enverra des coffrets cadeaux aux enfants de 4 centres défavorisés (malades, aveugles…). Pour info, l’école organise régulièrement des actions caritatives.

3) Holistic approach (approche globale de l’enfant)

La directrice me parle de sa vision de l’éducation et de l’approche globale de l’enfant. Depuis quelques années, malgré la pression de la compétition (les élèves réussissant à 95% leur scolarité ne sont apparemment pas sûrs de pouvoir intégrer l’université…), il semblerait que les écoles indiennes essaient d’équilibrer la transmission académique avec des activités complémentaires (corps/mains/cœur) – dans une proportion de 60/40%.

« Two ears, one mouth, use in the same proportion” (deux oreilles, une bouche : à utiliser proportionnellement)

“Respect silence, it speaks volumes” (respecter le silence, sa puissance est énorme)

4) Activités socialement utiles (socially useful activities)

Outre la multitude d’activités proposées par l’école (projets, journées de célébrations, sorties, visites, compétitions….), l’école propose des « activités socialement utiles ». Ainsi, chaque année, tous les enfants doivent choisir une activité parmi un large choix  (poterie, broderie, écologie, théâtre, débat …) qu’ils suivront 2 séances par semaine. Changement obligatoire d’année en année, pour tout essayer … Et « concours de talents » de temps en temps pour révéler les vocations !

5) Cours de Yoga obligatoire – et cours de respiration

La pratique du yoga est excellente pour la santé et plus en plus populaire en Inde (notamment sous l’influence du médiatique gourou Ramdev). La pratique est obligatoire chaque semaine pour toutes les classes de l’école (la moitié des enfants de la classe interrogée le pratique régulièrement). Pour me permettre de mieux comprendre les effets du yoga sur la santé, l’enseignant me précise les bienfaits pour chaque posture. Ok, je m’y mets à mon retour… En fin de cours, exercices de respiration et pratique du Ommm… Me voilà revigorée !

 

Pinnacle school, Pansheel (suite)


Suite des trouvailles de ma visite de Pinnacle school en 5 points…

 

1) L’assembly

Je vous en ai déjà parlé, la pratique de l’assembly (rassemblement général quotidien) est pratique commune en Inde. Aujourd’hui, je participe à l’assemblée des plus petits (préscolaire & primaire). Pas de discours, des annonces brèves puis des chants de noël pendant une quinzaine de minutes pour bien commencer la journée. Un moment joyeux assurément

2) Compter jusqu’à 100, dès 4 ans…

Le préscolaire commence à 3+ ans en Inde et l’école primaire à 5+ ans (et dure 5 ans)*. Je suis quelques cours avec les plus petits et découvre que les enfants de 4 ans apprennent à compter jusqu’à 100, et écrivent toutes les lettres de l’alphabet ainsi que 11 lettres d’Hindi. Whaouh…

*école obligatoire de 6 à 14 ans en Inde

3) Cours d’élocution

Une emphase est mise sur les premières années de scolarité (rq : l’école finance 2 enseignants par classe les 3 premières années – classes d’environ 25 élèves chacune).

Par ailleurs, pour apprendre à s’exprimer correctement en anglais, les enfants suivent quotidiennement 15mn de cours d’élocution, dans une atmosphère de jeux. De même, tous les prétextes sont bons pour les faire s’exprimer devant un public (activités « show and tell » pour montrer un objet et en parler, se présenter ou faire de courtes présentations, dès le plus jeune âge)

4) Lecture quotidienne de l’actualité Dès l’âge de 8 ans (année 3), tous les enfants sont abonnés au quotidien pour enfant « HindoustanTimes » et évoquent quotidiennement l’actualité avec leur professeur … Les informations les plus importantes sont alors reportées dans leur cahier d’actualités accompagnées d’articles découpés. Les enfants ont des quiz de temps en temps et participent également à des compétitions au sein de l’école

5) Célébration des anniversaires !

L’école étant un lieu de célébration, les enfants qui fêtent leur anniversaire ont le droit ce jour-là de laisser leur uniforme à la maison pour revêtir le vêtement de leur choix – et leur classe chantera pour eux un bel « Happy birthday ! ». De leur côté, les enfants célébrés offrent à leurs camarades (et à tous les enseignants) de petites sucreries… J’ai adoré cette dernière partie!

6) Des célébrations régulières. Cette année à Pinnacle School :

  • Earth day : journée de protection de l'environnement, pour prendre soin de la planète en nettoyant les parcs, planter des arbres…
  • World dance day (journée de la danse)
  • World red Cross day (croix rouge)
  • Investiture day (jour d’institution pour les représentants des 4 maisons – vu précédemment)
  • Aid (fête musulmane)
  • Independence day (journée d’indépendance)
  • Founders day (célébration des fondateurs de l’école : journées d’activités amusantes : concours de talents, maquillage…)
  • Dussehra (fête indienne)
  • Diwali (fête indienne)
  • Children’s day (les enseignants célèbrent les enfants)
  • Guru Nanak (fête sikh)
  • Noël
  • Republic day

Mais aussi :

  • Des visites de centres pour personnes âgées, d’orphelinats, de centres pour enfants malades…
  • Grain day : Tous les vendredis, les enfants peuvent apporter des graines, qui seront donnés aux animaux des rues (« Grains day », le jour des graines).

 

Ahlcon International School, East Delhi (2500 élèves – du pré-scolaire à la classe XII)


Ahlcon International School a été créée il y a 11 ans à peine et est déjà classée parmi les meilleures écoles de Delhi et même d'Inde. Son palmarès de prix est déjà impressionnant, classée parmi les meilleures écoles de Delhi et même d'Inde : http://www.ahlconinternational.com

Si les frais de scolarité (10 000 roupies = 120 euros/mois) permettent à l'école d'avoir les moyens d'offrir de bonnes conditions d'apprentissage aux enfants, il n'en reste pas moins que le succès repose également sur la vision de l'école et son rôle dans le développement de chacun : une approche holistique (globale) qui tente d'équilibrer savoirs académiques et épanouissement/développement des potentiels.Et comme toujours, je suis merveilleusement bien accueillie avec thés et gourmandises et repart même avec des cadeaux comme vous allez le voir (une bague fait main par une élève et 2 journaux).

 

1) Indian contribution to the World (la contribution indienne au monde)

Le 27 décembre prochain, l'école célébrera sa journée de «  contribution indienne au monde ». A cette occasion, tous les enfants sont invités à participer à cette journée de célébration, soit en préparant de petits spectacles (avec parfois l'aide des enseignants), des petites vidéos, ou en créant des objets qui seront exposés à cette occasion. Libre court l'imagination de chacun...

Pour la préparation de cette grande fête de l'école, tous les élèves disposent d'1h/jour de libre pendant 3 semaines pour se préparer. Une bonne façon de permettre à chacun d'exprimer ses talents – tout en valorisant la culture indienne.

2) Indian International Model United Nations (MUN) : Sommet des Nations Unies pour la jeunesse

L'école participe à une simulation globale du sommet des « Nations Unies » pour la jeunesse, organisée depuis 3 ans en Inde. Le MUN (Model United Nations) recréé les conditions d'un sommet des Nations Unies, incluant les différents comités, pour permettre aux enfants de comprendre les enjeux de cette institution intergouvernementale. Chaque école affiliée envoie une dizaine d'enfants – avec les responsabilités associées à leur rôle (délégué, modérateur, administrateurs...) et les qualités recherchées (travail de recherche, prise de parole en public, travail en équipe, esprit critique, diplomatie...)

Il existe environ 400 MUN dans le monde actuellement

3) Book Week : la semaine littéraire

Je ne vous en ai pas encore parlé mais toutes les écoles visitées à ce jour organisent une fois par an leur semaine littéraire (Book week), semaine consacrée bien évidemment à la lecture et à toutes les activités connexes. Véritable célébration du livre et de la lecture, l'école reçoit à cette occasion de nombreux écrivains ou professionnels du monde du livre – ou organise des visites liées à la lecture. Plusieurs projets et compétitions autour du livre sont également proposés. 

4) Abonnement actualités pour tous : Chaque élève de l'école doit s'abonner à un magazine d'actualité, pour des discussions régulières :

  • The Times of India : pour les plus jeunes (8-13 ans)
  • HindustanTimes : 14-18 ans

Les enfants peuvent même contribuer à ce journal en soumettant des articles s'ils le souhaitent. Les éditions du jour me sont offertes par l'école (un grand merci!), je les ramène donc dans mes bagages pour vous les montrer..

 5) Surprenant ! Les empreintes digitales pour connaître les talents de votre enfants ?!

Un centre de recherche indien aurait paraît-il fait la corrélation entre les empreintes digitales et les potentiels de chacun. Une forme d'empreinte génétique des talents...Une machine biométrique prend votre empreinte et hop, on vous explique vos dominantes intellectuelles basées sur les intelligences multiples d'Howard Gardner. L'organisme évoque une validité de résultats à 100%.. Info ou intox ? A vous également de juger...Le test dermatologique pour détecter les intelligences multiples : Dermatoglyphics Multiple Intelligence Test (DMI) : http://mind-tech.in/dmit.html

 

Ahlcon School, East Delhi (suite)


Suite des découvertes d'Ahlcon : http://www.ahlconinternational.com/

1) CBSE et savoirs non académiques

Je vous l'ai rapidement expliqué au début de séjour, le système scolaire indien est principalement décentralisé, avec des responsabilités par états – et une grâce place accordées aux fédérations (boards). Le gouvernement fixe les programmes généraux, sous la guidance du NCERT (National Council Of Educational Research And Training) qui fait le lien avec les états et les fédérations.

Ahlcon, comme toutes les écoles visitées à ce jour est affiliée au CBSE, fédération la plus importante du pays qui compte 13 000 écoles (étranger compris). Je découvre aujourd'hui que depuis une poignée d'années, le CBSE ouvre la porte aux savoirs non académiques. Du 16 au 18 décembre, le CBSE organise d'ailleurs un séminaire autour des « life skills » et compétences pour le monde de demain...

 

2) Cours uniquement le matin et notes

Comme toujours, les cours ont principalement lieux le matin : l'école ouvre ses portes à 8h pour les fermer à 14h (13h pour les plus petits) 5 jours par semaine. Pas de cours le samedi pour les enfants à Ahlcon, mais présence des enseignants, deux samedis par mois.

Et pour les curieux, le système des notes s'organise par lettres : de A(+) : exceptionnel / A : excellent / A - : très bon / B(+/-) : Bon / C : Moyen / D : Mauvais / F : Echec.

 

3) Qu'enseignent-ils au primaire (années 1 à 5) ?

Cours obligatoires à Ahlcon school :Anglais, Hindi, Maths, EVS (Sciences et environnement) mais aussi... modelage (clay modeling), travail du papier (papercraft), yoga, skating, saut à la corde... ces dernières activités étant apparemment excellentes pour le stimuler la dextérité ou les capacités cognitives... Même en s'amusant, on développe ses potentiels !

 

4) Sanskrit ou Allemand en 3ème langue

Avec plus 22 langues officielles et près de 160 langues parlées sur le territoire (et aucune parlée par toute la population), l'Inde est un pays complexe en matière de communication. Aussi, dès le plus jeune âge la majorité des écoles privées proposent un enseignement bilingue : anglais en langue principale et langue officielle locale en parallèle (ex : hindi sur Delhi). Une 3ème langue est généralement proposée dès la 5ème année (10 ans), le Sanskrit (ancienne langue indienne) ou une langue étrangère (français, allemand, parfois Chinois...). Ahlcon a choisi l'allemand – et propose des échanges scolaires avec Cologne...Pour information, le français est de plus en plus populaire en Inde.

 

5) Réunion mensuelle obligatoire pour les parents

Chaque enseignant assure une permanence hebdomadaire afin d'informer et d'échanger avec les parents. L'école impose toutefois une réunion mensuelle obligatoire aux parents, pour les tenir informés de la progression de la classe de leur enfant. Apparemment, 75% des parents assistent à cette réunion...

 

6) Recyclage, recyclage

L'école est très investie dans la création à partir d'objet récupérés. La plupart des objets qui décorent l'école sont issus de cette récupération/transformation, par les élèves eux-mêmes. L'école dispose même d'un atelier pour faire son propre papier. De manière générale, au-delà de l'atelier de recyclage, les enfants peuvent pratiquer de nombreuses activités manuelles comme la poterie, les arts plastiques (peinture, dessin …),

 

7) Formation des enseignants

Tous les enseignants rencontrés à ce jour sont titulaires d'un B.A. en Education (Bachelor of Arts = Bac +3). Au-delà de cette formation de base, la formation continue est obligatoire pour tous, sur une base très régulière, hebdomadaire ou mensuelle. Par ailleurs, chaque enseignant, en plus de son travail en classe, est généralement en charge d'un ou deux projets.

 

Lundi 9 décembre : Bluebells public schools (scolarité complète : maternelle -> classe 12)


http://bluebellsschoolinternational.com/

Encore une belle école avec une approche humaniste, je suis gâtée… S’il ne m’a pas été facile de visiter des écoles ici en Inde, celles qui m’accueillent sont en général au top : académiquement et humainement. Cela fait du bien dans ce pays qui semble guidé par une ambition économique à tous prix. Un immense merci à Pretti qui m’a accompagnée toute la journée ainsi qu’à toute l’équipe qui a essayé de me guider dans ma découverte du système scolaire indien. Bluebell est également très enthousiaste pour participer à notre projet de cours universel – nous en sommes absolument ravis ! Frais de scolarité : 5000 roupies/mois

Horaires des cours :

  • Pré-scolaire : 8h30 à 12h30
  • Primaire & secondaire : 7h30 à 14h

1) Lecture et discussion quotidienne de l'actualité (15mn), dès 7h30…

Cela m’impressionne toujours autant, j’assiste ce matin à ce moment de lecture/décryptage de l’actualité. Comme dans les écoles visitées précédemment, tous les enfants sont abonnés à HindustanTimes. A 7h30 tous les matins (= arrivée à l’école), dès 8 ans, les enfants lisent et discutent des informations locales, nationales et internationales. Ce matin, actualité oblige, les enfants parlent de l’élection de la veille à Delhi (une élection capitale). L’enseignante approfondit l’échange par quelques questions auxquelles ils répondent avec enthousiasme et précision.

2) L'Assembly" 

Trois fois par semaine, dès 8h et pendant 30mn, l’école organise une assembly, regroupement de tous les élèves de l’école. Le lundi est consacré au partage d’informations générales, le mercredi à la présentation de l’actualité locale, nationale et internationale et le vendredi au développement des « Life skills » (compétences de vie). Chaque assembly est organisée par une classe et pendant l’année, chaque classe aura en charge la préparation de ces 3 thèmes. Que je vous détaille l’assembly du jour : 

  • Mot d’accueil et chant
  • Prière
  • Le mot du jour : découverte d’un mot en anglais
  • Performance d’une élève en chant indien
  • Thème du jour : « vivre ses rêves, se fixer des objectifs et les atteindre, et croire en soi »: Tous les élèves de la classe en charge aujourd’hui se succèdent seuls ou en petits groupes pour présenter soit une saynète, une présentation Powerpoint/multimédia, une histoire inspirante (celle de Wilma Rudolph aujourd’hui), des conseils, citations… Deux jeunes filles assurent le fil conducteur de cet enchaînement.
  • Annonce de ma présence et de celle d’un autre invité, Mathieu Fleckinger
  • Remise de récompense (je suis invitée à décerner un trophée, whaouh, quel honneur !)
  • Fin de l’assembly : Chant de l’hymne national

3) Un autre tour du monde pédagogique 

Le monde est petit, vraiment petit… Je fais aujourd’hui la connaissance de Mathieu Fleckinger, un français, également de passage dans l’école qui vient d’entamer un tour du monde pédagogique… Incroyable non ? Mathieu, professeur des écoles en région parisienne, consacre un an à cette découverte des écoles avec 5 projets en tête dont « Voici mon école » qui propose de faire réaliser une vidéo de présentation de leur école par les enfants. Mathieu restera une semaine à Bluebells… Je vous laisse découvrir ses projets : http://tourdumondepedagogique.blog4ever.com/

4) Expérimentation de la classe inversée

Le concept est également expérimenté en France : les enfants étudient le cours/la théorie à la maison, le temps du classe étant consacré à l’échange sur le sujet et à la pratique. Depuis quelques mois l’école tente cette nouvelle pratique. Aujourd’hui, pour le cours de maths, les enfants ont étudié les histogrammes à la maison. L’enseignante commence donc le cours par des questions de base pour vérifier qu’ils ont bien compris ce dont il s’agit. Puis les enfants ont préparé (en devoir à la maison) de petites saynètes en groupe pour illustrer la leçon : De l’enquête pour collecter les données à la réalisation des histogrammes, tout cela est expliqué… Je suis très impressionnée par la qualité des saynètes des enfants, très claires. Pour sûr, ils ont compris 

5) Cours de multimédia + cours d'informatique obligatoires primaire/collège

Les Indiens sont connus pour être bons en informatique… et pour cause, toutes les écoles sont conscientes qu’elles doivent développer ces compétences chez les enfants, incontournables de nos jours. Bluebell impose à ces élèves des cours d’informatique ET des cours de multimédia, dès 5+ ans, et ce pendant 10 ans. Ces matières ne deviennent optionnelles que les 2 dernières années (11/12ème), notamment pour la section littéraire.

6) Salle de "découvertes" obligatoire une fois par semaine

Tiens une salle consacrée aux activités de découvertes avec un professeur permanent lié à cette salle, en charge de développer toutes les activités découvertes liées aux sciences, au sens le plus large du terme. Tous les enfants de l’école primaire (5+/10+ ans) ont 45mn de cours obligatoire par semaine. Aujourd’hui, les enfants de 9 ans ont fabriqué un moulin à eau avec des gobelets et des assiettes en carton (voir photo). Les enfants enthousiastes me font la démonstration : oui, oui, ça marche… ou plutôt ça tourne !

7) Japonais au top !

Ils sont trop forts ces Japonais… Pour développer l’apprentissage du japonais dans les pays en émergence (et faciliter ainsi les échanges commerciaux), le gouvernement envoie gratuitement chaque année scolaire une enseignante japonaise. A ajouter : la prise en charge de 2 mois de formation au Japon à l’enseignante de japonais de l’école (qui elle est indienne) + Attribution de bourses scolaires à deux élèves pour venir étudier au Japon. Trop forts ! 

 

Lundi 9 décembre : Bluebells public schools (suite) 


1) Pédagogie Montessori très développée en Inde 

Toutes les écoles visitées à ce jour utilisent la pédagogie Montessori pour les plus petits, avec sa pédagogie, son matériel spécifique adapté aux petites mains et l’emphase sur le développement de la dextérité. Il semblerait que cela soit la cas dans la majorité des écoles indiennes. Bluebells a même une salle Montessori…

2) Marche quotidienne consciente (Mindfullness walking) pour les plus petits

Tous les matins, les plus jeunes (4-6 ans) consacrent 15 mn à marcher dans le jardin de l’école, histoire de canaliser leur énergie et de bien les enraciner (« ground » them) avec des exercices inspiré de maître Thich Nhat Hanh. L’association indienne Ahimsa Trust (soutenue par les Nations Unies) propose les formations et exercices : http://www.ahimsatrust.org/. Un bon moyen de commencer la journée !

3) Cours de « Life skills »

Une fois par semaine tous les enfants de 6ème année (10/11 ans) suivent une séance de « life skills » (compétences de vie) pour aborder et échanger sur tous les sujets qui traitent des relations humaines. N'est-ce pas aussi important que les matières académiques?

4) Travail obligatoire pour la communauté & Bénévolat au sein de l'école 

L’école voulant développer des valeurs altruistes de ses élèves, elle leur impose de s’impliquer dans des projets communautaires (développer des projets qui peuvent aider la communauté) mais aussi de donner du temps pour l’école.Les élèves étant divisés en 6 maisons d’appartenance (comme dans Harry Potter – pratique commune dans les écoles en Inde), chaque maison doit mettre à disposition 15 élèves par semaine pour aider l’école (accueil, assistant de la directrice, bibliothèque, …). Civique et économique !

5) Formation continue des enseignants : Simulation de cours devant les confrères

Je découvre aujourd’hui un des volets de la formation continue des enseignants : la simulation de cours devant les pairs. Une enseignante de primaire donne un cours à 5 enfants, avec en arrière plan une bonne quinzaine de collègues. L’objectif est de permettre d’échanger sur les pratiques in situ. Après 30mn les enfants sont congédiés et les collègues échangent sur ce qu’ils ont observé, ce qui pourrait être amélioré. Ses simulations sont très régulières puisqu’elles ont lieu une fois par semaine pour les profs d’école maternelle et primaire – et une fois par mois pour l’école secondaire. 

 

6) ASSET, le PISA indien

Les écoles indiennes qui le souhaitent peuvent participer à une évaluation nationale permettant de comparer les performances de leurs élèves à ceux des autres écoles participantes dans 3 domaines de compétences : Anglais, Maths, Sciences, pour les enfants des classes 3 à 10 (7-15 ans). Bluebell participe à ce programme depuis quelques années.

7) Conseils d'enfants avec campagne électorale
L’élection des 2 conseils d’enfants de 22 membres chacun (école primaire et secondaire) n’est pas à prendre à la légère en Inde. Les enfants ont de réelles responsabilités et la charge de travail est conséquente. Après une campagne électorale digne de ce nom et d’un vote, les enfants ont droit à une cérémonie d’investiture et une formation de 3 jours. Parmi les responsabilités, l’organisation de toutes les assembly…

Et toujours :

  • Supervision de la progression pédagogique par les coordinateurs AVANT que les enseignants ne puissent donner leur cours 
  • Enseignants : préparation des cours en équipe 
  • Les cours de Yoga
  • Et 20 bus scolaires pour l’école, rien que ça !!!

 

Mercredi 10 décembre : Guru Harkrishan public schools (scolarité complète)


Aujourd’hui une école confessionnelle de religion Sikh (2% de la population en Inde), avec 2500 élèves. Malgré cette spécificité, 63% des enfants scolarisés ici ne sont pas sikhs mais le cours de « divinités » reste obligatoire pour tous. Merci de l’accueil et de la visite guidée, avec un dévouement absolu de tous les enseignants rencontrés pour partager avec moi leur travail. Frais scolaires de 2000 roupies/mois : l’école accueille principalement des enfants des classes économiques assez faibles. Début de la journée à 7h10 ce matin, avec l’assembly… Les points importants remarqués aujourd'hui 

1) Bulletin scolaire - Comportement des élèves évalué

Une très bonne idée il me semble : Evaluer le comportement des élèves, partie intégrante de son éducation et de ses savoirs... être (savoir-être). Le bulletin scolaire de Guru Harkrishan public school évalue chaque enfants en 10 critères chaque trimestre (notes classiques de A+ à E) : la propreté du travail, la politesse, la ponctualité, la confiance en soi, le sens de l'initiative, le self control, le sens du service, le respect des affaires des autres, le soin apporté aux choses, partage et prendre soin, …

Pour info, la présence en cours est également évaluée...

2) Cours de culture générale 1h/semaine (pour les 5 --> 9 ans)

Les cours de culture générale permettent de découvrir le monde et son actualité...en plus de la lecture quotidienne de l'actualité... 

 

3) 1h/semaine d'activité libre au choix

Pour permettre à chacun de se faire plaisir et d'explorer ses talents et développer son potentiel, l'école propose une large diversité d'activités (peinture sur tissue, origami, cuisine, art, boulier, tricot, yoga, théâtre, réutilisation des matériaux) - obligatoire pour tous, de 5 à 17 ans

 

4) 1h de cours d'informatique/semaine obligatoire de 5 à 17 ans

On ne rigole pas en cours d'informatique. Si les plus petits sont rapidement familiarisés avec les fondamentaux et le traitement de texte, on monte vite en compétences avec l'étude de Powerpoint dès 9 ans (+ construction d'un ordinateur), l'étude du langage html (construction de site web) dès 13 ans, et langage c++ pour les filières scientifiques et commerciales dès 15 ans. Tous les enfants peuvent faire des présentations multimédia de qualité très jeunes...

 

5) Etude obligatoire de 3 langues de 3 à 15 ans : anglais, hindi + punjabi (car école Sikh

Oui, 3 langues, ça impressionne... d'autant plus que l'Hindi/Punjabi n'utilisent pas l'alphabet mais des caractères calligraphiés complexes appelés devanāgarī.

 

6) Evaluations détaillées : un must !

En effet, pourquoi mettre une note générale en langues alors qu'elle nécessite de nombreuses compétences. Ainsi, toutes les matières principales (anglais, hindi, punjabi, maths, sciences) sont évaluées sur plusieurs points distincts. Par exemple, les langues sont évaluées en 11 points :

  • Lecture : prononciation, fluidité, compréhension
  • Ecriture : créativité, rédaction, grammaire, orthographe, vocabulaire
  • Oral : Conversation, récitation
  • Compréhension orale 

Côté maths, évaluation en 5 points : Concept, activité/projet, tables de calcul, calcul mental, travail écrit.

 

Guru Harkrishan public schools : suite


 

La suite de mes aventures en 6 points:)

1) Apprentissage hyper précose

En effet, l'écriture est étudié dès 3 ans (toutes les lettres alphabet + "voyelles" Hindi) … et dès 4 ans, les enfants peuvent compter jusqu'à 100 + écrire des mots de 3 lettres. Whaouh ! Durant tout mon séjour, j'ai été effectivement surprise et très impressionnée par la précocité des apprentissages, y compris en préscolaire. Commencer à écrire dès 3 ans ou savoir compter jusqu'à 100 à 4 ans me surprend. Malgré tout, plusieurs enseignants rencontrés durant mon séjour m'ont dit être défavorables à ces pratiques considérant que l'enfant est trop jeune pour la posture d'écriture (considérant que commencer à 6 ans, comme chez nous, c'est bien)

 

2) Ecole après l'école ... qui devient aussi populaire en Inde...

Après les grandes puissances d'Asie (Chine, Japon, Corée du sud), cela est également arrivé en Inde : l'école après l'école. Plusieurs fois par semaine (et non tous les jours comme en Asie), les élèves suivent des cours supplémentaires dans des écoles privées pour augmenter leurs performances et multiplier leurs chances de réussite.

 

3) Excellence & exigence...

Dans cette école, au primaire, 80% des enfants reçoivent un A+ (exceptionnel) ou A (excellent)...Autant dire que l'école est une priorité pour la majorité...

 

4) Réunion mensuelle avec les parents

Une fois par mois (un samedi matin) les enseignants assurent une permanence pour informer les parents de la situation scolaire de leur enfant. La majorité des parents viennent à cette rencontre, très concernés par la réussite de leur enfant. A chaque rencontre, la bibliothèque de l'école organise en parallèle la venue de libraires pour permettre aux parents d'acheter des livres en même temps (les libraires reversent 10% des bénéfices à l'école – ce qui permet l'achat des livres de la bibliothèque). Gagnant, gagnant !

5) Super technique pour apprendre les additions notamment

 Trop difficile à expliquer ici mais je découvre aujourd'hui des pédagogies intéressantes pour apprendre à compter. Assurément, cela semble beaucoup plus facile ! Je vais réfléchir à un moyen de vous expliquer cela...

6) Compétitions très régulières intra-école et interscolaire (culture générale, débat, récitation, art, religion, sport, orchestre)

Cela fait partie de la culture pédagogique indienne : les compétitions, en individuel ou en collectif. L'année scolaire est rythmée par les célébrations régulières et la multitude de compétions qui permettent de valoriser un grand nombre de talents. La sélection des meilleurs fait donc partie du processus.

 

Ecole secondaire gouvernementale (6-8ème années), dans un village – Région de Vrindavan


Enfin ma première école publique, il y a longtemps que je l’attendais – en milieu rural par ailleurs. Je découvre donc enfin une école représentative des écoles gouvernementales des campagnes. J’en ai tellement entendu parler ! Comme toujours, on me reçoit avec du thé (Chai) et des petits gâteaux (merci !) mais face à cette nouvelle réalité j’ai du mal à poser des questions, de peur d’être impolie…Mes impressions en 5 points : 

 

1) 4 murs, une salle de classe : un manque de moyens évident !

Je ne m’attendais pas forcément à ça… Je découvre une école faite de 4 salles de classe sans équipement aucun, elles sont… vides ! Pas de tables, pas de chaises, rien ! Pas même une armoire, un bureau pour l’enseignant, pas une chaise, juste un tableau noir – et éventuellement quelques peintures « pédagogiques » aux murs, aussi défraîchies que leur support. Une seule salle est équipée de bureaux/chaises pour les écoliers. Pour étudier, les enfants s’assoient donc par terre sur des nattes ou des tissus car le sol et l’environnement sont très poussiéreux.

2) Gratuité totale

Contrairement aux écoles privées, les écoles gouvernementales sont entièrement gratuites. Les uniformes, les livres, les fournitures scolaires sont fournies – ainsi que le repas de midi. Ce dernier semble être source de motivation pour s’y rendre… mais je doute fortement qu’il y ait un livre pour chacun. Et je dirai que la moitié des enfants portent leur uniforme.

 

3) Les horaires adaptés aux saisons – des matières conventionnelles

  • Eté : 7h-12h & Hiver : 10h-16h pour s'adapter au climat.

Les enseignants m’assurent par ailelurs enseigner les matières obligatoires classiques : Hindi, maths, Sciences, Anglais, Sport notamment. Sans aucun moyen, il faut être très créatif et motivé – ou se contenter d’une éducation de base, théorique.

 

4) Accueil & Bonbons

Les enfants sont majoritairement très enthousiastes de me voir arriver ! Ils m’entourent et me suivent – ou regardent ma couleur pâle avec curiosité ;) Toutes mes tentatives pour photographier une salle de classe vide échouent, les enfants se ruent devant la caméra. Je suis toutefois invitée à offrir des friandises aux enfants (quelqu’un se charge donc de l’achat) et me voilà à distribuer deux bonbons à chaque enfant. Quelques clichés permettent ainsi de mieux voir les salles de classe

 

5) Enseignants

Sur les 8 enseignants de l’école, 3 viennent d’être recrutés en avril dernier, à la rentrée 2013 donc. Le recrutement se fait sur concours et les heureux candidats bénéficient comme en France d’un emploi à vie. Je n’aborde pas le sujet avec mes hôtes mais de ce que j’ai entendu dire durant tout mon séjour, le métier d’enseignant en école gouvernementale est extrêmement mal perçu en Inde :

  • Absentéisme très fréquent ou simple présence dans l’école (personne ne contrôle les présences ou la qualité du travail engagé). Les enseignants perçoivent leur salaire mais se rendent ou pas à l’école.
  • Mauvaise réputation : La réputation des enseignants des écoles gouvernementales étant des plus mauvaises et faute de moyens décents à disposition, les enseignants motivés cherchent en général à exercer dans le privé, même pour un salaire similaire.
  • Des enseignants parfois peu qualifiés (et parfois corruption pour acheter le concours) : la qualification semble donc parfois discutable

Le directeur de l’école (qui me dit juste bonjour, je ne sais pas s’il parle anglais) et trois autres enseignants sont effectivement dans la « cours » à discuter. Peut-être sont-ils en pause, je ne peux dire. 

Il semblerait que la corruption soit un énorme fléau en Inde… « Sur 100 roupies versées par le gouvernement, 10 vont réellement au projet » dit-on familièrement… Selon un membre du gouvernement avec lequel j’ai discuté il faudra au moins 15 à 20 ans pour donner à chacun une éducation correcte et peut-être espérer sortir de la corruption. 

 

 

Voilà, c’est fini pour l'Inde ! 

Nous espérons que les découvertes ont été enrichissantes.

Vous êtes les bienvenus pour nous contacter afin de nous apporter des compléments d’information ou des corrections :   Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Par avance merci ! Prochaine destination : le Japon …

 

 

 

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