Japon

Les écoles du Japon (8 - 24 mai 2014)

 

Ce voyage extraordinaire à la découverte des écoles du Japon a pu être organisé grâce à des personnes formidables. Nous tenons à leur rendre hommage :

  • Mme Kayoko ABE, Tokyo
  • Professeur Daisuke SONOYAMA, Osaka
  • Professeur Mayumi AKAHOSHI, Hiroshima
  • 145 contributeurs de notre campagne de financement sur Ulule (fév. 2014)

                                       Un très grand merci à vous!   ありがとう !

 

Au programme, visites quotidiennes d'écoles primaires et secondaires :

  • 2 jours sur Tokyo
  • 1 semaine sur Osaka
  • 1 semaine sur Hiroshima

Sans attendre, voici une présentation générale du système scolaire japonais (développé par notre association) avant cette découverte de la réalité terrain : http://ecolespubliques.fr/pays_japon.php

 

_____________________________________  2 JOURS SUR TOKYO

 

Jeudi 8 mai, Bancho Elementary School, école primaire publique, Tokyo

1ère visite d’école aujourd’hui ! Je suis ravie ! Après avoir laissé mes chaussures à l’entrée pour mettre les petits chaussons qui sont à disposition*, je suis accueillie par la responsable pédagogique de l’école puis reçue par le directeur, autour d’un thé traditionnel. Je suis accompagnée de mon amie Kayoko qui me servira de traductrice, condition pour pouvoir visiter l’école (les Japonais parlant peu anglais de manière générale mais maîtrisant l’écrit ceci dit). Il m’est offert une liberté totale de circuler comme je le souhaite parmi les 6 classes des années 1, 2 et 3 (les 3 niveaux supérieurs étant en examen, nous les verrons demain !). Les enseignants sont prévenus et accueillants, les enfants tout à fait à l’aise avec mon arrivée discrète dans le fond de leur classe. Un grand merci à tous !

* Pas de chaussures dans les intérieurs au Japon

 

Allez quelques informations pour poser les bases de ces écoles japonaises :

1)  Pas d’uniforme dans les écoles primaires publiques…

Oui, je m’attendais à des enfants en uniforme, il n’est est rien. La plupart des écoles primaires publiques n’imposent pas d’uniforme. Au mieux, il est demandé une tenue règlementaire (chemise blanche, pantalon marine par exemple) mais cela ne semble pas la majorité des écoles. L’uniforme est plutôt représentatif d’une école privée à ce niveau. L'uniforme est toutefois imposé pour tous au Japon dès le niveau collège. Nous verrons donc bien la semaine prochaine...

Je remarque toutefois que les tous petits portent une tenue de sport identique avec un petit chapeau bicolore rigolo sur la tête (blanc d’un côté, rouge de l’autre). Illustration ci-dessous. Cela permet de composer des équipes (les rouges et les blancs). Génial, il fallait y penser…

Et évidemment, pas de chaussures dans l’établissement… celle-ci sont déposées à l’entrée de l’école dans des petits casiers prévus à cet effet. A l’intérieur, chaussons obligatoires pour tous ! Comme à la maison…

   

2)  Rythme scolaire

Au Japon, l’année scolaire commence en avril. J’arrive donc un mois après la rentrée scolaire et…  3 mois avant les grandes vacances… Oui, oui, les grandes vacances !

L’année scolaire est divisée en 3 trimestres au Japon (240 jours/an) :

  • Avril-juillet (puis "grandes vacances" en août : 40 jours)
  • Septembre-décembre (puis vacances de Noël : 15 jours)
  • Janvier-mars (puis vacances de 2 ou 3 semaines avant de reprendre une nouvelle année)

Les enfants étudient 5 jours par semaine : Cours de 8h45 à 15h30/16h, avec une pause déjeuner d’1h10 (cantine : 35mn + récré : 35mn). J’apprends toutefois que dès l’année prochaine, les enfants iront également à l’école le samedi matin…

 

3)  L’école après l’école : Les jukus

Ca, c’est l’une des grandes différences avec le système scolaire français. Très répandus en Asie (cela arrive en Inde également), les enfants poursuivent souvent leur journée d’école par 3 ou 4 heures de cours supplémentaires dans des écoles privées appelées « Jukus », et souvent même le week-end.

Sorte d’école après l’école, ces écoles privées n’ont qu’un objectif : préparer au concours d’entrée d’un excellent collège ou lycée privé qui donnera à l’enfant toutes les chances d’entrée dans une université de renom.

Il faut savoir qu’au japon, la vie de l'élève est conditionnée par un seul objectif : Réussir l'examen d'entrée d'une des meilleures universités du pays. La meilleure chance d'y parvenir étant d'intégrer les meilleures écoles secondaires en amont, elles-mêmes accessibles sur examen d'entrée (vers l'âge de 12 ans pour le collège et 15 ans pour le lycée), la pression est donc mise sur les enfants dès la fin du primaire.

J’ai interrogé 3 enfants de 9 ans aujourd’hui : Pas de Juku pour le 1er, Le 2nd y va 3 à 4 fois par semaine (+ 4h samedi et dimanche), le 3ème y va tous les jours (+ idem week-end). Les deux derniers rentrent donc chez eux vers 20h/21h. Ils ont des devoirs mais m’ont avoué jouer et ne pas les faire…

Je dois poursuivre mon enquête car les chiffres de fréquentation des Jukus varient. Mon amie Kayoko pense que quasi tous les enfants y vont mais les chiffres officiels parlent de 20% au primaire. Est-ce lié à Tokyo et au phénomène des grandes villes ? Affaire à suivre donc…

 

4)  2 enseignants par classe

Toutes les classes visitées aujourd’hui comptaient 2 adultes pour 30 enfants (limite maximum règlementaire au Japon : 35 enfant max./classe) : Un enseignant et une assistant(e), au fond de la classe. De ce que j’ai observé l’assistant intervient peu mais j’approfondirai la question demain…

Il faut savoir qu’au Japon, l’enseignant doit rester dans l’école bien après sa journée de cours (il n’emporte pas de travail à la maison…). Je me dois encore d’explorer toutes les attributions des enseignants mais je sais qu’ils ne quittent bien souvent pas l’école avant 18h … Une salle des profs, où chacun dispose d’un bureau et d’un ordinateur leur est dévouée.

 

5) Enseignement traditionnel

Le positionnement des petits bureaux, en rang, face à l’enseignant, et la pédagogie observée aujourd’hui m’amènent à penser que nous sommes plutôt dans des pédagogies traditionnelles. L’enseignant partage son savoir avec les enfants, très disciplinés. Ils lèvent le doigt, se lèvent pour répondre.

 

6) Lecture quotidienne pendant 20 mn

J’apprends aujourd’hui que les écoles primaires ont chacune leur spécificité, avec une « dominante » –le plus souvent sous l’influence directe de leur directeur (et de sa formation d’origine). Bancho est connu pour son apprentissage de la langue et tous les enfants doivent lire pendant 20mn dès leur arrivée à l’école. Des chariots débordent de livres adaptés à leur niveau , les enfants se lèvent librement pour en changer dès qu’ils ont terminé le leur.

 

7)  Aie aie aie, le japonais : 4 apprentissages en 1 !

Mes premiers pas en Japonais... Je découvre aujourd’hui qu’il existe 3 systèmes d’écriture au Japon : les kanjis (idéogrammes d’origine chinoise), l’hiragana (alphabet japonais composé de 50 lettres) et le katakana (pour les mots étrangers). L’apprentissage de l’alphabet latin est par ailleurs incontournable pour communiquer avec nous notamment…

Pour faire simple, les tous petits commencent par apprendre l’hiragana (1 lettre = 1 son, comme notre alphabet). A titre l’illustration, le livre pour enfants ci-dessous comporte les 3 sortes de caractères : kanjis, hiragana et katakana

Enfin, il faut savoir que le japonais peut s’écrire :

  • de haut en bas : on lit alors les lignes (verticales) de droite à gauche
  • ou en lignes : dans ce cas, lecture de gauche à droite, comme nous.

Quelle jolie gymnastique mentale !

 

8) Nouvelles technologies

Nous sommes au Japon : je m’attendais à des tableaux blancs interactifs dans chaque classe, des tablettes entre tous les petites mains, des ordinateurs dans les couloirs…. Il n’en est rien… Bancho est une école assez ancienne mais je constate que les nouvelles technologies n’ont pas encore investi l’école japonaise comme on pourrait l’imaginer. Chaque classe est toutefois équipée d’une grande télé, reliée à un système de caméra. Comme en Finlande, le professeur peut donc montrer à tous ce qu’il fait et cela est retransmis sur grand écran pour tous. J’observe notamment ainsi un cours d’écriture. Un must ! Et demain, visite de la salle informatique…

… C’est tout pour aujourd’hui… Suite demain avec les 9-11 ans !

 

Vendredi 9 mai, (suite) Bancho Elementary School

2ème jour de visite d’école à Bancho, cette fois avec les plus grands : 4, 5 et 6ème année.

Pour info, l’école primaire dure 6 ans au Japon + 3 ans collège + 3 ans lycée.  

Les découvertes du jour en 6 points :

 

1) Des cours de cuisine !
A partir de 10 et 11 ans (5ème et 6ème année) les petits Japonais ont la chance de pouvoir suivre 1h30 de cours de cuisine par semaine. La salle dédiée à cet effet, s’anime dès que le groupe arrive. Les tables sont découvertes pour laisser place à des petits lavabos et autres feux de cuisson… Chacun revêt tablier, bandana sur la tête et même un masque de chirurgien sur le visage. On ne plaisante par avec l’hygiène !

La leçon du jour : comment préparer les "épinards" japonais. Après une démonstration générale du prof, les enfants se regroupent par table et se mettent chacun à préparer les leurs : chaque enfant a ses propres ingrédients. Avec utilisation de gros couteaux ce qui me fait frémir !!! Aie les petits doigts…

La leçon termine par une dégustation puis… la vaisselle (avec comme consigne de limiter les produits et d’utiliser l’eau chaude de la cuisson). Ecologique ?

Pour info, je me suis régalée... :)

         

                                 La salle de cuisine rangée...          Enfants en tenue, tablier, masque, chapeau...

 

    

              Aie les doigts...                                              Le plat du jour :)

 

     

         Vaisselle comprise...                                    Le livre du cours

 

2) Du personnel de nettoyage ou pas?
J’avais entendu dire qu’il n’y avait pas de personnel de nettoyage dans les écoles au Japon. celle-ci fait exception… J’observe donc du personnel qui nettoie le sol et est en charge des toilettes. Toutefois, j’apprends que les enfants nettoient quotidiennement leur classe ainsi que les parties communes 1 fois par semaine. On met déjà la main à la pâte… A priori, cela n'est pas commun. Les enfants (aidés de leurs enseignants), assurent normalement l'intégralité du nettoyage de l'école, toilettes comprises. Affaire à suivre la semaine prochaine…

      

  Du personnel de nettoyage                  Toilettes traditionnelles

 

3) Cours de calligraphie au programme

La calligraphie est tout un art au Japon, c’est donc un enseignant spécialisé qui donne le cours aux enfants (tout comme pour les cours de cuisine/couture et ceux de musique qui nécessitent des compétences spécifiques). L’enseignant principal enseigne toutes les autres matières.

Pour enseigner l’art ancestral de la calligraphie, l’enseignant fait la démonstration sur le tableau noir à l’aide d’un gros pinceau mouillé. Le geste est répété en précisant les bons et mauvais gestes. Les enfants ont quant à eux des supports pré-dessinés qu’ils peignent directement à l’encre noire en s’appliquant. Tout est dans le geste…  

 

           

 

4) Musique : classe très équipées!

Pour cette petite école (11 classes), je constate 3 salles de musique TRES bien équipées de toutes sortes d’instruments : des trompettes, trombones, des énormes xylophones, violons, piano… Incroyable ! Une salle est même dédiée aux taikos, ces énormes instruments traditionnels japonais (gros tambours). On m’apprend également que l'école a son propre petit orchestre (band) qui représente l’école aux évènements. Il m’est toutefois précisé que les instruments sont en partie financés par les parents pour cet orchestre. J’adore cette idée d’orchestre d’école que je connais bien des Etats-Unis. Cela donne un symbole d’unité et d’appartenance à une école – qui a en général sa propre « hymne ».

 

       

 

    

              Salle des Taikos                                   Les instruments de l'orchestre

 

5) Des cours de morale

Les cours de morale sont obligatoires à l’école primaire au Japon à raison d’un cours par semaine. On y parle de respect, d’altruisme, de l’amour de la famille, des aînés, des frères et sœurs, du sens de la vie, de travail, des relations aux autres, etc.

Demain matin, samedi (et ce à raison d’une fois par trimestre), l’école invite les parents à venir assister à ce cours dans la classe de leur enfant. Une discussion sera engagée avec les enfants après avoir vu une vidéo ou écouté une petite histoire sur le thème du jour. En rappel, les enfants n’ont normalement pas cours le samedi matin mais cela va changer dès l’année prochaine : les enfants viendront à l’école 2 samedis matins par mois.

 

6) Le petit détail : le sac-à-dos jaune

Facile de reconnaître les enfants de 1ère année de cette école (6 ans) : leur sac à dos est recouvert d’une toile jaune, de type fluo, facilement identifiables par tous. Il faut dire que les enfants sont autonomes très jeunes. Les enfants se rendent souvent à l'école dès le plus jeune âge sans leurs parents, en groupe avec les copains voisins....

 

   

_____________________________________  SEMAINE SUR OSAKA

Ce séjour sur Osaka a été intégralement organisé par le professeur Daisuke Sonoyama, professeur en éducation comparée à l’Université d’Osaka. D’une grande bienveillance, il  a pris le temps de m’accompagner sur place autant qu’il le pouvait. Sa parfaite connaissance du système scolaire français lui a permis de me guider et de mettre l’accent sur ce qui pouvait m’échapper à première vue. Je lui dois beaucoup !

 

Midori, Miki et Mari, trois de ses élèves en Master éducation, ont également fait office d’anges gardien et de traductrices cette semaine. Un immense merci à tous les quatre !

 

 

 

Lundi 12 mai, Lycée Senriseiun

1ère visite d’école sur Osaka, nous commençons par un lycée aujourd’hui. Un très grand merci au chef d’établissement, Mme Nishiyama. Mes découvertes du jour :

 

1)   1. Lycée : 3 types d’établissements x 3 = 9 possibilités !

Le système scolaire japonais est plus complexe qu’il n’y paraît à priori. Au-delà de la division public/privé, on compte également des établissements « nationaux ». Ces derniers sont des établissements publics mais avec la spécificité d’être directement rattaché au Ministère de l’éducation et non à l’une des 47 préfectures, comme tous les autres établissements publics. Ces établissements sont en général très côtés et accessibles sur concours.

 

Côté lycées, on compte 3 types d’établissements :

  •         Le lycée d’enseignement général : matières imposées pour tous

  •         Le lycée de type « comprehensive school » : pour les élèves ayant plus de difficultés scolaires – matières au choix + petit tronc commun

  •         Le lycée professionnel : orientation professionnelle pour les plus faibles

Je découvre aujourd’hui un lycée public de type « comprehensive school ». Les enfants ont donc choisi toutes leurs matières si ce n’est maths et japonais… C’est donc un enseignement « à la carte » pour les plus faibles.

 

Une année de plus au primaire, une année de moins du collège!

 

222. Concours d’entrée au lycée

Au Japon, tous les lycées imposent un concours d’entrée, passage obligatoire pour tous et déterminant pour la suite du parcours scolaire/professionnel.

Selon ses résultats, l’orientation de l’enfant prend donc sacrément forme :

  •         Est-il accepté en école nationale, privée, publique ?

  •         Dans quel type de lycée ? Général, « comprehensive school » ou  professionnel ?

Ce choix (ou non choix selon ses résultats/classement) est un moment clé de la vie de l’enfant, l’intégration d’un très bon lycée maximisant ses chances de réussir au concours d’entrée d’une prestigieuse université et sa carrière professionnelle.

 

De fait, la préparation au concours d’entrée au lycée (par des cours supplémentaires en jukus) – éventuellement accessibles dès le collège sur concours d’entrée - est quasi-indispensables pour ceux qui aspirent à une belle carrière. Le lycée général quant à lui focalisera ses 3 ans d’études sur la préparation au concours d’entrée des universités…

L’enfant est donc soumis très jeune à la préparation des concours (collège, lycée, université), en général dès la fin du primaire.

 

                                  Un enseignement traditionnel, un enfant par table

                 

 

3. 3. Emploi du temps chargé – exemple du collège

Les petits japonais sont bien occupés !

Emploi du temps commun d'un enfant de 14/15 ans (dernière année de collège), juste avant le lycée  :

  • 7h (facultatif): Début de l’entraînement pour les enfants ayant une activité en club sportif
  • 8h30 à 15h30/16h30 (cours avec 1h de pause : déjeuner + nettoyage)
  • 16h à 17h/18h : Activités obligatoires en club (sportifs ou culturels)
  • 19h à 22h/23h : Ecole privée = Juku  
  • Devoirs à la maison (école normale + juku)

La grande majorité des enfants de 15 ans suivent des cours dans des jukus (70%/80% à priori).
Le week-end, l’enfant a souvent des tournois ou compétitions + cours en jukus.

                     

                     Nettoyage des salles de classe & de l'école par les élèves (toilettes comprises!)

4) 4. Uniforme obligatoire dès le collège

Dès le collège (et dès le primaire pour les écoles privées), le port d’un uniforme est obligatoire au Japon. Cela donne une dimension d’unité et d’égalité au sein de l’établissement et une notion de travail (l’uniforme, c’est pour étudier…)

Chaque établissement impose SA tenue (ou plutôt ses tenues avec celle de sport) : costume + chemise/cravate pour les garçons & tailleur jupe pour les filles.  Si la longueur des jupes est règlementaire, les filles s’arrangent toutefois avec la mode en faisant varier sa longueur (sauf lors du contrôle des tenues).

Le cours de chimie

 

 

5)  5. Salutations et discipline

Les enfants japonais sont très respectueux de leurs aînés, notamment dans le cadre scolaire. Beaucoup de politesse et d’humilité. En début de cours les enfants se lèvent, saluent et remercient leur professeur pour son enseignement en se baissant légèrement en avant « à la japonaise ». Tous les jours, un élève est responsable d’annoncer ce rituel. Même chose en fin de cours. De même aucun enfant ne répondra au professeur sans se lever…

De manière générale, les enfants sont extrêmement silencieux, le professeur parle, les élèves écoutent. En 7h de cours, mis à part le cours d’anglais, j’ai dû entendre la voix des élèves 15mn au grand maximum…

Peu de problème de discipline donc, la sanction semble être une exception.

6. Les professeurs changent de salle, pas les élèves

A tous les niveaux de leur scolarité les élèves japonais sont assignés à une même classe durant l’année scolaire. Mis à part les cours de spécialité (chimie, musique, arts, sport…), les élèves restent tout le temps dans la même classe. Ce sont au contraire les enseignants qui se déplacent de classe en classe. Cela évite la cohue dans les couloirs. Les élèves ont par ailleurs un casier à disposition en face de leur classe. Et pour info, les cours au secondaire durent en moyenne 50 mn avec 10mn d’interclasse…

Des casiers dans les couloirs

 

 

Mardi 13 mai, Collège Takemidai & Ecole primaire SenriTakemi

Aujourd’hui je découvre 3 établissements en un : 1 collège rattaché à deux écoles primaires, qui travaillent en étroite collaboration pour la réussite des enfants. Découverte du collège et d’une école primaire aujourd’hui. Demain, la 2ème école primaire. Comme toujours, je suis merveilleuse bien accueillie. Un très grand merci à tous ! Mes découvertes du jour :

 

     1. Mutation obligatoire des enseignants tous les 5 à 10 ans max.

Une grande découverte aujourd’hui! Afin d’éviter la routine, les enseignants et les principaux d’établissements japonais sont régulièrement mutés dans un autre établissement de leur circonscription… Tous les 5 à 10 ans, la préfecture dont ils dépendent, leur impose une nouvelle affectation. Cela leur permet de ne pas rester ancrer dans leurs habitudes et les enseignants sont plutôt positifs quant à cette pratique. En moyenne 1/5 de l’effectif est en général renouvelé chaque année.

A noter : Les mutations des principaux d’établissements sont plus fréquentes (3/5 ans). Hasard étonnant, quasiment tous les principaux rencontrés durant mon séjour ont d’intégré leur poste en avril cette année (pour la rentrée scolaire).

 

                  

Uniforme de l'école et chaussons

2) De 9h à 13h de présence par jour pour les enseignants dans l’école…

Aie aie aie selon nos critères à nous… l’emploi du temps des enseignants !

 Si les enseignants du secondaire assurent entre 16 et 20h de cours/semaine, il leur est néanmoins imposé d’être présent dans l’établissement de 8h30 à 17h au minimum. La majorité d’entre eux arrivent pour 8h (parfois 7h s’ils encadrent, gratuitement, un club sportif) et poursuivent leur journée de cours en encadrant, toujours gratuitement, des clubs d’activités.

L’aspect positif est que cela les rapproche de leurs élèves, dans un cadre informel mais les journées paraissent bien longues… Nombreux quittent le travail vers 19h/20h voire plus tard…

De même, il y a souvent des entraînements, tournois ou autres activités le week-end… Mais quand se reposent-ils ?  

Salle des profs, à chacun son bureau!

 

3) Salaire et vacances des enseignants

Côté vacances, pas mieux… Je découvre que les enseignants viennent à l’école durant les vacances scolaires. Décidément ! En fait, officiellement, tous les fonctionnaires (écoles publiques donc) ont droit à 20 jours de congés par an. Pression sociale et scolaire obligent, la majorité n’en prendra que 3 ou 4 à priori… Whaouh !

 

En effet, hormis la fonction d’enseignement, la responsabilité de chaque enseignant est élargie à de nombreuses autres responsabilités comme nous le verrons tout au long de ce séjour, notamment d’encadrer les activités en clubs, être responsable de projet, être responsable de la réussite de ses élèves, etc… Affaire à suivre donc, vous verrez !

 

Côté salaire (fixé par la préfecture de rattachement et non par le Ministère), celui des débutants est très faible (environ 180 000 yens/mois soit 1 300€/mois). Difficile dans les grandes villes vu le niveau de vie au Japon. Toutefois, ce salaire augmente rapidement avec l’ancienneté pour culminer en fin de carrière autour de 550 000 yens soit près de 4 000€ mensuel. Le salaire moyen est supérieur à la moyenne de l’OCDE après 15 ans d’activités.

 

 

6) 4) Combinaison primaire / collège : une demi-journée d’intégration !

Pour faciliter l’intégration des enfants au collège, les enfants de dernière année d’école primaire suivent les cours du vendredi après-midi au collège. Une demi-journée d’intégration dans leur futur établissement, histoire d’assurer la transition en douceur. Une très bonne idée non ?

 

7) 5) Travail en demi-groupes pour certaines matières

Chaque école semble avoir la possibilité (et le budget) pour dédoubler certains cours en demi-groupes que ce soit en divisant la classe en deux – ou en faisant 2 groupes de niveaux. Ainsi, les matières telles que les maths, le japonais, l’anglais et les sciences peuvent être dédoublées pour faciliter l’apprentissage des matières les plus difficiles. Pratique commune apparemment…

               

 

 

Mercredi 14 mai, Ecole élémentaire Momoyamadai

Découverte de la 2ème école élémentaire rattachée au collège vu hier. Toujours un superbe accueil et un très bon déjeuner ! Un très grand merci !

 

1   1) Assemblée générale

Une fois par semaine, toute l’école se rassemble dans le gymnase pour son assemblée générale. L’idée est de partager un moment tous ensemble (de 8h20 à 8h30). Au-delà de quelques annonces du directeur-adjoint ou du directeur, je découvre que c’est un groupe d’une dizaine d’enfants qui est en charge de l’animation de ce moment partagé, un moment joyeux.

Je suis par ailleurs invitée à me présenter devant tous les enfants ainsi rassemblés qui en mon honneur me saluent d’un joyeux « Bonjour » collectif. Ils ont appris le mot pour l’occasion, je suis touchée J

 

 

Le gymnase, qui fait aussi office de théâtre

 

 

2)   2) Emphase sur l’anglais / Réformes tous les 10 ans

Les grandes réformes en éducation ont environ lieu tous les 10 ans au Japon. La prochaine, prévue autour de 2020, proposera notamment de faire abaisser l’âge pour commencer à apprendre de l’anglais : de la 5ème année (11 ans) à la 3ème année (9 ans). L’école visitée aujourd’hui est une école pilote en la matière puisque les enfants étudient même tous l’anglais dès la 1ère année (6 ans).

 Les Japonais sont conscients de leur retard en la matière et de leur nécessité de faire des efforts à ce niveau. S’ils écrivent très bien l’anglais, peu le parlent vraiment…

 

3)3) Pas de perte : la réussite pour tous !

Je découvre aujourd’hui un état d’esprit intéressant et inspirant. Au Japon, on considère que TOUS les enfants peuvent et doivent réussir. Le « taux de perte » n’est pas accepté comme une fatalité. Il existe mais à priori tous les enfants doivent avoir acquis le programme de primaire et de secondaire. Il en va de la responsabilité de l’enseignant, chaque enfant doit acquérir les compétences du programme. Du coup, on ne laisse aucun enfant de côté, quitte à donner des cours supplémentaires gratuitement après l’école ou se faire aider des parents.

 

4)   4) Evaluation par compétences & efforts. Une évaluation positive

Si les examens sont en général notés sur 100 au Japon, les évaluations finales au primaire ne précisent que les compétences acquises des enfants (non acquis ou bien acquis / très bien acquis)

L’enseignant, de manière générale, tient compte de l’implication de l’enfant dans son apprentissage, de ses efforts, de sa motivation.

Il m’est par ailleurs bien précisé que l’on ne critique jamais les résultats d’un enfant. On mettra toujours en avant là où il réussit, tout en précisant là où il lui faudra faire plus d’efforts. EFFORT est un mot qui revient souvent au Japon… Ce sont les efforts et l’engagement qui comptent avant tout, du moins à l’école élémentaire.

 

Les objectifs présentés aux élèves

5) 5) Hygiène et soins médicaux

Les Japonais sont très (très) soucieux de l’hygiène.  Je découvre donc des enfants qui portent un tablier intégral, un chapeau et des masques avant de se mettre à table.

Il faut dire que ce sont les enfants qui servent le déjeuner à tous et eux-mêmes sont bien équipés par souci d’hygiène.

Il n’est par ailleurs fréquent de voir plusieurs élèves par classe porter un masque de protection sur le visage : soit parce qu’il est malade et ne souhaite pas diffuser ses microbes – soit pour ne pas être contaminé lui-même.

 

Il m’est par ailleurs précisé que l’école est en charge d’assurer le contrôle annuel de santé de tous les enfants. Tout y passe : yeux, oreilles, voies ORL, poumons, cœur, et même les dents avec le passage du dentiste… Un bilan vraiment complet !

 

Photo à venir

6)  6) La responsabilité de chacun

J’aime assurément cette idée ! Chaque enfant est responsable de quelque chose dans sa classe ou dans l’école. Chacun a une responsabilité, et cela change régulièrement (chacun son tour !) : servir le déjeuner, nettoyage du tableau, faire la liste des devoirs pour tous, signaler les absents, …

Chacun se sent responsable d’une mission qu’il remplit avec grand sérieux.

 

                  

                          

Les espaces verts de l'école primaire pour apprendre à jardiner ou prendre soin des animaux

 

Jeudi 15 mai : Collège Daijyusan

Le collège  visité aujourd’hui semble particulièrement dynamique et se démarque peut-être d’autres collèges plus traditionnels. Pour renforcer son dynamisme et ouvrir l’établissement à l’international, la ville vient même de recruter un nouveau principal, M. Kusakabe, issu du monde des affaires avec une longue expérience à l’international. D’une gentillesse incroyable, M. Kusakabe m’a guidée tout au long de cette journée avec un très bon anglais. La bienveillante Miki est également ma traductrice japonaise du jour. Un grand merci à eux deux ! Mes découvertes du jour :

 

L'entrée du collège...

1) 1) Accueil du matin

Je l’avais déjà observé aux Pays-Bas, le principal, accompagné d’une poignée de professeurs mais également de représentants des élèves accueillent les élèves à l’entrée de l’établissement 3 fois par semaine (lundi, mercr, vend). Une bien belle façon de commencer la journée par un joyeux bonjour !

 

2) 2) Les activités en club – encadrés gratuitement par les enseignants

Une institution au Japon, les activités en club… Le collège de Daijyusan en compte 17 (12 clubs d’activités sportives, 5 divers : musique, anglais, BD, gestion de la maison, art).

Après les cours (et avant les cours supplémentaires en Jukus), les enfants participent donc à des activités de leur choix. Ces activités sont encadrées gratuitement par les enseignants « volontaires » (pour info, dans ce collège, tous les enseignants encadrent un club…). La durée varie entre 1 à 2h.

A noter : certains clubs sportifs ont également entraînement le matin à 7h du matin – et il y a évidemment les tournois et compétitions le week-end.

3) 3) Un apprentissage musical au top !

Que ce soit en chant ou en musique, les Japonais sont au top… J’assiste ce matin à un cours de chant avec les 1ère années. C’est absolument magnifique ! On sent que les enfants ont l’habitude de chanter en groupe depuis longtemps et qu’ils y prennent plaisir.

L’enseignement musical comporte des cours de chant et de musique (= 2 manuels scolaires). En général, les enfants apprennent à jouer (vraiment) de 4 instruments… J’en compte même 7 sur leur manuel scolaire de collège. Et comme toujours, je constate un établissement extrêmement bien équipé en instruments de musique.

Pour info, tous les professeurs des écoles doivent impérativement maîtriser un instrument de musique (en général, le piano au minimum)

    

  Cours de chant et livre de musique

4)4) Les matières au collège & cours d’art ménager!

  •         5 Matières principales : Maths, Japonais, Anglais, Sciences, Hist/Géo

  •         4 Matières « secondaires » (mais obligatoires) : Musique, Education physique, Arts, Art ménager/technologie

Deux différences donc avec le système scolaire français :

  •         Le cours de sciences, au sens le plus large du terme, et compilation des sciences naturelles et  de physique

  •        Le cours d’art ménager/technologie qui inclut des cours de cuisine/nutrition, textile/couture/vêtements, la maison/tenue d’un intérieur, soins aux enfants, technologie

Le professeur de gestion de la maison a eu la gentillesse de m’offrir leur manuel scolaire (programme sur 3 ans) et tous les documents associés. Je suis gâtée!

 

                   

Le cours d'art ménager : étude des vitamines aujourd'hui & livre de cours...

 

5)5) Notes et classement des élèves affichés

Les collégiens sont évalués deux fois par trimestre (milieu et fin) et plusieurs jours d’examens sont bloqués à cette occasion, bien souvent sur 1 semaine. Entre les deux, il y a des quiz réguliers ou des devoirs mais il n’y a pas de contrôles ponctuels (Rq : en France, chaque enseignant choisit indépendamment la date de ses contrôles).

Suite à ces examens bi-trimestriels, les enfants sont notés et classés… Les classements sont affichés à la vue de tous. Un peu de pression supplémentaire donc ;)

 

6)  6) Qu’est-ce qu’un bon élève au Japon ?

Jusqu’à peu, un bon élève était celui qui écoutait sagement le professeur et ne l’interrompait sous aucun prétexte, par respect pour lui. Cette idée de l’élève silencieux et obéissant est en train d’évoluer peu à peu. Cela prend du temps pour dépasser des habitudes, tant auprès des enfants que des enseignants.

Cette école ne ressemble pas à celles que j’ai observé jusqu’à présent. Les enfants sont sollicités et sont actifs, ils travaillent systématiquement en petits groupes une partie du cours, certains enseignants utilisent les nouvelles technologies.

 

Photo : Les valeurs de l’école "Indépendance, Créativité, Amour et respect"

avec le Prof. Sonoyama et M. Kusakabe, le principal

 

 

7)7) 2 rencontres par jour avec le professeur principal

Ca, c’est du suivi ! Tous les matins dès l’arrivée et tous les jours en fin de journée (après le nettoyage de l’école), le professeur principal réunit sa classe : le matin pour faire l’appel et faire les annonces du jour, le soir pour faire le point. Un élève est également en charge de rappeler l’intégralité des devoirs à faire…

 

 

RDV 5mn le matin, 5 mn le soir avec le prof principal...

8) 8)  La co-éducation n’est pas un vain mot ici…

a. Je découvre aujou

rd’hui avec stupéfaction que les enseignants principaux se rendent chaque début de trimestre chez leurs élèves… Oui, oui, une rencontre à domicile avec les parents pour parler de l’enfant, présenter le trimestre, faire le point. L’enseignant en profite pour observer les conditions de vie de l’enfant.

b. De même, les parents sont invités à venir assister à une journée de classe une fois par trimestre (et on me signale que la majorité y assistent). L’école ouvre également ses portes durant des journées de classe deux à trois fois par an. Les parents qui le souhaitent peuvent donc observer et assister librement à n’importe quel cours.

c. Enfin, les parents sont régulièrement informés de l’activité de leur enfant ou de l’école par diverses Newsletter :

  • Newsletter rédigée par le professeur principal : tous les 2 à 15 jours

  • Newsletter rédigée par les enseignants du niveau de l’enfant (ex : 5ème) : 1 fois/mois

  • Newsletter rédigée par le principal : 1 fois/mois

 Les 3 Newsletters, également affichées en classe

 

Vendredi 16 mai, Université d’Osaka

 

Aujourd’hui, je donne ma première conférence en anglais avec traduction simultanée en japonais!

1h30 de conférence auprès des étudiants du département d’éducation comparée de la prestigieuse Université d’Osaka. Au programme : Présentation de l’association, du projet et des écoles des pays nordiques (avec emphase sur la Finlande)

 

Le professeur Sonoyama a également organisé pour moi l’intervention du’n membre du membre de la commission d’éducation de la ville de Tokoyama (board of education). Celui-ci est spécialement venu me présenter la politique de la ville et les projets actuellement mis en œuvre pour dynamiser l’éducation dans son secteur. Le système scolaire étant décentralisé au Japon (découpage en 47 préfectures/académies elles-mêmes divisées en secteurs), chacun a de larges responsabilités et libertés.

 

Cette commission est composée de 5 ou 6 membres (professeurs, parents, administratif…) choisis pour réfléchir à la politique de la ville en matière d’éducation.

 

Devant la diversité des projets proposés par la ville de Tokoyama - dédoublement des classes de maths, japonais, anglais, gros efforts sur l apprentissage de l’anglais, possibilité de faire appels à des extérieurs tels que des étudiants, séniors pour donner des cours de soutien aux plus faibles après les cours,  ouverture à l’international, emphase sur la communication et la coopération à l’école, …) - je m’enquiers des financements. Mais où trouvent-ils l’argent ?

 

Tout nouveau, la ville vient de créer une fondation pour faire appel aux entreprises privées pour financer leurs projets. Une solution en effet… J

 

_____________________________________  SEMAINE SUR HIROSHIMA

Cette semaine de visite d’écoles (plus d’une dizaines d’établissements !) a été rendue possible grâce au merveilleux dévouement du professeur Mayumi Akahoshi et de M. et Mme Fukazawa. Un immense merci à eux ! Ont également contribué activement à l’organisation de ces visites le Professeur Jun Oba, le Professeur Yoshida, le Professeur Miori Myoshi. Mille mercis également. Quelle belle expérience !

 

Mardi 20 mai,  Fuzokushinonoméshogakko - École élémentaire 

Aujourd’hui, visite de deux écoles (élémentaire et collège) rattachées à l’Université d’Hiroshima. Ces écoles accueillent non seulement les professeurs étudiants du département éducation durant leur stage de formation mais entretiennent aussi des liens étroits avec les chercheurs (échanges, expérimentations…). Un très grand merci à tous ceux qui m’ont guidée et accueillie !

            1) Classes de double niveau & Classes spécialisées

Pour représenter tous les formats de classes au Japon, l’école « d’application » offre des classes spécialisées pour enfants à besoins particuliers (handicapés ou en difficultés d’apprentissage) et 3 classes de double niveau (appelées ici multi-niveaux). Ces dernières ne sont pas forcément communes au Japon, mais plutôt dans les petits villages.

Une classe double niveau

 

2)     2) Portes ouvertes aux parents : 1 fois par trimestre minimum

Pratique commune au Japon : L’école invite tous les parents à venir observer la classe de leur enfant (ou les autres classes) au moins une fois par trimestre. Cela permet aux parents de mieux comprendre comment cela se passe dans l’école et renforce la coéducation. Il paraît que 70% des parents font en général le déplacement et prennent un jour de congé pour l’occasion (ce qui n’est pas simple au Japon).

3)    3) Portes ouvertes aux parents dans les classes spécialisées

Les portes de l’école étant  de manière générale ouvertes aux parents , je découvre des parents dans le fond de la classe spécialisée, hors journée portes ouvertes. Ceux-ci sont librement autorisés à assister aux cours quand ils le souhaitent. A noter que les classes spécialisées accueillent les enfants ayant des difficultés d’apprentissage ou un handicap. Toutefois, si la majorité des écoles visitées à ce jour offrent au moins une classe spécialisée (de 3 à 4 enfants), je n’ai rencontré qu’un seul enfant avec un handicap (problème auditif), les autres ayant plutôt des difficultés cognitives.

3 élèves enseignants observant une classe spécialisée...

4)    4) Pas de redoublement au Japon

Oui, le redoublement est extrêmement rare au Japon, les enfants passant systématiquement dans le niveau supérieur, en espérant qu’ils aient le niveau… Le seule raison possible pour invoquer un redoublement est le nombre de jour d’absence de l’enfant – le plus souvent pour des raisons médicales. Donc pas de redoublement au Japon !

5)    5) Pas d’étrangers

Il est facile de constater qu’il n’y a pas de grande mixité ethnique dans les écoles japonaise de manière générale.  Au mieux une poignée sur toute l’école, principalement des Chinois ou  des Sud-Coréens maîtrisant parfaitement le japonais. On sent une communauté ethnique homogène. Durant mon séjour (et près de 15 établissement visités), je n’ai pu remarqué que 2 enfants non asiatiques (occidentaux).

 

Collège Fuzokushinonoméchugakko, annexe de l’Université d’Hiroshima

Des plus grands à présent. Toujours très bien accueillie ! Mes découvertes du jour en 5 points :

1) Pas de calculatrice : un calcul mental au top !

Oui, oui, comme en Inde, la calculatrice n’a pas sa place dans les écoles japonaises. Tous les calculs se font de tête. Nous imaginons déjà non 1ères et Terminales  S sans cette précieuse machine… Et bien les Indiens et les Japonais l’ont fait. Pas de calculatrice, et encore moins aux examens… Je ne sais pas pour l’enseignement supérieur et l’université mais je suppose que la calculatrice reste interdite aux examens.

 2) Théorie vs pratique

Le cours de mathématiques observé ce matin m’a particulièrement intéressé car il est parti d’un cas pratique (dilatation des rails sous l’effet de la chaleur) pour aborder un théorème et un calcul complexe. Bien qu’en Japonais, j’ai bien compris ce qui était enseigné. Malgré tout, il m’a souvent été rappelé durant mon séjour que l’enseignement reste bien souvent théorique au Japon, un peu éloigné des besoins quotidiens des enfants. 

Le cours de math...

3) Semaine bloquée pour les examens : mid-term et final

A partir du secondaire, les enfants sont évalués à deux moments très précis : en milieu et fin de trimestre. Une semaine d’examens est bloquée à cette occasion et les contrôles se succèdent . Cela évite que les enfants aient des examens un peu tout le temps, parfois mal organisés entre enseignants qui ne se coordonnent pas sur les dates. La semaine précédent les examens est une semaine de révision générale. C’est simple, c’est clair…

4) Notes affichées et classement

Les examens terminés, les notes sont ensuite affichées à la vue de tous – et les enfants sont classés. Ca ne rigole pas ! Une façon comme une autre de motiver ses troupes ?

 Le miroir dans le couloir pour auto-contrôler sa tenue...

 

Université d’Hiroshima: Département d'éducation 

Et les très grands à présent :)

1)   Des Universités publiques, privées, nationales

Nous l’avons déjà vu, les établissements sont divisés en 3 catégories au Japon : national, public, privé. La ville d’Hiroshima compte 2 universités publiques, 10 universités privées, 1 université nationale.

Actuellement, au Japon, 75% des établissements d’enseignement supérieur sont privés. La qualité et la reconnaissance des diplômes varie considérablement selon la réputation de l’université. De manière générale, les universités nationales et quelques universités privées sont particulièrement cotées.

 

2)   Les frais d’inscription…

Les frais d’inscription varient énormément d’un établissement à l’autre, avec une moyenne de yen 530 000 yen par an (3 500€). Evidemment, les frais d’inscription sont plus élevés en universités privées. Par ailleurs, les études en médecine sont particulièrement chères, pouvant aller jusqu’à 20 millions de yen pour les 6 ans d’études (144 000 euros à débourser tout de même)

A noter enfin que l’on doit également payer un « droit d’entrée » en première année (environ 280 000 yens  = 2 000€ pour l’Université d’Hiroshima).

 

3)   Formation des enseignants

Pour devenir enseignant, il fait d’abord être titulaire d’un certificat d’enseignement (Bac + 4) puis réussir au concours de l’une des 47 préfectures du pays (système scolaire décentralisé).

S’il est possible d’obtenir ce certificat via le département d’éducation, celui-ci peut aussi être obtenu via un complément d’UV après une formation dans une autre spécialité. Je découvre ainsi aujourd’hui que la majorité des étudiants du département d’éducation ne se destinent pas forcément à l’enseignement mais préfèrent travailler dans une entreprise. La qualité et reconnaissance du diplôme dépend de l’université.

 

4)   Formation des enseignants

Le contenu de la formation des enseignants semble trouver son équilibre entre un enseignement académique à hauteur de 60/70% et un enseignement pédagogique (psychologie de l’enfant et du développement, gestion de la classe…) à hauteur de 20/30%

Le stage pratique est quant à lui très court : à peine une fois 1 mois sur 4 ans. Toutefois, les enseignants débutants bénéficient d’un enseignant tuteur expérimenté à hauteur de 15h par semaine durant toute leur première année.

 

5)   Un enseignant expérimenté pour aider les débutants

Une bien belle idée que celle-ci ! Comme évoqué précédemment, tous les enseignants débutants ont droit à l’aide d’un enseignant expérimenté pendant 15h par semaine, durant un an.

Au choix du débutant, il peut utiliser ce temps pour :

. Observer la classe d’autres enseignants (et confie alors sa propre classe à son tuteur)

. Etre suivi et conseillé par son enseignant tuteur

. Suivre des formations

Top !

 

6)   Un renouvellement de certification

Au Japon, le certificat d’aptitude au métier d’enseignant étant valable pour une durée limitée de 10 ans, les enseignants sont obligés de faire renouveler ce certificat en suivant une formation de 3 jours (tous les 10 ans donc).

 

Mercredi 21 mai : École élémentaire Hirosé shogakko 

Quelle jolie attention ! Je suis aujourd’hui accueillie à l’école par un petit mot en français couronné d’un très joli beaucoup de fleurs. Les enfants ont par ailleurs appris le mot « bonjour » en mon honneur. Un joli moment dans cette école vivante et dynamique, je me suis régalée !

 

1)   Une école « scientifique » : animaux, jardins, sciences

Tous les écoles primaires au Japon ont une spécialité directement liée à celle de son proviseur. Celle visitée aujourd’hui est spécialisée en sciences. Du coup, une emphase est apportée sur tout ce qui est lié aux sciences. Il y a aussi de petits espaces verts pour jardiner,  des animaux, un espace découvertes. Il y a même un gros enclos à lapins. Une école verte en quelque sorte !

L'enclos à lapins

2)   L’enseignement des sciences 

On me reprécise aujourd’hui que l’enseignement des sciences suit toujours la même logique dans les écoles japonaises, en 4 temps. Pour chaque expérience, un document est distribué aux enfants comprenant :

  • Objectifs : On écrit l’objectif de la leçon
  • Suppositions : Avant de mener l’expérience, les enfants sont supposés réfléchir et écrire les résultats qu’ils pensent obtenir.
  • Résultats : Après expérience, l’enfant décrit les résultats obtenus
  • Découvertes : En conclusion de la leçon, l’enfant décrit ce qu’il a compris, appris, découvert

3)   La fête du sport !

Il y a une dizaine de sorties ou grandes manifestations dans les écoles au Japon. Parmi les plus importantes, la fête du sport et la fête de la musique. La fête du sport étant célébrée cette année le 7 juin, j’assiste à la répétition des plus petits dans le gymnase, tous ensemble. Trop chou !

A noter que tous les gymnases au Japon disposent d’une scène de théâtre, qui servira notamment pour toutes les grands rassemblements.

4)   Des enquêtes qualité auprès des parents

Je découvre aujourd’hui que les parents sont régulièrement sollicités pour donner leur avis sur le fonctionnement de l’école. Une enquête qualité est donc menée 2 fois par an, qui donnera lieu à discussion dans le cadre du conseil d’évaluation de l’école (3 rencontres par an). Ce dernier est composé de représentants des parents d’élèves, du directeur, de professeurs et de représentants de la région. Tous ensemble….

5)   Les objectifs de l’école affichés 

J’aime cette idée : l’école affiche clairement ses objectifs sur le mur de l’école, à l’entrée. Sont précisés les objectifs à court terme, moyen terme et long terme.

 

6)   Le déjeuner

Il est obligatoire pour les enfants de déjeuner à l’école, dans leur classe, avec leur professeur. Cela coûte en général 200 yens par jour aux familles (300 pour le secondaire).

Une particularité : ce sont des enfants qui servent le déjeuner aux autres enfants, à tour de rôle… A chacun ses responsabilités ! Les Japonais étant toutefois très à cheval sur l’hygiène, les enfants portent toutes les protections nécessaires (tablier, chapeau, masque). Ici, c’est même toute la classe !

7)   Etude des langues étrangères : English only !

Comme évoqué hier, les enfants n’apprennent qu’une seule langue étrangère durant leur scolarité : l’anglais. Actuellement étudié à partir de la 5ème année (11 ans) , l’âge sera probablement abaissé à la 3ème année (9 ans) à l’occasion de la prochaine réforme (autour de 2018). Certaines écoles (comme celle de demain) proposent l’étude d’autres langues mais cela reste une exception.

 

Lycée Funairi, Funairikôko (1000 elèves)

Le lycée visité aujourd’hui a excellente réputation et est l’un des plus cotés d’Hiroshima. Il dispose d’une section internationale ce qui est assez rare au Japon. L’école propose des cours de français et de chinois – et organise même des échanges scolaires avec la France (Colmar et La Rochelle). Cocorico ! Je suis accueillie par le directeur adjoint et le professeur d’anglais. Un très grand merci à eux deux !

1) Examen d’entrée en public : une seule candidature – c’est risqué !

Au Japon, l’entrée dans un bon lycée n’est pas chose aisée puisqu’il faut réussir la sélection d’entrée. Je découvre par ailleurs que l’on ne peut faire qu’une seule candidature pour intégrer un établissement public. Si l’établissement choisi n’accepte pas sa candidature, l’enfant sera obligé d’intégrer un établissement privé. Pour 2014-2015, il y a eu 320 admis sur 450 candidats. Les 130 malheureux n’ont plus qu’à trouver une école privée qui pourra les accepter…

Le lycée Funairi

2) Organisation générale : emploi du temps & Jukus

Au lycée, les enfants doivent choisir entre deux filières : Sciences ou sciences humaines. Quelle que soit la filière choisie, les enfants suivent quotidiennement entre 6 ou 7 heures de cours par jour de 50 mn. Ils ont cours de 8h25 à 15h10 (6 cours) ou 16h10 (7 cours), tous les jours. Contrairement à la France, il n’y a pas de « trous » entre les cours, c’est du temps plein. Les cours terminés, les enfants rejoindront leur activité en club avant de poursuivre leur journée dans un juku (école privée) qui les prépare à l’examen d’entrée de l’université. 70 à 80% des enfants vont dans des Jukus et terminent leur journée de cours vers 22h/23h… Reste ensuite le retour à la maison et les devoirs… Aie !

3) Les cours intégrés

Une bien jolie idée que ces cours intégrés…Le nom est déroutant puisqu’il s’agit principalement de laisser carte blanche aux établissements pour enseigner ce qui leur paraît prioritaire, dans une approche transversale. Une idée mise en place lors de la réforme de 1998 mais qui semble-t-il n’a pas eu de bons échos auprès des écoles, désemparées et peu préparées à cette nouveauté. Du coup, la réforme de 2008 a réduit le temps de cours intégrés, toujours au programme malgré tout.

De jolis extérieurs...

4) Education à la santé

Il est clair que les Japonais sont très attaché à l’hygiène et à la santé. Je vois aussi régulièrement des enfants qui portent des masques de protection (pour ne pas contaminer les autres – ou ne pas être contaminé). L’éducation à la santé reste toutefois une priorité pour l’être humain. Sans la santé, nous ne sommes rien… Les cours d’éducation à la santé sont en général rattachés au cours d’éducation physique, pour 1h par semaine.

5) Le Senta, différent du Baccalauréat

A la fin du de lycée, tous les enfants passent un examen final (en plus des examens d’entrée à l’université). Celui-ci, dénommé Senta, est un peu différent de notre bac puisqu’il octroie un score au candidat (et non une réussite ou un échec). Il n’y a donc pas de notion d’échec à proprement parlé mais de score plus ou moins élevé. Ca enlève un peu de pression…

 

Jeudi 22 mai : Collège Chuou-Chu, Higashihiroshima

C’est le professeur OBA et son épouse qui me conduisent ce matin au collège Chuou-Chu. Un honneur puisque le professeur OBA est l’auteur du guide hyper complet présentant en français le système scolaire japonais – disponible gratuitement ici (édition 2013) : http://home.hiroshima-u.ac.jp/oba/docs/systeme_educatif_japonais2013.pdf. Nous sommes accueillis par le directeur et le directeur adjoint (avec une affiche pour ma bienvenue à l’entrée !). Un immense merci à tous pour leur accueil, leur bienveillance et nos échanges instructifs.

Photo aérienne du campus...

1) La minute de silence – pour améliorer la concentration

L’école visitée aujourd’hui est unique en son genre : elle demande aux enfants de commencer chaque heure de cours par une minute de silence. La posture est également précise (assise, mais dynamique - voir photo). Cela permet paraît-il de poser l’énergie avant de le cours et de développer la concentration.

2) Une culture traditionnelle

Souhaitant développer la « culture traditionnelle japonaise» au sein de son école, le collège propose notamment à ses élèves l’apprentissage de la cérémonie du thé durant ses cours intégrés (vus hier) – rien de plus traditionnel !

La salle pour la cérémonie du thé, présentée par le directeur

3) Une libre circulation : les portes des classes ouvertes

C’est une caractéristique importante des écoles japonaises : les portes des classes restent systématiquement ouvertes durant les cours (sans compter la possibilité d’observation via de grandes fenêtres). Les enseignants sont habitués à accueillir des observateurs dans leur classe, enseignants ou parents notamment. En toute transparence…

4) Conseils entre pairs : les « lesson study »

En lien avec cette idée de libre circulation, tous les enseignants ont l’obligation d’accueillir  dans leur classe leurs collègues au moins 1 fois par an. S’en suit un échange et partage sur les pratiques pédagogiques, histoire de rester dans une dynamique d’amélioration. Cette pratique des « lesson study » repose sur le travail en équipe. Il paraît que cette pratique est l’un des atouts du système scolaire japonais.

5) Des médailles, des médailles…

L’école a ouvert il y a à peine 3 ans et je constate déjà un très grand nombre de récompenses et trophées. J’en conclus que les compétitions (le week-end) sont très fréquentes – et cela m’est confirmé. Cela est très impressionnant ! Bravo !

 

Vendredi 23 mai : École élémentaire Honkawa : "éducation pour la paix"

L’école d’aujourd’hui est un peu particulière puisqu’elle est située à proximité de l’épicentre de la bombe de 1945 (à moins de 500m). Quelques murs ont résisté, fait exceptionnel, mais les 250 enfants ont évidemment péri. Une partie du lieu a été conservée et sert de lieu de pèlerinage. Emouvant…

 La directrice adjointe, adorable, a pris le temps de me faire visiter longuement son école. Un grand merci à elle !

1)   Témoignages du passé

Une partie du bâtiment qui a résisté a été reconverti en petit musée. Vous remarquerez l’espace de guirlandes que les enfants confectionnent et offrent lors de leur passage A noter : La directrice me précise que cette quantité monumentale de guirlandes est ensuite envoyée à une entreprise de recyclage de papier). Etre à Hiroshima est honnêtement très émouvant…

 

2)   Histoire & Nucléaire

Je n’ai pas abordé la sujet avec mes hôtes mais je l’ai lu à plusieurs reprises, la responsabilité et place du Japon dans la deuxième guerre mondiale reste un sujet tabou et traité via une grille de lecture très japonaise. On sent une nation unie et fière.

Quant au nucléaire et aux évènements récents de Fukushima, peu évoqué dans les médias, j’apprends que la prochaine réforme (2018 donc) apportera des changements sur ce point. Le nucléaire (et les risques associés) seront approfondis dans les manuels scolaires, notamment dans les sections scientifiques.

 

3)   Généalogie de l’école !

Tous les bureaux des principaux conservent la « mémoire de l’école » et affichent systématiquement la photo de tous ses directeurs depuis l’ouverture. Véritable chronologie en images de tous ces représentants officiels, elle inscrit l’école dans une histoire et le rôle de directeur dans une continuité. J’adore cette idée ! Je remarque par ailleurs que 3 des 4 dernières photos sont enfin des femmes… La profession commence à se féminiser, depuis les années 90 à priori.  Il était temps, l’école ouverte vers 1890 ne comptait que des visages masculins …

 

4)   Gymnase ET Scène de théâtre

Tout comme dans les pays nordiques, tous les gymnases visités disposent également d’un scène. Celle-ci est utilisée pour tous les rassemblements officiels comme la remise de diplômes en fin d’année par exemple.

 

5)   Hitadakimas !

Hitadakimas est un peu notre « Bon appétit » mais s’apparentant davantage à une formule de gratitude quant à ce que l’on a dans l’assiette (en mettant les mains en prière).Plutôt un court bénédicité donc !  Les enfants déjeunant systématiquement dans la classe avec leur professeur,  je constate que deux enfants officialisent le Hitadakimas face au groupe d’enfants attablé. Encore un petit rituel et une petite responsabilité pour chacun.

 

6)   La piscine

Toutes les écoles ont au moins une piscine. Celle-ci étant ouverte et les grandes vacances scolaires ayant lieu comme nous en été (malgré une rentrée scolaire en avril), l’école reste donc ouverte l’été et la piscine accessible à tous. Durant les mois d’utilisation, l’école apprend aux enfants à nager, avant de les amener à la mer pour une traditionnelle grande traversée de plus de 1000 mètres.

 

Département d’éducation – Université d’Hiroshima

Je visite aujourd’hui une autre antenne du département d’éducation de l’Université d’Hiroshima, située cette fois au cœur de la ville (le restant de l’Université étant situé en banlieue, à 50mn d’HIroshima).

Le bâtiment vient d’ouvrir et je partage avec vous 3 jolies découvertes :

 

1)   Une université ouverte aux habitants du quartier

Fait surprenant, l’université dispose au RDC d’une salle d’accueil pour les plus petits, avec des petites tables, deux jeux, de petites bibliothèques. Cet espace est ouvert à tous les habitants du quartier – pour faire de l’université un espace pour tous. Il y a même une petite salle de concert. Génial !

 

2)   Maîtrise obligatoire du piano pour tous les enseignants

Tous les enseignants doivent maîtriser au moins un instrument de musique, et le piano au minimum. Je découvre une immense salle de cours regroupant une bonne trentaine de pianos pour les cours collectifs, ainsi qu’une succession de petites pièces insonorisées équipées de petits pianos individuels dans lesquelles chacun pourra s’entraîner… Whaouh ! Ils ne plaisantent pas !

     A noter que j’ai croisé plusieurs pianos à queue dans les écoles visitées durant ce séjour…

 

3)   Tout en transparence

C’est étonnant, je constate énormément de salles et d’espaces vitrés, comme des petits aquarium. C’est très beau et on peut assurément voir tout ce qui s’y passe. En espérant toutefois que les petits poissons puissent restés concentrer malgré le passage dans les couloirs…

 

 

Le centre des enfants, après l’école…

Je découvre enfin un « centre des enfants », centre d’accueil pour les enfants après l’école.

Une particularité cependant : le centre est ouvert à tous, encadré par des employés municipaux. Il est gratuit SAUF si cet accueil est systématique pour les enfants dont les parents travaillent. Dans ce cas, l’accueil devient payant. S’amusent donc ensemble des enfants qui viennent volontairement (gratuitement) et des enfants en garderie (payant). Original… Une bonne idée non ?

 

 

 

 

Nouvelle-Zélande

 

Les écoles de Nouvelle-Zélande

 

D'octobre 2013 à mars 2014, notre pétillante Camille (orthophoniste de métier), est partie en sac-à-dos à la découverte de la Nouvelle-Zélande et en a profité pour visiter quelques écoles sur son chemin.

Parmi ses aventures, une image terrain qui vous fera probablement sourire :)

                

 Elle partage avec nous son retour d'expériences de ses visites d'écoles :

 

"Remarkables primary school" (école primaire publique, île du sud) ________________

 

...Visite de la 1ere école primaire de NZ avec un toit végétalisé !

 

Cette école « Remarkables » (du nom de la montagne voisine) datant de 2010, se distingue à l’international en devenant la première école du pays à avoir un toit vert, qui sert aussi de classe d’extérieur.

    


En plus de se fondre dans le paysage, réduire le bruit des avions de l’aéroport voisin, minimiser la perte des eaux de pluie et améliorer l’isolation de l’école, le toit sert de classe d’extérieur, atout majeur pour une école qui n’a que la moitié de la surface d’une école moyenne en Nouvelle-Zélande.

Il sera utilisé tous les jours par tout le monde à l’école puisque c’est la seule entrée dans l’école.

L’immersion dans le développement durable est importante et tous les élèves sont amenés à trier les déchets et les ramener chez eux, à recycler etc.

Dans le cadre du programme Enviro Schools, le toit va être utilisé pour le programme éducatif Paper 4 Trees (Du Papier pour un Arbre), le compostage et le jardinage.

 

La vision de l’école à travers le LOGO

 

Un logo inspiré d’une région montagneuse et de nombreux de ses pics

  • L’eau: du lac Wakatipu est une importante réserve naturelle et nous rappelle qu’il faut prendre soin de notre environnement
  • La terre : représente les opportunités de participer en tant que membre à notre communauté locale, pacifique et globale.
  • La fougère : représente le développement et la croissance comme l’accroissement du savoir et des connaissances
  • Les rochers : représente les solides fondations littéraires et numéraires
  • Le ciel: représente nos buts et nos aspirations

 

Les finalités de l’école

  

  • Bonheur et valorisation des potentiels 

    • permettre aux enfants d’avoir un sens positif de leur identité, leur permettre d’utiliser leurs forces, d’être des citoyens confiants, sûrs d’eux et prenant part aux travaux collectifs et communautaires

    • Quand l’institutrice fait l’appel elle dit « bonjour » à chaque enfant qui répond à son tour « bonjour » dans une atmosphère conviviale, familiale et personnelle

    • Quand un nouvel élève arrive en classe, 2 « buddies » dévoués se chargent de l’intégrer, de s’occuper de lui pendant la journée.

Les termes « coopération, compétition » sont définis par les enfants avant chaque jeu (ex : sport), et tout le monde réfléchit à la clé du succès.

L’équipe qui gagne explique les raisons de leur victoire (ex : concentration, travail d’équipe) et l’équipe adverse doit les applaudir et les féliciter !

Chaque fois qu’un enfant participe, l’institutrice le félicite et l’encourage.

Les élèves sont encouragés à être ACTEURS DE LEUR APPRENTISSAGE et à réfléchir sur la notion de réussite, de travail d’équipe…

 

  • Performances scolaires 

    • Permettre aux enfants de communiquer efficacement, utilisant un maximum d’outils, d’avoir des compétences solides en mathématique, en littérature, d’être des penseurs créatifs, critiques et réfléchis, capables d’apprendre de leurs erreurs et de persévérer

    • Les enfants réfléchissent au but de leur apprentissage : réflexion sur les termes, les consignes, les notions à apprendre.

      Exemple : « Pourquoi faire des maths dans la vie réelle ? » : Pour compter les points au rugby, mesurer les quantités quand on cuisine…

    • Des devoirs sont donnés le lundi et vérifiés le vendredi mais de la lecture est recommandée chaque soir. Les devoirs peuvent être consultés en ligne sur le site de la classe (les enfants ont leurs propres codes).

    • Il n’y a pas de notes mais seulement des commentaires dans les cahiers avec les prochains paliers à franchir. Chaque 6 mois, un petit examen est fait en classe (le school report)

    • Les langues étrangères sont étudiées : le japonais, le maori, et la langue des signes.

    • Un nouveau concept d’organisation des classes est effectué : les salles de classes sont amenées à être appelées « espace de travail Da Vinci » et ces espaces sont utilisés comme espaces communs, pour les groupes de travail et pour étendre les salles de classes. Ce sont des espaces ouverts, avec de grandes baies vitrées et les enfants peuvent aller d’une classe à l’autre et se déplacer librement, mais toujours pieds nus !

       

          NB:  Il n’y a pas de barrière, l’école est ouverte sur l’extérieur et tout est aménagé pour conserver un côté ludique : bac à sable, espace de jeux, …

 

  • Bien vivre ensemble

    • L’uniforme

      Celui-ci est obligatoire depuis la rentrée 2014 pour « rassembler tous les enfants autour d’une même communauté »

      Le chapeau est porté automatiquement à l’extérieur : moments des lunchs, du sport, des récréations.

       

      L'uniforme de l'école pour les 8ème année (2014)

       

    • Les assemblées 

Les assemblées sont organisées toutes les 3 semaines et sont tenues par les enfants qui introduisent les valeurs clés de l’école aux parents, professeurs et autres élèves.

L’hymne national est chanté en anglais et en maori.

Pendant l’année, des ateliers de réflexion sont organisés et visent à partager ce que les enfants ont appris, leurs processus de découverte, les buts de ces apprentissages.

 

    • Une forte implication des parents 

L’association des parents d’élèves aide à organiser différents évènements, à partager leurs connaissances, à participer aux sorties scolaires, à s’engager dans la recherche de fonds pour l’école sont des exemples d’intégration appréciés

Les parents peuvent être formés s’ils le veulent afin de participer aux moments de classe de façon professionnelle et utile. Deux fois par an, les réunions parents/profs sont organisées.

 

    • Résolution de conflits par paliers 

D’abord,  le professeur tente de résoudre le conflit avec l’enfant seul, si cela recommence une note est écrite dans le carnet de l’enfant pour les parents, et en dernier lieu l’enfant va chez la directrice et les parents sont prévenus.

Cela permet à l’enfant de réparer la situation actuelle et de prendre de meilleures décisions pour le futur. Les enfants sont sensibilisés à la communication non violente : en cas de problème : s’éloigner, ignorer, prévenir quelqu’un, puis dire à l’autre ce qu’on ressent et lui demander d’arrêter.

 

    • Responsabilisation et choix d’organisation 

En début d’année, les murs sont vides et blancs, les espaces de travaux ne sont pas encore définis et les fournitures sont toutes rassemblées au centre de la classe : c’est alors que tous les élèves avec l’institutrice, vont réfléchir ensemble à une organisation optimale de la classe et à une répartition équitable des objets

(ex : le tapis au milieu de la classe, devant l’institutrice, pour que tous puissent la voir facilement et rester concentrés : ainsi, pas d’excuses s’ils dérogent à la règle !)

Chaque enfant signe le traité qu’ils ont tous rédigé ensemble : bel acte d’engagement pour l’année !

 

  • Préparation du monde de demain 

- La vision de l’école est d’inspirer chaque étudiant afin qu’il saisisse chaque avantage des opportunités de la vie, d’apprendre à emprunter les chemins du succès

- Le développement durable : réduire, réutiliser, recycler sont les mots d’ordre !   Les enfants ramènent leurs déchets chez eux,  les parents doivent éviter le plastique pour privilégier les matériaux réutilisables et les enfants doivent tous recycler !

- Au service d’une société technologique :  les enfants sont encouragés à explorer, créer et développer leurs pratiques informatiques grâce à un équipement moderne et à disposition de tous (ordinateurs, tablettes, ipad, tableaux interactifs, microscopes, caméras et appareils photos numériques)

 

  • L'égalité des chances: l'inclusion 

Pour les enfants surdoués, des programmes spécifiques seront suivis et adaptés.

 Pour les enfants en difficultés, une assistante scolaire est là pour les assister au quotidien dans la classe et des programmes extra scolaires « de rattrapage » sont organisés.

Les camps de vacances, les voyages scolaires sont organisés toute l’année et sont financés par les parents. En cas de difficultés financières, les prix sont échelonnés, un appel à donation peut être fait et l’école peut compenser, pour que chaque enfant puisse y participer.

La culture MAORIE est respectée, l’hymne national chanté lors des assemblées est chanté en anglais ET en maori.

Soulignons un fort taux d'échec scolaire concernant les populations défavorisées que sont les Maoris et peuples du Pacifique: en effet, l'échec scolaire conduit à un fort taux d'abandon et donc une élévation du chômage au sein de ces habitants.

Le point négatif pour les institutrices serait le nombre d’enfants par classe : 27 élèves en moyenne est déjà trop

  

   Et chapeaux obligatoires pour tous !

   Soleil agressif et problème de couche d'ozone...

 

 

 

 

 

 "BAYFIELD HIGH SCHOOL "(Lycée public, île du sud)_____________________________

En visite pour Dunedin, importante ville universitaire, j'en profite pour visiter un lycée...

Celui-ci propose une multitude de cours variés pour des étudiants de classe 9 à 13 (14 à 18 ans), et est fier de l’enseignement (mixte) réputé pour son excellence, offert dans un environnement familial et positif.

Le paiement fonctionne aux donations (90$) non obligatoires mais fortement encouragées.

Les étudiants paient ensuite pour les cours qu’ils choisissent de suivre.

Les financements proviennent du gouvernement, des donations, des inscriptions des étudiants étrangers et de certains dons de fondations.

 

Les valeurs du lycée 

  • Le respect : démontrer de l’attention  et de la considération pour soi-même, les autres et notre environnement
  • L’intégrité : faire ce qui nous parait juste
  • La serviabilité : participer positivement à notre communauté et à notre école
  • L’excellence : faire de notre mieux dans tout ce que l’on réalise

 

Les finalités de l'école

  • Bonheur et valorisation des potentiels 
     
  • L'importance du sport: il apporte bien être, confiance en soi, esprit d’équipe, coopération, challenge personnel et crée aussi des liens entre les étudiants pour l’avenir: 25 sports différents sont proposés et les étudiants sont vivement encouragés à y participer. Des tournois régionaux/nationaux sont fréquemment organisés

 

  • Les étudiants sont valorisés dans leurs apprentissages et leurs résultats : photos encadrées dans le hall d’entrée, cérémonie de remise de diplômes et de mentions (ex : le Blue Award qui célèbre l’excellence dans les domaines académiques/culturels/sportifs)

 

  • L’accent est mis sur la vie culturelle : Arts, Cinéma, Musique, Théâtre… des événements sont souvent organisés, expositions, pièces de théâtre, comédie musicale, orchestre, chorale, danse HKPA HAKA…

 A noter que le sport, l’art, la musique COMPTENT AUTANT que les autres matières en terme d’évaluation scolaire et sont aussi valorisés que les matières scientifiques par exemple.

 

  • Performances scolaires 
  •  L ’enseignement est basé sur certaines valeurs "phare": la cohérence des apprentissages, de hautes attentes, l’indépendance et la persévérance, afin d’être préparés au mieux pour le NCEA (examen national) niveau 1 et la « senior school ».

Chaque établissement est libre de  son enseignement, le tout est de suivre le curriculum (un des points négatifs pour la directrice qui souhaiterait plus de liberté d’action)

80% des étudiants de ce lycée vont suivre une formation universitaire, à l'université de Dunedin ou à l'étranger!

 

    • Le succès réside dans les classes à petits effectifs (pour 500 élèves, on compte 50 professeurs)

Dans chaque matière, des connaissances spécifiques sont étudiées pour servir de base à l’enseignement universitaire : communiquer efficacement, appliquer les principes mathématiques et scientifiques au quotidien, utiliser correctement la technologie, être en perpétuel apprentissage, coopérer, être créatif, innovant, curieux, …mais la clé du succès réside dans un petit nombre d'élèves par classe!

 

  • On essaie avant de choisir: une multitude d’options est offerte pour que chaque étudiant puisse expérimenter les matières avant de les choisir, ce qui facilite aussi l’orientation vers les études supérieures    (ex : tous les étudiants ont cours de Français, Japonais et Allemand pendant 3 semaines, ils choisissent ensuite leur matière préférée)

 

  • L'indépendance dans l'organisation: les devoirs sont donnés et l’étudiant doit savoir s’organiser et travailler seul (après l’école à la bibliothèque par exemple)

 

  • Bien vivre ensemble

    • De nombreux étudiants du monde entier travaillent ensemble autour de valeurs multiculturelles:

      la majorité des étudiants viennent d’Allemagne, d’Italie, de Chine, du Japon, du Brésil, de Hong Kong, de Belgique et de Thailande) et il ya 10% de Maoris.

 

    • On privilégie un environnement mixte afin d’augmenter la confiance de l’étudiant en société, son respect du sexe opposé, faciliter sa prise de parole et se faire davantage d’amis.

 

    • Le travail avec les parents est vital et leur participation est fortement recommandée, ils peuvent aussi suivre les progrès de leur enfant via un système Intranet et communiquer facilement par mail avec les professeurs.

 

    • l’Uniforme est obligatoire car il permet à l’étudiant de faire partie d’une communauté, d’être fier de lui et de son école.

  • Egalité des chances

  • Pour les étudiants particulièrement doués, l'établissement promeut des stratégies d’enseignement coopératives, variées et adaptées.
  • Pour les élèves en difficultés, des enseignants et/ou des étudiants séniors sont là pour aider, supporter les enfants au sein du centre de soutien et en classe

Exemple: ils sont regroupés dans une classe à effectif réduit (12 enfants) et ont un soutien particulier, personnalisé et intensif pour rattraper leur retard :

le but étant de les réintégrer l’année d’après dans une classe normale (20 étudiants).

Ou encore:

Tous les après-midis, les étudiants sont amenés à lire pendant 20 minutes :

ceux qui ont des difficultés sont accompagnés d’un « buddie » un étudiant sénior qui lit en même temps : le succès c’est l’intensité !

 Il n’y a pas de concurrence particulière entre les étudiants puisque tous ont accès aux mentions « excellence, bien, satisfaisant » et qu’il n’y a pas de limite d’obtention : le tout étant de faire son maximum !

  • L’inclusion : les élèves porteurs de pathologies (autisme, trisomie, polyhandicap…) sont intégrés aux classes à effectif réduit, sont suivis par une aide scolaire et font partie de la vie du collège, et intégrés aux autres étudiants.

 

  • Préparation du monde de demain 

    •  Une vision pour l'avenir: la vision de l’école est d’inspirer chaque étudiant afin qu’il saisisse chaque avantage des opportunités de la vie, d’apprendre à emprunter les chemins du succès. Le lien théorie/pratique est important et des stages sont organisés en entreprise ou autre un jour par semaine (en year 10).

    • Au service d’une société technologique et moderne : 300 ordinateurs à disposition pour aider les étudiants dans leurs apprentissages, 2 gymnases, des laboratoires, des studios de musique (enregistrement, cours particuliers/collectifs).

      Il est fréquent de voir des écoliers avec un MAC et casque audio, une tablette, ou d'autres outils technologiques entre les mains pendant la classe!

       Voilà pour cette nouvelle découverte...

       

 "FOX GLACIER PRIMARY SCHOOL "(école primaire, île du sud)_____________________________

 

  • Les atouts et les valeurs de l'école, avec "Kaha le Kea"

Le respect : on se respecte les uns les autres et on traite les autres comme on aimerait être traité, on reste attentif à nos camarades, on se respecte soi-même.

L’excellence : on donne le meilleur de nous-même dans notre travail, au travers de nos attitudes et de notre comportement. On est responsable de notre comportement et de ce que l’on apprend !

La communauté :on travaille ensemble pour contribuer à notre école et on soutient notre communauté. On reconnait et on accepte les différences de chacun, on construit des relations positives avec les autres, on prend soin des autres.

La curiosité : on a soif d’apprendre des nouveautés, on a un profond désir de nous comprendre et de comprendre le monde autour de nous, on se pose des questions et on cherche les réponses.

L’intégrité : on fait ce qui est juste parce que c’est ce qu’il y a de juste à faire : on est honnête envers les autres et envers nous-même, on est responsable de nos actions et de leurs conséquences.

 

 

Ces valeurs sont reflétées par le comportement et les interactions des membres de l’école, des professeurs, des étudiants.

Les instituteurs sont amenés à introduire ces valeurs dans leur programme et les enfants à les mettre en pratique au quotidien, sous le regard bienveillant du corps enseignant !

Ces « savoir-être » sont le pilier de l’école car ils encouragent les élèves à s’épanouir en donnant le meilleur d’eux-mêmes et ainsi à devenir des citoyens heureux, et bien ancrés.

     

 

  • Quelques spécificités...

Les enfants sont regroupés par classes de niveaux (de 0 à 8) ainsi à FOX GLACIER SCHOOL les 27 élèves sont répartis en 2 classes : une classe de 5 à 8 ans et une seconde de 8 à 13 ans.

Le mot d’ordre en Nouvelle-Zélande est INTEGRATION : un enfant trisomique de 6 ans fait partie intégrante de la classe et est accompagné par une assistante scolaire.

Les toilettes sont aux normes pour accueillir les enfants handicapés.

 

 

  • Et les MAORIS dans tout ça? 

Sur les 27 élèves, 6 sont Maoris.

L’école se fait un honneur de traiter avec respect, bienveillance, dignité les élèves de différentes cultures et spécialement la tradition Maorie.

Ainsi, l’école donne des cours sur la culture Maorie (TIKANGA) et d’enseignement du langage (TE REO MAORI) pour les parents qui en font la demande.

Dans les 2 classes, la base du MAORI est enseignée : comptage, vocabulaire, prononciation…), les mythes et légendes sont narrées en musique.

 

  • Faut-il PAYER pour s'inscrire?

L’école est gratuite mais fonctionne avec des donations (de 80 à 150 $ demandés aux parents) autrement le gouvernement paie pour le reste (employer le personnel qualifié, fournir le matériel scolaire, les livres)

….Mais pas de budget pour les transports en commun en cas de sorties extra-scolaires ! Ce sont donc les parents qui s’organisent pour emmener les enfants dans leurs propres véhicules.

Il n’est pas nécessaire d’investir dans un uniforme (qui n’est pas obligatoire dans cette petite école) et les lunchs sont gérés par les parents, il n’y a pas de cantine

 

 

  • L'emploi du temps...

Un emploi du temps de 9h à 15h, régulier mais ponctué de pauses !

Les cours démarrent à 9h avec 15 min de graphisme.

Puis de 9h15 à 9h55 : écriture

Ensuite, les enfants écoutent une histoire en buvant une brique de lait durant 10 min

(les compagnies laitières offrent gratuitement du lait aux écoles qui le souhaitent, tous les jours)

A 11h, le « morning tea » (récréation de 25 min)

De 11h25 à 12h30 : maths (l’heure est séparée par 10 min de FITNESS où tous les enfants vont faire des exercices physiques sur la pelouse)

Après un lunch d’une heure, les élèves continuent par 35 min de piscine, tous les jours.

   Notons qu’en NZ, n’importe quel habitant de la ville peut aller se baigner hors période scolaire dans ces piscines communautaires et couvertes

L’après-midi à 14h10, c’est le temps de lecture à la bibliothèque, d’apprentissage du MAORI où de divers débats autour d’un thème précis choisi par l’institutrice durant 40 min

 

De 14h50 à 15h : on fait les devoirs, on discute en groupe et/ou avec l’institutrice ou l'on va jardiner : s'occuper du compost, recycler, arroser les semis de maïs, de tomates, en un mot : prendre soin de son jardin !

 

Comme les élèves ont cours du lundi au vendredi, le dernier jour de la semaine est plus léger :

- Petit exposé oral visant à expliquer à toute la classe ce qu’on a fait avec LUCKY (marionnette mascotte de la classe que chaque enfant peut emprunter le temps d’un week-end)

… les enfants se familiarisent donc très jeunes avec les exposés oraux en public

-Un peu d’écriture (les aventures de Lucky)

 

- la pause « lait et historiette »

- lecture d’un livre choisi par les enfants

…puis des jeux, un passage à la bibliothèque, piscine, et réflexion autour d’un thème

 

  • Les "petits plus" en classe

- L'autonomie: même jeunes, ils sont très autonomes et libres de se lever, d’aller boire, de travailler seuls ou en groupe sur un sujet.

L’institutrice choisit le programme de la journée et va de petits groupes en petits groupes (répartis par tables rondes).

L’enseignement est clairement participatif (les élèves sont actifs, lèvent la main en silence, posent des questions) et coopératif (ils travaillent indépendamment sur des sujets parfois différents

 

- Ils ont aussi des responsabilités : s’occuper d’aller chercher les briques de lait, de recycler, de gérer un autre petit groupe d’élèves…

 

 

 

- Un dynamisme hors pair: des évènements sont organisés tout au long de l’année (promouvoir l’école et l'esprit d'équipe, la rencontre avec d’autres écoles, participation financière et physique des parents…)

Festival de musique, rencontres sportives, la journée des animaux (travail au préalable sur un thème spécifique concernant le soin donné aux bêtes)

 


                          

Tous les parents sont les bienvenus à participer aux moments de classe (lecture, soutien divers…) et circulent librement dans l’école s'ils le souhaitent.

 

- Il y a peu de devoirs : ceux-ci sont donnés le lundi et sont vérifiés le vendredi, les enfants sont libres de s’organiser pour les faire. Un peu de lecture est recommandée chaque soir.

Le cartable est donc très léger !

L’institutrice fait, le vendredi, une petite évaluation de chaque élève dans une salle à part pour voir où ils en sont : suivi très personnalisé !

En cas de retard, deux institutrices spécialisées sont embauchées pour aider les élèves en difficultés (sur le temps scolaire surtout)

 -Pas de notes, juste des appréciations ou des commentaires pour les parents.

 

Il n’y a pas de sanction, l’institutrice parle à l’enfant désobéissant puis aux parents si l’enfant recommence. Une exclusion de 2 ou 3 jours se fait en dernier lieu, mais cela n’est jamais arrivé apparemment !

- La valorisation de chaque élève: les enfants sont constamment valorisés, des diplômes sont affichés en classe, des stickers sont collés dans leurs cahiers

Au niveau des moyens et de l'équipement, les institutrices utilisent de nombreux logiciels/jeux interactifs, diffusés par un rétroprojecteur sur un grand écran.

Des ordinateurs et tablettes sont fournis et les enfants sont libres de travailler sur ces supports s'ils le souhaitent.

 

 

Les enfants de cette petite école semblent y aller avec grand plaisir, nous découvrirons bientôt le quotidien des étudiants de l'université!

La suite des aventures très vite!

 

 "QUEENSTOWN PRIMARY SCHOOL "(école primaire, île du sud)_______________________

 

 

 

  •  Les valeurs de l'école QPS

Persévérance, succès, respect, intégrité, attention envers les autres font entièrement partie du programme d’enseignement et sont exprimées au quotidien dans les actions et les interactions au sein de l’école.

 La mission de l'école?

  • Aider les étudiants à développer des compétences clés afin de devenir de bons apprenants sur le long terme
  • Maintenir un enseignement de qualité au sein de classes à petits effectifs
  • Offrir des programmes variés en fonction des besoins des enfants…

Chaque étudiant est encouragé à développer une attitude positive et une éthique quant à son travail,

  • à chercher à approfondir ses connaissances,
  • à prendre part aux travaux collectifs et communautaires,
  • à prendre soin de son environnement...

 

  • Les clés du succès selon l'école?

Entretenir une relation forte et un partenariat dynamique entre les familles, l’école et la communauté.

Le rôle des parents est vital et leur participation est fortement recommandée (assemblées toutes les 2 semaines, réunions parents/professeurs tous les 6 mois, soirées d’informations sur l’organisation d’événements sportifs et autres)

Partager leurs connaissances, participer aux sorties scolaires, être membre de l’association des parents, s’engager dans la recherche de fonds pour l’école sont d'autres exemples de participation appréciés.

 

  • Les spécificités...
  •  Les enfants sont regroupés par classes de niveaux (de 0 à 8) et l’école compte environ 500 élèves
  •  Peu de devoirs:  ceux-ci sont donnés le lundi et sont vérifiés le vendredi, les enfants sont libres de s’organiser pour les faire. Le vendredi, l’enfant rentre chez lui avec des livres à lire pour le week-end
  •  Pas de notes, juste des appréciations ou des commentaires pour les parents qui situent l'enfant par rapport à ses connaissances
  • Le mot d’ordre est INCLUSIONpour les enfants présentant des difficultés :

Les enfants présentant des handicaps physiques, mentaux, troubles DYS, autisme etc sont intégrés à la classe et accompagnés d'une aide à la vie scolaire (AVS)

qui va de classe en classe pour les aider (en fonction du budget de l'école)

Les locaux sont aménagés en fonction : il y a dans chaque classe un coin spécifique, séparé d’un petit paravent, pour ces élèves.

 

.............pour plus de diversité culturelle:

Toutes les nationalités sont valorisées puisque la diversité est primordiale et comme on le voit sur cette carte du monde, il y a de nombreux étrangers dans l’école !

 

 

  •  Les compétences clés

Créer du lien: participer et contribuer à la communauté, se relier aux autres, développer son esprit d'équipe : le sport (natation, ski, vélo, randonnée, camping…) est primordial en NZ!

 

L'autonomie: savoir se gérer soi-même, être responsable

- La solidarité: pour les parents aux revenus limités, l’école contribue aux frais (foundraising/associations partenaires qui participent financièrement)pour que chaque enfant soit égal à ses camarades !

 

NB:  Les matières qui sont enseignées du lundi au vendredi de 8h55 à 15h sont l’anglais, les arts, éducation physique et sportive, langues, mathématiques, sciences, sciences sociales, et technologie.

L’approche des intelligences multiples est utilisée pour s’adapter à chaque enfant,

... les élèves sont encouragés à être ACTEURS DE LEUR APPRENTISSAGE et à réfléchir sur la notion de réussite, de travail d’équipe

 

  • Faut-il payer pour s'inscrire?

L’école est « gratuite » mais fonctionne avec des donations (80$ pour un enfant, 140$ par famille) qui complètent le budget du ministère de l’éducation.

Des frais annexes sont à payer par les parents, allant de 155$ (year 2) à 182$ (year 7-8) (piscine, voyages scolaires, fournitures, intervenants extérieurs, camps de vacances…)

L’uniforme est obligatoire et son intérêt est de « rassembler/d'unir la communauté »

 

...de même que le drapeau de la nation flotte dans la cour de récréation…

 

 Les repas sont gérés par les parents mais le lundi et le vendredi, des repas « Subway » sont proposés pour les parents qui le souhaitent.

 

  • Une organisation spatiale en pleine évolution

La nouveauté pour la plupart des écoles néo-zélandaises va vers une OUVERTURE entre les classes, séparées par une baie vitrée,

sur un même niveau plusieurs « espaces de travail » (et non plus « salles de classes »!)

 

Les classes sont ouvertes les unes sur les autres et les enfants peuvent aller d’une classe à l’autre et se déplacer librement

 

Il n’y a pas non plus de barrière délimitant l'école qui est ouverte sur l’extérieur et tout est aménagé pour conserver un côté ludique : bac à sable, espace de jeux, …

 

 

 

Les enfants sont toujours valorisés, verbalement et par des diplômes affichés en classe:

 

 

Comme nous pouvons le voir ici, l'éducation en NZ tend à....

...amener les enfants à prendre du plaisir à étudier et à aller à l'école,

... à leur permettre de construire de solides bases pour être des citoyens ouverts d'esprit, accueillants et bienveillants  comme on en rencontre majoritairement en Nouvelle- Zélande !

 

 "OTAGO UNIVERSITY" (Université d'Otago, Dunedin, le du sud)_____________________________

 

 

  •  Rapide description...

C’est la plus vieille université publique de NZ (fondée en 1869) réputée pour la qualité de son enseignement et pour son institut de recherche (PBRF Quality Evaluation 2012)

Elle se trouve à Dunedin, une ville universitaire (les étudiants représentent 20% de la population) et culturelle, très dynamique.

NB: Les universités sont toutes publiques en NZ.

 

 Elle attire des étudiants du monde entier! (2690 étudiants des USA, Malaisie, Chine et Inde en 2012) et propose de nombreux programmes d’échanges (avec 90 universités dans plus de 30 pays)

Elle travaille avec d’autres universités USA, Canada, Angleterre, Allemagne, Suède et Australie sur des projets de recherches et d’éducation.

...Sur ses 20 000 étudiants, 20%s font des études post graduat, 13,5% sont des étrangers

 

 

  •  Une vision communautaire

- De grands festivals interculturels et sportifs sont organisés pour rassembler, et partager

(ex : festival international des plats du monde où tous les étudiants ont cuisiné pour vendre au public leurs plats et financer ainsi différents projets)

- Le centre écologique de l’université organise des événements de nettoyage, de prévention et de nombreux bénévoles s’investissent dans cette organisation.

- L’université est principalement située dans un campus au Nord de la ville mais de nombreux bâtiments sont en ville, ouverts sur l’extérieur, sur la ville et le monde.

- Plus de 90% du personnel universitaire est régulièrement impliqué dans les activités étudiantes communautaires, en lien avec leurs domaines d’expertise.

- Elle est fière de son lien avec la communauté Maorie d’Otago (les étudiants Maoris représentent environ 10% des étudiants)

Le plus haut taux de Maoris se concentre à Dunedin (alors que la majorité des tribus Maories sont dans l’île du nord, les étudiants Maoris eux, sont dans le sud).

On retrouve des campus de l’université d’Otago à Auckland, Wellington, Christchurch, et Invercargill.

 

  •  Points intéressants

L’Université n’accepte pas plus de 20% d’étudiants étrangers d’un même pays, pour favoriser la mixité culturelle et pour éviter qu’il y ait une nationalité dominante.

Les étudiants étrangers paient 25 000 $ par an, n’ont pas d’aides (en général les parents financent tout)

Les locaux eux, paient 5000 $ et la majorité font des prêts étudiants (à taux zéro si l’étudiant s’engage à rester dans le pays !)

Le gouvernement participe majoritairement, la recherche et les activités commerciales sont aussi des sources importantes des financements.

 

 

L’année académique se divise en 2 semestres et une « école d’été »

  • 1er sem : fin février à mi juin
  • 2e sem : début juillet à mi novembre
  • Ecole d’été : début janvier à fin février.
  • Beaucoup d’entre eux voyagent après leur études universitaires (et pas après le BAC comme en France par ex), en Australie, en Angleterre…

 

Les programmes académiques se divisent en 2 parties :

  • Undergraduate : pour les étudiants préparant leurs diplômes en 3 ou 4 ans
  • Postgraduate : master, phD, recherche.

Les stages en entreprises se font très peu, mais cela dépend des domaines étudiés.

 

L’université a été placée dans les 4 meilleures dans tous les domaines du AQS (average quality score) mesuré lors de l’évaluation PBRF du gouvernement en 2012.

 

 Même à l'université, on retrouve l'esprit de valoriser les étudiants, et de les mettre en avant!

 

Voilà...!

Les visites des écoles, collèges et universités de Nouvelle- Zélande touchent à leur fin,

en espérant vous avoir fait partager mes découvertes et mon vécu exceptionnel dans ce pays qui mérite largement le détour!   :)

A bientôt pour de nouvelles découvertes avec EMAE !

 

 

Chine

Les écoles de Chine : 28 oct - 9 novembre 2014 

 

Mathilde Simonot est partie à la découverte des écoles de Shanghai en octobre 2014 grâce au soutien financier de 145 internautes. Ci-dessous le retour d'expérience d'une visite d'école. Nous attentons les comptes-rendus de 4 autres visites ...

Ce voyage a nécessité le soutien de nombreuses personnes et nous tenons à remercier du fond du coeur :

  • Le Consulat de France à Shanghai et notamment Amaëlle Mayer, attachée de coopération universitaire et Charlotte Hyvernaud, chargée de mission linguistique et pédagogique.
  • Clyde Charles Smith Teacher of English (EFL) à Deutsche Schule Shanghai et Gauthier Roubichou  qui ont accueilli Mathilde pendant deux semaines.
  • Les Editions PlayBac, la librairie Sauramps, l'office de tourisme de Montpellier et la Communauté d’Agglomération de Montpellier pour nous avoir remis des livres et petits cadeaux que nous avons remis sur place.
  • Les 145 participants au Crowdfunding, ainsi  qu’aux membres de l’association et à tous les bénévoles en France et à Shanghai.
  • Tous les directeurs d’établissements et aux enseignants pour leurs accueils chaleureux et leurs grandes disponibilités.
  • Les interprètes, Ms. Han et  Ms Li fan
  • Aurelie Jigorel pour son investissement sans limites dans l’organisation du voyage et des visites d’écoles.
  • Ainsi qu’à Niu Jiayu pour son aide précieuse.

Ces visites d'écoles ne sont pas représentatives du système scolaire chinois mais montrent néanmoins le quotidien d'écoles d'élites à Shanghai que nous sommes très heureux de partager avec vous.

 

Si vous désirez découvrir le système scolaire chinois, cliquez ici

 

SHANGHAI NO.3 GIRLS’ MIDDLE SCHOOL


 

La première école que j’ai eu l’occasion de visiter est un collège de filles qui se situe à l’Est de Shanghai. Lors de mon arrivée, je ne suis pas surprise par le contraste entre l’aspect traditionnel et technologique que présente le bâtiment. En effet, il est très représentatif du modèle chinois attaché à ses traditions et tourné vers l’avenir. Je retrouve Miss Han mon interprète à l’entrée de l’école au pied d’un grand panneau numérique qui affiche mon nom. Nous passons la grande porte.

Je suis accueillie par le directeur qui attire rapidement mon attention sur les innovations scientifiques, technologiques et pédagogiques de son établissement. Le collège, placé sous l’autorité directe du bureau d’éducation du district de Changning, a été fondé en 1892 par des missionnaires américains.  C’est un collège public, il comprend 882 élèves et 90 personnels enseignant.

Un des objectifs principaux de cette école est de préparer les jeunes filles à être des membres de la société prêtes à changer le monde du 21e siècle avec une vision et une compréhension du multiculturalisme mondial.

 

              Avant tout, elles doivent illustrer la devise de l’école: Indépendance, Capacité, Soin et Elégance.

 

      

  

 

Après une chaleureuse cérémonie d’accueil, la visite des lieux commence par les salles de classe.

 

Salles de travail

   

Les salles de classe sont toutes équipées de support multimédias, tableaux interactifs, postes de télévision… L’ergonomie et l’aménagement de l’espace ont été pensés de façon à promouvoir le travail collectif et l’esprit de coopération.

 

 

 

 

 

 

 

 

Alors que nous poursuivons la visite, je remarque qu’une caméra de vidéosurveillance est installée au-dessus du bureau de l’enseignant, on me précise que c’est le cas dans toutes les salles de classe du pays. J’apprends aussi que les élèves ne changent pas de salle de cours ce sont les enseignants qui se déplacent.

Les élèves sont responsables de la décoration de leur salle, aussi nous pouvons observer d’un coté de la classe, des posters de ‘Justin Bieber’ qui cohabitent avec des panneaux de citations valorisant le sens de l’effort, le patriotisme et la discipline.      

    

Les élèves en difficulté scolaire, sont dirigées vers le 'bureau de soutien psychologique' qui leur fournit un accompagnement personnalisé et qui évalue leur santé mentale .

 

Bien que très disciplinées, les élèves en classes sont très bruyantes, pleine de vie et l’ambiance générale est joyeuse!

La maitresse est équipée d’un casque-micro relié à un haut-parleur accroché à sa taille par une ceinture. Très énergique elle donne l’impression d’animer un show tv.  Dès qu’une élève obtient une bonne réponse l’ensemble de la classe l’applaudit. La participation très active des élèves créée une atmosphère générale hyper dynamique.

La sonnerie qui rythme les interclasses est une jolie mélodie Zen (Harpe et flute chinoise) Miss Han m'indique que c’est le cas dans toutes les écoles du pays depuis une dizaine d’années.

Des haut-parleurs diffusent de la musique (classique et moderne) dans tout l’établissement pendant la pause déjeuner.

  

 

Au fond de chaque classe, nous pouvons également trouver deux rangées de chaises qui sont réservées aux visiteurs. Aujourd’hui en plus de l’association EMAE, l’établissement reçoit une délégation de la Californie State University et un groupe d’enseignants Chinois qui viennent s’inspirer des pratiques innovantes qui font le succès et la réputation de cet établissement.

  

  • Shanghai participe au PISA depuis 2009  (il n’y a pas de participation au niveau national). C’est une ville pionnière en matière de réforme en éducation (curriculum, formation des enseignants, pédagogie…). Les réformes y sont expérimentées avant d’être généralisées dans le pays.
  • La Chine ouvre les portes de certains de ses établissements scolaires aux visiteurs internationaux et aux enseignants chinois, afin de véhiculer l'image du modèle éducatif chinois à travers le monde et de participer au développement de l’éducation sur le plan national.

 

La visite se poursuit dans les espaces réservés aux professeurs.

Le corps enseignants

Il y a 90 enseignants dans cette école. Tous sont titulaires d'un diplôme dans leurs domaines de compétence, ils ont un minimum d'un an d'expérience en enseignement et un brevet d'enseignement reconnu. De plus les enseignants bénéficient d’un perfectionnement professionnel continu. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les enseignants disposent d’une salle de repos spacieuse, ainsi que des bureaux au sein de l’établissement.

Bureaux des enseignants 

  

Salles de repos des enseignants

 

 

 

  • Informations complémentaires : Formation et Statuts des enseignants

Les enseignants titulaires ont le statut de fonctionnaire

Pour le primaire : nécessité de 12 ans d’études (jusqu’à la fin du secondaire supérieur) ;

Pour le secondaire inférieur : 2 à 3 ans de formation dans une école/institut de formation des enseignants (après le lycée) ;

Pour le secondaire supérieur : 4 années universitaires et diplôme de l’école de formation des enseignants.

- Il existe un manque d’enseignant ayant le niveau requis dans les zones rurales/de l’Ouest.

Dans ces zones les enseignants communautaires non-qualifiés bénéficient d’une formation nommée minban.

- Le gouvernement soutien les partenariats entre les établissements de l’Est et de l’Ouest de la RPC et encourage une expérience professionnelle en milieu rural pour les enseignants nouvellement diplômés du milieu urbain

- Shanghai a un corps enseignant très qualifié, avec l’obligation d’une formation professionnelle continue pour les enseignants (240 heures sur 5 ans).

 

 

           Nous terminons cette visite par un entretien qui regroupe les enseignants et le directeur durant lequel on m’exposera plus précisément les prétentions et les objectifs de cet établissement.

 

Entretien   

Entretien avec les enseignants et le directeur

 

L’établissement se distingue des autres collèges Shanghaiens grâce à un programme spécialement développé en complément du programme national.

Développement de l'alphabétisation innovant : faire des liens entre les connaissances et la vie…

Les élèves apprennent à faire des connexions entre leurs études universitaires et les applications du monde réel grâce à un programme visant à cultiver la pensée indépendante. Elles suivent des cours de « théâtre », « Forum international », « Modèle/organisations sociales »,« Marché international »,« Science Workshop »et« projets scientifiques » Les élèves participent d‘une manière active, plutôt que de recevoir passivement des informations.

Programme de pratique sociale : L'apprentissage au-delà des portes de l'école est encouragé. Le programme est divisé en différentes catégories en fonction de cinq couleurs. Le Rouge reflète l'importance de la culture chinoise, le vert représente la vie et l'environnement, le bleu la connaissance scientifique et les relations internationales, l'orange les arts et le violet représente la féminité. (Par exemple : Découvrir les femmes  qui ont considérablement contribué à la vie publique dans différents domaines et en apprendre davantage sur l'importance des femmes dans la société)

Réalisation des potentiels : L'école offre de nombreuses possibilités pour développer les hobbies et intérêts. Les clubs de sports, de médias et d’arts sont très populaires. Ces clubs sont très impliqués dans six festivals annuels de l’école  (festivals de la langue maternelle, de l'anglais, du sport, de la science et la technologie, des clubs et de l'art) Les étudiantes participent à l'organisation de ces festivals et acquièrent une expérience précieuse en matière de coordination et de coopération.

La confiance et le LEADERSHIP sont favorisés par l'observation des conférences, la réalisation des projets, des présentations ou des discours. La participation à la gestion de la classe, l’organisation des réunions, l'organisation des festivals scolaires, etc. Des livres sur le leadership sont également recommandés pour toutes les élèves. Éduquer les élèves à réussir est une responsabilité que cette école prend très au sérieux. De ce fait, le leadership est considéré comme l'une des qualités les plus importantes et nécessaires dans la vie et le travail au 21e siècle.

Echanges Internationaux : Les étudiantes ont la possibilité de participer à des  programmes d'échange internationaux avec des écoles aux Etats-Unis en Nouvelle-Zélande et à Singapour.

 

  • Informations complémentaires : Programme national

Année 6 - Chinois, Mathématiques, Anglais, Politique, Musique, Art, Géographie, Sciences, Technologie de l'information, Communication

Année 7 - Chinois, Mathématiques, Anglais, Politique, Musique, Art, Géographie, Sciences, TIC, Histoire

Année 8 - Chinois, Mathématiques, Anglais, Politique, Musique, Art, Histoire, Biologie, Physique.

Année 9 -Chinois, Mathématiques, Anglais, Politique, Musique, Art, Histoire, Biologie, Physique, Chimie

    

Cet établissement illustre parfaitement la volonté de la Chine de moderniser son système éducatif à partir d’une très bonne connaissance des autres modèles et des nécessités de la mondialisation. L’ensemble de la société se sent concerné par la réussite scolaire, non seulement à des fins de meilleure intégration professionnelle dans le pays mais aussi comme porteuse d’une image positive pour l’extérieur. On observe une constante dichotomie entre modernité et tradition, entre tentative de se situer au niveau mondial tout en gardant sa propre culture.

 

Pour la prochaine Update, nous partirons dans le nord est de Shanghai à la découverte d'une prestigieuse école spécialisée dans les études internationales. J'aurai à cœur de prolonger cette analyse du modèle chinois en y ajoutant au fur et à mesure de nouveaux ingrédients que j'ai pu observer comme entre autre, le rythme scolaire, le confucianisme, la calligraphie,... à très vite !

 

 

Canada

 Les écoles du Canada (Janvier 2015)

 

Ce voyage à la découverte des écoles du Canada est présenté par Amélie DUSART

que nous remercions chaleureusement ! 

 

* * * 

Au Canada, dans la province de l'Ontario, j'ai eu la chance de visiter 3 écoles à Toronto, la capitale économique du pays.

Ces trois écoles sont situées dans des quartiers très différents, aussi bien par leur situation géographique que par leur histoire ou encore leur population. Elles m'ont été recommandées par le Ministère de l'Education de la Province qui m'a donné l'opportunité de voir ce qui se fait de mieux dans une province très en vue d'un point de vue éducatif en Amérique du Nord

 

_________________________________________ TORONTO, CANADA

 

Crescent Town, quartier est - école maternelle et primaire

 

La première école, Crescent Town, accueille quelques 720 enfants de la maternelle au CM1 dans ce quartier populaire de l'est de la ville.

Gérée par la douce Penny, cette école veille à la bonne intégration des élèves mais aussi de leurs parents, pour la plupart issus de l'immigration.

Ces derniers ont ainsi accès à une salle dédiée.

  

Autres grands points positifs que j'ai pu relever :

  • une communauté impliquée et présente au coeur de l'école

  • une mixité revendiquée comme une richesse

  • des salles de classe modulables et ludiques

  • des projets centrés sur les élèves, pour de vrai !

 

1) Une communauté impliquée

Crescent Town collabore avec le Festival Artistique de la ville. Rien d'étonnant lorsque l'on voit les talents révélés dans chacune des classes et sur la plupart des murs de l'école : 

  

 

2) Une mixité enrichissante

   

Les enfants sont encouragés à découvrir, reconnaître et mettre en valeur les aspects positifs de la diversité ethnique dont ils font partie.

 

3) Classes modulables

 

  

 

Des petits espaces à fonction spécifique sont aménagés : le coin “comme à la maison”, par exemple, où même le pot fragile en terre cuite n'a pas été oublié (photo de droite). 

L'institutrice explique que les élèves sont amenés à évoluer dans cet espace en prenant soin de tout ce qui s'y trouve; on leur montre comment se servir et manipuler ces objets du quotidien. 

  

4) Les Projets

Dans cette école comme dans chacune des écoles visitées, le programme de l'Ontario* est clair : il faut développer la capacité de réflexion, d'autonomie et d'implication de chaque élève.

Pour ce faire, des étapes prédéterminées rythment les réalisations de projets des élèves afin qu'ils puissent notamment donner leur avis sur leur déroulement et leur bonne réalisation.

Ils sont également invités à avoir une réflexion a posteriori afin de se remettre en question, apprécier ce qui a été réussi et proposer eux-mêmes des axes d'amélioration pour leurs futurs projets.

   

Ces projets peuvent être artistiques, scientifiques ou littéraires et aborder des aspects concrets de la vie des élèves comme l'aménagement de la cour (cf. photos ci-dessus) : les élèves de toutes les classes ont été sollicités pour repenser l'espace qui manquait de verdure, entre autre.

Les enfants se sentent tout à fait impliqués et se montrent d'autant plus imaginatifs, créatifs et même très productifs !

Tout n'est pas parfait, bien entendu, l'école manque de place pour s'agrandir alors que les communautés alentours ne cessent de croître et ne vivent pas toujours de façon si harmonieuse.

La directrice de cet établissement, qui en est le pilier depuis des dizaines d'années, doit se retirer en fin d'année, ce qui laisse les institutrices soucieuses quant à la continuité des projets mis en place. 

___________________

* Bien qu'il y ait de très nombreuses similitudes entre les systèmes d'éducation des 13 provinces et territoires du Canada, il y existe des différences importantes entre les programmes d'études.

 

 

Windfields Junior High School, quartier de North York - Collège

 

La deuxième école, Windfields Junior High School accueille des collégiens qui ont entre 12 et 15 ans. 

Cet établissement est situé au nord de la ville, dans le quartier de North York. 

Plus privilégiés qu'à l'est, ses habitants savent qu'ils envoient leurs enfants dans une école qui vise la réussite et le développement des talents.

  Quelques bonnes pratiques à retenir : 

  • Un programme de langue française pratico-pratique
  • Des réflexions citoyennes et responsables encouragées
  • L'expression de talents divers

 

1) French Immersion

À Windfields, la moitié des élèves adoptent le “French Immersion Program” : un tiers de leurs cours sont dispensés en Français. Certains points de leur programme d'histoire-géographie ou d'économie par exemple sont abordés en français.

Encore une fois, les intérêts et visions individuelles sont encouragés à travers des productions concrètes et originales.

 

 

 

2) Réflexion citoyenne et responsable

Il existe également des associations en lien avec des oeuvres caritatives au sein même de l'école. 

Dans un élan similaire, certaines actions et refléxions sont encouragées et sont régulièrement le sujet d'expositions réalisées par les élèves : 

 

 

3) Talents, en avant !

De nombreux cours, clubs et ateliers sont proposés afin que les jeunes développent leurs talents sportifs, artistiques ou autre. Voyez plutôt : 

  

 

Tout cela semble remarquable, même si on pourrait sûrement objecter à cet établissement son côté élitiste et le parcours éducatif rythmé par une course aux écoles et universités réputées. 

 

 

Elmlea Junior School, quartier d'Etobicoke - maternelle et primaire

 

La troisième et dernière école visitée à Toronto s'appelle Elmlea Junior School et accueille 530 élèves de maternelle et de primaire (JK – Grade 5).

Elle se situe dans la banlieue ouest de la ville, dans un quartier appelé Etobicoke.

 

Dans cette école, le French Immersion Program est également en place et étant la seule à le proposer dans les alentours, elle reçoit et enseigne le Français à des élèves venus de 21 autres écoles du quartier.

La journée type reflète celle de la plupart des écoles de premier cycle : elle démarre à 8h30, se termine à 15h et peut se prolonger jusqu'à 16h30 si les enfants participent aux activités organisées par les instituteurs et institutrices.

 

 Quelques belles pratiques à noter :  

  • Des enseignants spécialistes pour une divesité de l'apprentissage
  • Des parents largement encouragés à participer à la vie de l'école
  • Un jardin d'apprentissage pour des élèves pas comme les autres 

 

1) Des enseignants spécialistes

Le principe est de faire en sorte que chaque enseignant puisse faire profiter à ses élèves de sa connaissance dans un domaine “annexe”, souvent artistique, tel que la musique, le théâtre, le chant, la peinture... 

Ce système, même s'il a été révisé par le nouveau gouvernement conservateur et n'est plus aussi souple, permet une rotation des cours. 

Plus précisement, il s'agit de dédier certains créneaux à ces enseignements “spécialisés”, les élèves sont alors regroupés selon leurs centres d'intérêt et peuvent, selon la directrice, Madame Aarti Patel, “retirer le meilleur de chaque enseignant”. 

 

2) Des parents impliqués

Les parents, par la volonté de la province ontarienne, sont amenés à participer à la vie de l'école de leurs enfants. Ils sont régulièrement informés de points pédagogiques et politiques importants se rapportant de près ou de loin au quotidien de leurs enfants. Pour cela, des réunions se tiennent très régulièrement à l'école le samedi matin.

Il existe également un comité d'une vingtaine de parents qui s'occupent de relayer ces informations et d'organiser des actions utiles à tous, comme le système de “drop-off” qui permet aux parents de s'organiser entre eux pour déposer et aller chercher les enfants à l'école. 

 

3) Des citoyens en herbe

Seule pratique dont je peux vous faire profiter visuellement : le jardin d'apprentissage. 

La visite de cette école a été superbement animée par une poignée d'élèves qui m'ont envoyé quelques clichés par l'intermédiaire de leur enseignante Joanna, alors que la batterie de mon appareil m'avait lâchée ce jour-là !

Pendant ce tour de piste très détaillé, j'apprends que l'école a reçu la visite de Nelson Mandela lui-même. Ce dernier a pris soin de laisser une trace de son passage au travers d'une lettre dans laquelle il fait part de son admiration pour les beaux projets mis en place et l'investissement de chacun pour qu'ils se concrétisent. 

Les élèves, très fiers, m'expliquent le déroulement de l'un d'eux, le fameux jardin : un coin de cours de récréation aménagé par les enfants qui sert à dispenser des cours autrement, en extérieur. Des rondins de bois sont utilisés pour servir de bancs aux élèves, placés en demi-cercle face au “rocher du professeur”. 

  

 

Soucieux des questions citoyennes et de l'environnement notamment, ils préparent des plantations avec des pneus recyclés (photos ci-dessus) et aménagent aussi un espace pour aider les papillons monarques à survivre.
Rien d'étonnant alors de les entendre me répliquer “Of course!” lorsque je leur demande s'ils sont conscients des missions qui seront les leur quand ils seront plus grands...Sourire

 

_________________________________________ MONTREAL, QUEBEC

 La Dauversière, Montréal - école primaire

 

Toujours au Canada, mais chez nos cousins québécois cette fois, j'ai pu passer une journée avec Andréanne qui est une professeure des écoles bien particulier selon notre point de vue car elle change de classe tous les jours ! 

Son école s'appelle La Dauversière, elle accueille quelques 750 élèves de Montréal.

 

 Voici un aperçu de ses belles pratiques :

  • Côté équipe pédagogique : temps partagé et spécialistes
  • Côté élèves : différentiation et responsabilisation
  • Point de vue global : aspect du cadre provincial

 

Andréanne (au milieu sur la photo ci-dessous) m'a chaleureusement reçue et a préparé ma venue avec sa collègue (à droite) afin que je puisse avoir un aperçu des pratiques de nos cousins québécois. 

 

 

1) Côté pédagogique :

  • le temps partagé

Le poste d'Andéanne consiste à remplacer différentes collègues dans la semaine afin de permettre à ces dernières d'avoir du temps à consacrer aux préparations, corrections et autres tâches leur incombant.

De son côté, Andréanne aborde des thématiques et disciplines “spécifiques” telles que la musique, l'art dramatique, les sciences, l'éthique & la culture religieuse ou encore l'univers social (histoire, géographie & éducation civique). 

Je suis allée la voir un jeudi, jour où elle s'occuppe d'une classe d'élèves de deuxième année (l'équivalent de nos CE1) que voici : 

 

Comme en Ontario, les arts sont mis en avant et exploités afin d'aborder des thématiques qui pourraient s'avérer plus difficiles à appréhender sans ce principe du “faire par soi-même”. 

Par exemple, les cycles volcaniques en Sciences, abordés à travers des travaux d'arts plastiques (photo de gauche). 

Parmi les autres matières enseignées, l'Éthique et la Culture religieuse soulèvent des sujets citoyens, le “vivre ensemble”. Sur la photo de droite, on voit l'extrait d'une histoire sur laquelle Andréanne s'est basée afin de faire réfléchir et débattre ses élèves sur les notions de partage, de confiance et de respect. 

  

  • des spécialistes en force !

A La Dauversière, l'équipe pédagogique est constituée d'une petite dizaine de spécialistes qui sont présents dans l'établissement au moins deux jours dans la semaine. 

Elle se compose d'orthopédagogues, d'une orthophoniste, d'un psychoéducateur, d'une intervenante sociale, d'une psychologue, d'une infirmière et d'éducateurs spécialisés.

Grâce à eux, les enfants bénéficient par exemple d'ateliers de lecture, de mathématiques, de gestion de la colère et du conflit... 

 

2) Côté élèves :

  • Différenciation et autonomie

Arrivés au mois de juin, les élèves ont une routine bien ancrée. Établie par la professeure “principale” de la classe, elle est reprise par Andréanne. 

La routine de classe repose sur une logique d'autonomisation mais elle permet surtout aux élèves de travailler et de progresser à leur propre rythme. 

En effet, lorsqu'une activité impliquant toute la classe est terminée, les élèves complètent un cahier d'exercices (composé de matériels rassemblés par leur professeure car les élèves de premier cycle – CP et CE1 – n'ont pas de manuels officiels) “au fil de l'eau” sans pression de résultat ou de rapidité. 

 

  • Le travail d'équipe et l'importance de la responsabilisation

Le projet de groupes que j'ai observé était dans sa phase de réalisation de tâche finale. 

Il consistait en une coopération de 4 élèves afin, tout d'abord, de fabriquer une structure flottante à l'aide de papier aluminium et de pailles, présenter leur travail à leurs camarades en expliquant pourquoi ils avaient choisi de procéder ainsi, pourquoi leur travail méritait “le premier prix” et ils devaient également envisager et parler des améliorations qu'ils auraient pu apporter. Finalement, les structures étaient testées “en live” (photo de gauche ci-dessous) dans une bassine d'eau où elles devaient supporter le plus grand nombre de billes à leur bord pour remporter la victoire !

Les critères de notation reposaient en grande partie sur leur aptitude à travailler ensemble, à ne parler qu'un à la fois par exemple, s'entendre sur la répartition des tâches pour décider qui disait quoi, qui mettait l'embarcation à l'eau, les billes, qui comptait... 

   

A un groupe qui n'avait pas su coopérer, Andréanne a fait remarquer à la classe que leurs camarades n'avaient pas été “suffisament responsables” : cette notion de responsabilité est quelque chose que les enfants comprennent bien visiblement. En effet, ils semblent parfaitement connaître la signification de ce mot dans toutes ses nuances : celle de la responsabilité d'un projet partagé au niveau du groupe mais aussi au niveau individuel car cela fait au moins un an qu'ils se retrouvent responsables d'une tâche particulière chaque semaine (voir photo de droite). 

 

Point de vue global : le Québec, une province perfectionniste

J'évoquais plus haut que les élèves progressent à leur rythme dans l'avancement de leur cahier d'exercices et que cela permet une différenciation autonome. Cependant, Andréanne m'a fait remarquer que les élèves sont recompensés selon leur bon avancement, regardez plutôt : 

 

Selon Andréanne, cela illustre bien le système d'émulation “récompenses – avertissements” encouragé par la province. Elle déplore que la marge de manoeuvre des professeurs en soit souvent réduite. 

Par exemple, si un enfant a fait en sorte de cumuler suffisamment de billets scolaires sur une période donnée grâce à de bons résultats, il n'aura qu'à rendre ces mêmes billets s'il est sanctionné - et il le sait ! - ce qui lui permettra de faire quelques écarts de comportement sans frais ! 

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